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> le Pas-de-Calais
dlarchet
posté 05/11/2006 à 11:01
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25005 HISTOIRE du PAS DE CALAIS
Extrait petit livre Hachette d'Adolphe Joanne de 1892
Transcription par Françoise LARIDAN
Partie HISTOIRE seulement


<b>Période Epoque celtique à 428 </b>

A l'époque celtique, le département du Pas-de-Calais était occupé par les tribus belges des Morins et des Atrébates. Les Morins couvraient les hautes collines du Boulonnais, avaient des établissements maritimes à l'embouchure de la Liane, prés de laquelle était Géniasoriacum (nom Gaulois de Boulogne) et ont laissé leur nom aux marais (moërs) de la vallée de l'Aa, qui formait un vaste golfe jusqu'à Sithiu (Saint Omer). Ils s'étendaient même au delà et se confondaient, dans les Flandres, avec les Ménapiers. Les Atrébateshabitaient les vallées de la Scarpe et les autres affluents de l'Escaut.

Les uns comme les autres d'ailleurs luttèrent avec énergie contre les Romains. Ils entrèrent avec ardeur dans les ligues formées par les peuples belges pour arrêter le conquérant Jules César (57 avant J.C.). Les Morins, qui pouvaient armer 25000 hommes, luttèrent à la fois sur terre et sur mer. Ils joignirent leurs vaisseaux à ceux des populations de la presqu'île du Cotentin et de la presqu'île de Bretagne (56 avant JC). Mais les lourds vaisseaux gaulois furent dispersés par les galères rapides des Romains.
J.César, qui avait apprécié la situation avantageuse de la Morinie, utilisa les ports de ce pays et y rassembla la flotte avec laquelle il se disposait à franchir la Manche pour descendre dans la Grande Bretagne.
S'embarqua-t-il à Wissant ou à Boulogne ?
Faut-il placer le port Itius, que mentionnent César et Strabon, dans l'une ou l'autre de ces villes ? Cette question a soulevé parmi les érudits et les archéologues autant de discussions peut-être que celle de l'emplacement d'Alise : on formerait une véritable bibliothèque avec les Mémoires et ouvrages écrits à propos de Port Itius. Contentons nous de dire que le savant auteur de la Géographie de la Gaule Romaine, M. E. Dejardins, après avoir résumé et pesé tous les arguments produits de part et d'autre, s'est prononcé pour Gesoriacum (Boulogne), en prouvant que le port nature de cette ville se prolongeait par la Liane jusqu'au Pont-de-Briques en amont de Boulogne.
Il explique les changements apportés par les alluvions dans le lit de la Liane et pense que ce fleuve et une profondeur triples de celles qu'il présente de nos jours, ce qui permettait aux navires de le remonter sans difficulté jusqu'à Isques, c'est-à-dire jusqu'à 7Km de son embouchure actuelle.
Les Atrebates, comme les Morins, s'étaient soumis à César, et leur chef Commius avait même, comme presque tous les autres chefs de la Gaule, suivi le général romain en Bretagne. Mais bientôt, Commius travailla à soulever ses compatriotes et joua un rôle brillant dans la dernière guerre de l'indépendance gauloise (52) ; il fut l'un des principaux chefs de l'immense armée gauloise qui vint attaquer le camp des Romains devant Alise et qui ne se retira défaite qu'après plusieurs jours de combats acharnés. Malgré le désastre d'Alise, Commius ne désespéra pas. Errant de forêt en forêt, il se recomposa une petite armée, qui toutefois ne lui permit de faire aux légions romaines qu'une guerre de partisans incessante et meurtrière. Obligé à la fin, de demander la paix, mais lié par le serment qu'il avait prononcé de ne plus se trouver face à face avec un Romain que sur le champ de bataille, il traita par des intermédiaires et rentra dans ses forêts pour n'en plus sortir.

La civilisation romaine séduisit bientôt les Morins et les Atrébates, qui rivalisèrent avec les autres peuples de la Gaule dans l'industrie et les arts. Les ports des Morins devinrent rapidement florissants, par suite du commerce qui s'établit entre la Bretagne et la gaule.
