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> sage-femme
dlarchet
posté 05/11/2006 à 18:46
Message #1


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SAGE FEMME

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SAGE FEMME
Cyril Castelbou
Date : Dim 7 jan 2001 2:13pm
Objet : Re: [div] sage femme ?


Je ne sais pas à quelle époque est apparue la dénomination sage-femme, mis le métier existe depuis que nos lointains ancêtres (jusqu'à qui nous ne remonterons jamais) ont quitté leurs cavernes pour établir leurs premiers campements ou villages.

En tous cas, il me semble que vous interprétez la phrase à l'envers : l'accouchée ne se déplaçait pas chez la sage-femme pour donner naissance à son enfant, c'est la sage-femme qui venait au domicile de
la parturiente. Il me semble que la plupart des actes que j'ai transcris disaient :
'...unetelle, épouse untel, est accouché hier soir en son domicile rue machin...', et effectivement, c'est souvent la sage-femme qui déclare la naissance le lendemain.

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Philippe Meresse
Date : Dim 7 jan 2001 10:34pm
Objet : Re: [div] sage femme ?
....... les accouchements à domicile ne se sont pas arreté vers 1920 comme écrit précedement car dans les années 50/60/70 je sais que dans ma commune (Onnaing 59) une dénomée Mme Marchand dévouée et d'une gentilesse marquante à accouché 95% des femmes de la commune mais pour moi elle est arrivé trop tard à cause de la neige en ce beau mois de janvier 1963 et c'est Grand Papa ;-) qui a accouché sa fille de ma personne.

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Jacques Mirou
Date : Lun 8 jan 2001 5:52am
Objet : Re: [div] sage femme ?
D'après le Petit Robert, la locution "sage-femme" est attestée dès le XIVème siècle. Quant à la profession, elle est régie par la loi du 30 octobre 1892 et le décret du 25 juillet 1893 (Larousse)

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SUITE

liliane.haffreingue
Date : Lun 8 jan 2001 9:59am
Objet : [div] sage femme
J'ai retrouvé un article dans un magazine de généalogie concernant le métier de sage-femme. j'en fais une très petite synthèse car il y en a quatre pages.
Le lieu où l'on naît est celui où l'on vit. La femme accouche rarement dans son lit mais généralement devant la cheminée, seule source de chaleur, dans la pièce commune. On la fait marcher, monter et descendre des escaliers pour accélérer la délivrance.
Jusqu'à la fin du 17ème siècle, l'accouchement ne se conçoit guère sans l'accoucheuse, appelée matrone ou bonne mère, une personne du village en qui on a toute confiance. La formation reçue est purement pratique, les accoucheuses traditionnelles n'ont pas fait la moindre étude et la plupart d'entre elles sont illettrées.
Au 18ème siècle l'Etat prend conscience de l'urgence de sauvegarder l'individu dès la naissance, et tente de diminuer les causes de mortalité infantile. Les contrôleurs, prélats et aristocrates éclairés multiplient les initiatives pour encourager l'organisation de cours d'accouchement et veillent à leur bon déroulement.
De la tradition orale on passe aux petits manuels : ce qui suppose que les accoucheuses sachent lire... Deux mondes qui s'affrontent entre la matrone et la sage-femme formée à l'école de la ville. A partir des années 1770, la profession attire des jeunes femmes issues de la bourgeoisie mais aussi les filles et femmes de chirurgiens...
Au cours des années 1760, Madame le Boursier du Coudray "jurée sage-femme" constatant l'immensité des carences de formation des matrones de la campagne, obtient un brevet royal qui l'autorise à enseigner dans tout le royaume. Elle met au point une " machine à démontrer" qu'elle va perfectionner peu à peu, elle complète les apprentissages traditionnels fondés sur l'expérience vécue et l'usage de la main, par l'enseignement des connaissances anatomiques de base qu'elle réunit dans un manuel "L'Abrégé de l'Art des Accouchements". Pourvue de ces outils de formation, elle se transforme en démonstrateur itinérant et parcours pendant 25 ans presque toutes les provinces : 5000 accoucheuses formées pendant cette période et, grâce aux cours à l'usage des chirurgiens et médecins, 200 démonstrateurs titulaires d'un brevet prennent le relais entre 1760 et 1800.
La suppression des corporations et des écoles pendant la révolution arrête cette évolution. C'est avec la loi de 1803 qui réorganise les professions de santé, que la profession de sage-femme est reprise avec sérieux.
Je passe sur la réorganisation et l'assainissement des maternités hospitalières sous le Second Empire, sur la mortalité due aux fièvres puerpérales etc... A cette époque et à Paris une femme sur dix accouchait en maternité. La plupart de ces femmes admises en maternité venaient de province, étaient célibataires et près de 90% d'entre elles y abandonnaient leur nouveau-né : le secret de leur identité était garanti.
Le premier concours pour le recrutement d'accoucheurs des hôpitaux responsables de services d'accouchement eut lieu en mai 1882. Quatre accoucheurs - BUDIN,¨PINARD, RIBEMONT-DESSAIGNES et PORAK - y furent reçus. Pendant les vingt années qui suivirent quinze autres furent reçus à ce concours.
C'est à partir de 1920 après la grande hécatombe de la guerre 14/18 qu'est née l'idée d'un établissement où l'on pourrait prendre soin de la mère et l'enfant. A Paris entre 1920 et 1939 le nombre d'accouchements en maternité double et augmente de façon régulière. Mais en province un accouchement sur deux aura encore lieu à domicile jusque dans les années 1950. Une méthode d'accouchement dite "sans douleur" avait été peu à peu élaborée dès la fin des années 30.
Sources GE-MAGAZINE n°139 - juillet 1995 "Naître en France du 17ème siècle à nos jours, une histoire de l'accouchement".

