IPB

Bienvenue invité ( Connexion | Inscription )

 
  
> sépulture dans l'église, inhumé dans l'église...
dlarchet
posté 05/11/2006 à 19:37
Message #1


Expert +
*******

Groupe : Érudit
Messages : 11 645
Inscrit : 18/09/2005
Lieu : Avignon (Vaucluse)
Membre no 2
Aide possible: sur le fond et la forme
Logiciel: Heredis



SEPULTURE DANS LES EGLISES

Question : j ai decouvert dans deux actes de deces que ces personnes ont ete enterrees dans l eglise de leur commune dans les annees 1750 . celles ci etant mari et femme j aimerais savoir si quelqu'un peut me fournir une explication


From: "Thierry NAUD" <
Sent: Tuesday, May 08, 2001 10:20 PM
Subject: Re: [gennpdc] [div] inhumation dans une eglise
J'ai le cas de beaucoup de mes ancêtres, je suppose que vos ancêtres sont décédés en hiver, car le sol étant gelé il ne pouvait creusé et était donc enterré dans l'église, et généralement se retrouvait dans le cimetière dés qu'il était possible de creuser, voila l'explication qui m'avait été donné à l'époque ou je me posait la même question.



From: "TRIOULEYRE Françoise"
Sent: Wednesday, May 09, 2001 9:01 AM
Subject: RE: [gennpdc] [div] inhumation dans une eglise
Cela pouvait être des notables, ou des personnes ayant contribué par donations ou autres auprès de ladite paroisse, ou accompli des faits d'armes. Il est vrai que l'hiver les inhumations étaient difficiles, les conditions climatiques, les voleurs, les chiens, loups et cochons mêmes... Mais les inhumations dans les églises restaient quand mêmes des places réservées.



From: "Marie-Claire Bauche"
Sent: Wednesday, May 09, 2001 9:07 AM
Subject: Re: [gennpdc] [div] inhumation dans une eglise
Il peut s'agir d'inhumation au sens de ceremonie et non vraiment de sepulture.
La ceremonie des funerailles a pu se faire dans l'eglise mais pas l'enterrement proprement dit.



From: "Yves Croayne"
Sent: Wednesday, May 09, 2001 1:11 PM
Subject: Re: [gennpdc] [div] inhumation dans une eglise
Tout simplement, l'enterrement dans le choeur de l'église était réservé aux personnes qui avaient les moyens de s'y faire enterrer.
Il fallait donc payer pour être plus près du Seigneur.


From: David.Hamelin
Sent: Wednesday, May 09, 2001 10:12 PM
Subject: [gennpdc] Re: [div] inhumation dans une eglise
C' etait UNIQUEMENT un signe de position sociale, il existait plusieurs types d'inhumation et également plusieurs types de service funéraire (1° classe, 2 ° classe, 3 ° classe, des pauvres au son de la petite cloche..) Chaque inhumation et chaque service avait un coût. Les funérailles était généralement suivis dans l'année d'une recommandation de son âme à Dieu (ou à un saint), plus des messes de salut, et généralement distribution de pains aux pauvres. Voici pour vous faire une idée des coûts, les dépenses faites pour l'enterrement d'une de mes ancêtres : Catherine Jacqueline Thuillier à Watten en 1732 :
| - 5 florins 6 pattars pour le prix des cires pour l'enterrement
| - 4 florins pour le cerceuil
| - 15 florins pour l'inhumation dans l'église (payé au curé)
| - 48 pattars pour l'avoir recommandé au catalogue des morts pendant 1 | an
| - 16 pattars pour 2 messes
| - 5 florins 8 pattars pour dire des messes pendant 9 ans pour le | repos de son défunt mari.
| - 9 florins pour le clerc de la paroisse (assistance au service et à la fosse)
| - 22 florins 1 pattars 3 deniers pour un repas donné à la famille le jjour du service.

(Pour faire une rapide comparaison des dépenses engagées : salaire d'un manouvrier pour 14 jours de travail à la même époque : 11 florins 4 pattars.)