L'empereur Caïus Caligula vint y donner le triste spectacle de sa folie. Claude, plus sérieux, partit de Gésoriacum pour se rendre en Bretagne. Cette Ville changea son nom au quatrième siècle, contre celui de Bononia. La contrée avait encore un port à Quentavicus (aujourd'hui Etaples); sur la Canche. Les Atrébates se livrèrent plutôt à l'industrie. Les étoffes d'Arras devinrent renommées, et une insurrection ayant éclaté dans les Gaules, l'empereur Galien s'écria en raillant ses courtisans de leur frayeur : "La République est-elle en danger de périr, si la laine des Atrébates vient à lui manquer ?"
Le christianisme paraît dans la Morinie et l'Atrébatie au troisième et quatrième siècle. Saint Victorin, Saint Fuscien et Sainte Victrice le prêchèrent à Boulogne. Le plus célèbre apôtre des Gaules, Saint Martin, évêque de Tours, parcourut à plusieurs reprises le pays à la fin du quatrième siècle. Enfin, après Saint Maxime, Saint Vaast acquit une grande popularité et devint évêque d'Arras en 500. Saint Eloi et Saint Omer achevèrent la conversion du pays.
Déjà les invasions avaient ruiné la puissance romaine en Gaule, déjà les Francs s'avançaient avec une lenteur méthodique qui devait rendre leurs succès plus durables. Le premier chef des Francs dont ne nom soit connu, Clodion (428-448), marcha de Tournay sur Cambrai et arriva dans le territoire de Lens (Helena ou Loenense castrum). Mais il y fut surpris et battu par les Romains sous les ordres d'Aétius.
Sous Mérovée, les Francs reprirent leur marche en avant, dépassèrent la somme, et, après le règne de Childéric 1er, Clovis établit définitivement en Gaule leur domination. Ce prince réunit sous son autorité toutes les tribus franques en faisant assassiner leurs rois, bien que ces rois fussent ses parents : il fit saisir et tonsurer le roi de Téhérouanne, Chararic, et son fils, puis, sur une parole menaçante, les mit à mort.
Dans le partage qui eut lieu après la mort de Clovis, puis après la mort de Clotaire en 561, les pays riverains de la Manche furent compris dans le royaume du Nord-Ouest (Capitale Soissons - appelé le royaume de Neustrie (Ne osterriKe, qui n'est pas à l'est). Bientôt la lutte éclata entre le royaume de l'Ouest et celui de l'Est, la Neustrie et l'Austrasie. Excité par sa femme Brunehaut, qui voulait venger sa soeur Galeswinthe, Sigebert, roi d'Austrasie, envahit les Etats de Chilpéric, roi de Neustrie, et le força à s'enfuir vers le nord : il l'y suivit pour l'assiéger dans la ville de Tournai. Toutefois il voulut d'abord se faire reconnaître roi par les leudes de son frère et convoqua les Neustriens à une assemblée à Vitry (Vitriacum), sur la Scarpe. Mais, presque au lendemain de cette cérémonie, deux émissaires de Frédégonde demandaient à entretenir Sigebert à l'écart et le frappaient à la fois de leurs couteaux (575). Ce fut au milieu de cette époque
si troublée que prit naissance une des villes les plus importantes de la Contrée, Saint Omer. Sur les bords de l'Aa, un seigneur de la cour de Clovis II, Adroaldn enrichi par ses pirateries, bâtit un donjon dans une localité anciennement appelée Sithiu (Sithivum selon d'autres suppositions, sinus itius). Or, à cette époque, la ville de thérouanne, demeurée une des villes principales de la contrée, bien qu'elle n'eût plus son roi particulièr, était illustrée par les vertus de Saint Omer, son évêque. Le prélat détermina Adroald à céder un vaste terrain à un moine zélé, Saint Bertin, qui établit, près de Sithu, un monastère (648). Lui-même bâtit une église à Sithiu : autour de cette église, comme autour de l'abbaye de Saint Bertin, une véritable ville se forma, dans laquelle, au IX° siècle, on transporta les reliques de l'évêque de Thérouanne, et qui prit dès le nom de celui qu'elle reconnaissait pour son fondateur, Saint Omer. A la même époque, un monastère fondé par Saint Sauve, évêque d'Amiens, qui plus tard fut transféré et devint le centre d'une autre ville, Montreuil. Les écrits légendaires rapportent au VIIème siècle et à l'année 633 l'apparition merveilleuse d'un vaisseau sans matelots et sans rames qui aborda au port de Boulogne avec l'image de Notre-Dame, nommée l'étoile des marins, image qui devint l'objet d'une vénération particulière, de toute l'Europe des pèlerins ne cessèrent, durant le Moyen-Age, de venir à Boulogne pour la contempler. Enfin, un des derniers Mérovingiens, Thierry III, fonda à Arras l'abbaye de Saint-Vaas (673), et voulut y être enterré.