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ff.rozier
Date : Mar 9 jan 2001 3:25am
Objet : Re: [div] sage femme
Je voudrais seulement ajouter que la sage femme pouvait avoir également un rôle religieux car c'est elle qui ondoyait un nouveau né "en péril de mort".
J'ai relevé le texte suivant dans les BMS de La Penne sur Ouvèze (26)
"L'an 1781 et le 15 juillet Marie Huguet épouse à feu Dominique Isnard a été reçue pour exercer la charge de sage femme dans la paroisse de La Penne et a fait serment entre mes mains suivant le forme prescrite par le rituel romain en foy de quoi j'ai signé le présent acte.." signé Rousset prieur curé

En 1787, ce même curé a jugé valide un ondoyement par "l'examen que nous avons fait de la manière dont il a été administré par laditte sage femme et par le rapport que nous en ont fait le susdit Jean Merindol père, et Marie Poignet dudit La Penne qui étaient présents...."


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SUITE
Jean-Paul Hellot
Date : Mar 9 jan 2001 2:27pm
Objet : Re : [div] sage femme
Personnellement, je trouve en Normandie des sages femmes mentionnées dès la fin du 16è siècle... leur mention est souvent associée à des naissances hors mariage, ou à des ondoyments pour péril de mort, comme plusieurs l'ont déjà indiqué ici, mais je pense qu'elles officiaient ds l'anonymat le reste du temps, pour n'être mentionnées ds l'acte que ds ces cas particuliers, où leur témoignage était requis, soit par la Justice, soit par l'Eglise...

QUESTION de Jean Pierre 56 du 16/05/2001 14:39-
Pourquoi les sages-femmes s'appelaient accoucheuses avant 1820-1830, et devaient-elles être "autorisées" à exercer par le maire (c'est mentionné à peu près comme cela dans les actes de naissance avant 1820) ? Elles exerçaient visiblement le métier de mère en fille : était-ce une sorte de caste, ou au contraire un métier pas très recherché, car déjà ignoré/ méprisé par les médecins
COMPLEMENT de QUESTION de Jean Pierre 56 du 18/05/2001 :
Dans les actes de Carvin que je dépouille actuellement (de 1800 à 1890), l'accoucheuse - et plus tard la sage-femme - ne viennent déclarer elles-mêmes l'accouchement que lorsque le père est inconnu (enfant naturel).
A l'exception bien entendu des cas où le mari, bien réel et mentionné dans l'acte, est empêché parce qu'au "régiment" ou malade.
Mais pour l'instant, je n'ai pas vu dans les "actes de naissance d'enfants naturels"-et il y en a ! - de mention indiquant que la mère "avouait" en quelque sorte, le nom du père "dans les douleurs de
l'enfantement", comme le dit Didier.
Est-ce que ce n'est pas parce qu'il ne dépendait que du bon vouloir de l'agent d'état-civil de mentionner cet "aveu", par exemple pour ne pas avoir d'ennui avec le père qui ne se reconnaissait pas comme tel, ou simplement parce que cela ne se faisait en fait qu'avant la révolution (parce que les curés voulaient savoir à tout prix qui était le fautif ?!!!) ?



REPONSE Dider PORTOIS du 17/05/2001 06:03
Je pense que cela est plus subtil, en fait elles étaient accoucheuses "Juré" et leur rôle était double, tout d'abord l'accouchement mais aussi un rôle curieux, elles declaraient les naissances dont la déclaration ne pouvait être faite en cas d'absence de famille par exemple, mais, et c'est paradoxal pour les filles mères on retrouve souvent la phrase : "Qui nous a déclaré dans les douleurs de l'enfantement que l'enfant avait été conçu par..".suivait le nom du père et l'enfant était inscrit à ce nom. Ce qui a declanché parfois de procès le père designé refusant parfois la paternité qui lui était ainsi attribuée.

>>Elles exerçaient visiblement le métier de mère en fille : était-ce une sorte de caste,
C'est possible vu sous cet angle, mais il n'y avait pas d'école spécifique l'apprentissage se faisant avec une ancienne sage femme.

REPONSE de Jean BUON 18/05/2001 11:28
Dans l'Encyclopédie de d'Alembert accoucheuse et sage-femme sont dits synonymes.

J'ai relevé dans les registres de délibération de l'échevinage de Saint Pol sur Ternoise en 1734 la nomination d'une deuxième "sage-dame", Marie Adrienne Machet, à la place de sa tante Adrienne Machet, décédée. Il est ajouté que la femme d'Antoine Darthé, chirurgien, sera la troisième "sage-dame" quand elle aura fini son apprentissage à l'Hotel Dieu de Paris. Elles patageront les gages.
Cet extrait montre que les sage-femmes étaient bien nommées par les échevins, comme un certain nombre d'officiers publics: sergents, argentier, maitre d'école, ....
Ceci montre aussi que la fonction de sage-femme se transmettait souvent au sein d'une même famille, comme beaucoup de métiers, et même de père chirurgien à fille.
Il y avait aussi apprentissage comme dans beaucoup de métiers.
J'ajoute qu'à cette époque les chirurgiens n'étaient pas bien considérés par les médecins. Peut-être pas plus que les sage-femmes.


REPONSE de Françoise NOAILLY 18/05/2001 18:05
pur ma part, j'ai souvent vu cette mention " dans les douleurs de l'enfantement", mais par le curé, pour le baptême, et avant la révolution.


Info de Florence BLANDEL lu sur HISTOIRE-GENEALOGIE le 5/8/2001
qui a une page réservée aux sages-femmes sur le site suivant :
http://perso.libertysurf.fr/pierre.blandel
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