Les notables étaient généralement inhumés dans l'église par famille (une pierre tombale pour 1 famille), parfois même dans une chapelle à l'intérieur de l'église. Le choeur de l'église était généralement réservé au seigneur du lieu et aux prêtres et curés. Les personnes n'ayant pas les moyens de se faire inhumés dans l'église étaient inhumées dans le cimetière, le plus proche possible des murs de l'église et les mauvais paroissiens ne faisant pas leur Pâques, n'allant pas à la messe le plus loin possible (à coté des portes du cimetiére)

Les inhumations dans l'église devenant de plus en plus fréquentes, elles furent interdites vers 1776 (à cause de l'odeur de putréfaction des corps et des maladies)



From: "Patrick Clarisse"
Sent: Wednesday, May 09, 2001 9:53 PM
Subject: Re: [gennpdc] [Sépultures dans les eglises]
Au Moyen Age et par effet d'entrainement, dans les siècles suivants, le lieu de sépulture est comme les rites qui entourent les inhumations, assez important :
Enterré généralement tourné vers l'est (Jérusalem) le chrétien est mis dans un sarcophage le plus souvbent en plâtre, parfois (rarement) en pierre.
Le lieu de sépulture, le cimetière est autour de l'église.
Les familles de notables sont souvent les plus proches de l'édifice.
Les curés, les seigneurs sont enterrés dans l'église -
Les évèques dans leur cathédrale.
Les nobles les plus ricvhes, les plus considérables disposent bientôt de chapelles spéciales.
Ce traitement, réservé aux notables importants est souvent payant, voire même dans certains cas tariffé. (Il convient de verser telle somme pour pouvoir être enterré dans l'église).

De fait, plus on est près de l'autel, le mieux on est traité - Plus près de Dieu, les chances de salut sont meilleures. Les plus pauvres sont donc rejettés à la périphérie du cimetiére et les mécréants (protestants, juifs, excommuniés, acteurs, etc...) en sont tout bonnement exclus...

Il arrive qu'on soit enterré dans l'église à titre honorifique, comme remerciement de la communauté parroissiale, sans être ni noble, ni prètre. En faisant des recherches sur mes ancètres Ganneron, je suis tombé sur le texte suivant :

Guilhermy rapporte dans "Inscriptions de l'Ancien Diocèse de Paris" - Tome 3, page 132 - que l'on pouvait voir, à gauche, sur le mur d'entrée de l'église de Dugny, une pierre tombale qui auparavant se trouvait dans la nef, au pied du maître autel et dont il rapporte intégralement le texte : "Martin Brissart, receveur de la terre et seigneurie de Dugny a voulu être inhumé au pied de cet autel où sont Marguerite Guyot et Jeanne Ganneron, ses première et seconde femmes. Il vécut dans la pratique des vertus. Sa foy fut si vive que par ses soins la confrairie du Saint Sacrement a été établie dans cette paroisse; son zèle pour la maison de Dieu si ardent qu'il a rebâti cette église et l'a enrichie de différents ornements et de plusieurs fondations; sa charité envers les pauvres si étendue que sa maison leur a été ouverte dans les temps même les plus difficiles; son amour pour les habitans de ce lieu si tendre et si universel qu'il les a tous secourus de ses biens ou assisté de ses conseils; son attention au bien public si général que ce village se trouve embelli par des avenues, par des ponts construits, et les rues et le grand chemin pavé en partie à ses dépens. Il mourut le 5 février 1705, âgé de 63 ans ... jours, estimé des grands, chéri des petits et regretté de tous, ses enfants on fait poser cette épitaphe pour marquer à la postérité leur tendresse envers un si bon père." L'église de Dugny a été complètement détruite puis reconstruite après la guerre de 1870 - 1871.

Par contre, quand le gel est trop intense et qu'il empêche de creuser la terre, dans de nombreuses régions rurales, on conserve les cadavres... sur les toits !

Etre enterré dans l'église est donc un signe de notabilité, de générosité ou de richesse (et des 3 pour un non-noble)
Go to the top of the page
 
+ 

  
2 utilisateur(s) sur ce sujet (2 invité(s) et 0 utilisateur(s) anonyme(s))
0 membre(s) :

 



RSS Version bas débit Nous sommes le : 27 04 2024 à 07:05