La Neustrie cessa d'être indépendante après la bataille de Testry (687), qui consacra la victoire de l'Austrasie : les maires austrasiens, non contents de dominer la Gaule depuis Pépin d'Héristal, réussirent, avec Pépin le bref, à remplacer la dynastie de Mérovée, et le dernier Mérovingien, Childéric III, tonsuré, fut enfermé au monastère de Sithiu ou de Saint-Bertin à Saint-Omer (752)

<b>Période de 865 a 1360 </b>
Sous les successeurs de Charlemagne, les invasions des Normands, facilitées par le voisinage de la mer, hâtèrent la décadence de l'autorité royale et la désorganisation du pays, où se formèrent un grand nombre de seigneuries. Le Comté de Flandre, un des premiers créés (865) par Beaudoin Bras-de-fer, comprit tout d'abord, outre la Flandre, le pays des Atrébates et des Morins. Cette partie du comté de Flandre se démembra elle même en comtés de Boulogne et de Saint-Pol, comté de Guînes, sans parler du comté de Montreuil et de la baronnie d'Ardres. Le comté d'Artois fut détaché de celui de Flandre en 1191 et rentra pour quelques temps dans la maison de France.
Philippe Auguste avait, en effet, épousé une nièce du comte de Flandre Philippe d'Alsace, Elisabeth de Hainaut, et reçu en dot l'Artois avec les Cités d'Arras, d'Aire, de St Omer, d'Hesdin, de Bapaume. Après la mort de cette princesse (1190) Philippe garda l'Artois.
Le comté de Boulogne passa successivement dans différentes maisons, qui ne furent pas toutes amies des rois de France. Ainsi
Renaud de Dammartin, comte de Boulogne, se fit remarquer par son acharnement contre Philippe Auguste : il fut l'un des principaux chefs de la ligue formée contre ce prince par plusieurs seigneurs français aidés du roi d'Angleterre, de l'empereur d'Allemange, du comte de Flandre. A la journée de Bouvines, il combattit au milieu des Anglais et ne fut fait prisonnier qu'après une résistance opiniâtre. Un autre comte de Boulogne, Philippe Hurepel, fut encore le chef de la coalition formée contre la régente Blanche de Castille pendant la minorité de Louis IX, dont cependant il était l'oncle. Les comtes de Béthune, de Saint Pol, prirent souvent part à ces luttes et se montrèrent jaloux de leur indépendance vis-à-vis des rois de France.
Ceux-ci toutefois s'appliquaient de plus en plus à affermir leur influence sur la vallée de l'Escaut, et Louis IX donna le comté d'Artois à un de ses frères, Robert (1237). Robert d'Artois périt à la bataille de Mansourah en Egypte (1250) victime de son aveugle intrépidité. Son fils Robert II d'Artois, héritier de la vaillance de son père triompha des Flamands à la bataille de Furnes en 1297, sous le règne de Philippe le Bel, mais il avait aussi hérité de la témérité paternelle et périt à la désastreuse journée de Courtrai (1302). Puis cette famille, issue de sang royal devint bientôt infidèle aux devoirs que lui imposait son origine : le petit-fils du vainqueur de Furnes, dépouillé du comté d'Artois par sa tante Mahaut, n'écouta que ses rancunes, se fit l'ennemi de Philippe de Valois et passa en Angleterre où il excita le roi Edouard III à revendiquer la couronne de France.
Les Anglais, maîtres de la Guyenne au midi, avaient déjà mis le pied au nord de la France, dans le voisinage de l'Artois même. Le roi d'Angleterre Edouard 1er avait épousé une princesse de Castille, Eléonore, héritière du Ponthieu. La possession de ce pays avait été reconnue aux rois anglais par un traité signé dans une des villes importantes de la contrée, à Montreuil (1299), traité d'une importance exceptionnelle, s'il en fut : car il réglait le mariage du fils d'Edouard avec Isabelle, fille de Philippe le Bel. Ce mariage allait donner aux rois anglais des droits à la couronne de France, droits qui eussent été sérieux sans la loi Salique et le patriotisme des Français, mis, en Artois peut-être plus qu'ailleurs, à une rude épreuve. (((Loi Salique : monument de la législation franque, qui est surtout un code civil et pénal (Une disposition de cette loi excluant les femmes de la succession a la terre a été interprétée plus tard de façon a les évincer de la Couronne de France))) note de F. Laridan
En effet, lors de l'invasion d'Edouard III, en 1346, après la désastreuse journée de Crécy, les Anglais se dirigèrent sur Calais. Cette ville était parvenue, au moyen-âge grâce à son port, à un haut degré de prospérité : elle avait été admise au nombre des villes Hanséatiques (La Hanse était une association des villes de commerce de la mer du Nord et de la mer Baltique). Ses marins avaient causé de grands dommages au commerce anglais, et le roi Edouard détestait les habitants de cette ville autant qu'il désirait avoir en sa possession un port à proximité de celui de Douvres, en Angleterre. Il vint mettre le siège devant Calais, et, pour montrer sa ferme volonté de ne point se retirer sans avoir triomphé, il fit construire une ville de bois destinée à abriter son armée. Grâce à l'émouvant récit de Froissard, ce siège fameux est un des épisodes les plus dramatiques et les plus connus de l'Histoire de France. Le dévouement d'Eustache de Saint-Pierre,
de Jean d'Aire, de Jacques, de Pierre de Wissant, de Jean de Fiennes et d'André d'Andres, sera éternellement cité comme un trait du plus noble patriotisme, malgré les critiques dont il a été l'objet, de nos jours, à Calais même. Calais, Guines et le Ponthieu furent cédés aux Anglais par le traité de Brétigny en 1360, mais, sauf la ville de Calais qui devait rester deux cent onze ans aux mains des étrangers, les autres pays furent repris, sous Charles V, grâce à la vaillance et à l'habileté de Du Guesclin. L'Artois, le Boulonnais, eurent beaucoup à souffrir de ces guerres, car leur territoire était le premier traversé par les armées anglaises venant de Calais.
Cependant les destinées de l'Artois allaient être bien changées, et ce pays, qui, depuis si longtemps, se regardait comme français, allait par les conséquences bizarres d'alliances raisonnables en apparence être séparé de la patrie française.
La succession d'Artois avait été en partie cause de la guerre de Cent ans. La même succession fut aussi la cause de la gravité que cette guerre prit dans sa seconde période. En effet, une série d'alliances avait uni dès les premières années du quatorzième siècle les maisons d'Artois et de Bourgogne.

<b>Période 1361 à 1479 </b>
Même lorsque, en 1361, se fut éteinte, en la personne de Philippe de Rouvre, fils de Jeanne de Boulogne la première maison capétienne de Bourgogne, l'Artois fut rattaché à la seconde maison de Bourgogne, qui devait être si redoutable à la Maison de France. En effet, Marguerite II (neuvième successeur de Mahaut d'Artois, devenue veuve de Louis de Créci, épousa en 1368, Philippe le Hardi, fils de Jean le Bon et chef de la nouvelle maison de Bourgogne. Ce qui était plus grave encore, c'est que Marguerite possédait non seulement l'Artois, mais la Flandre, et la deuxième maison de Bourgogne devenait ainsi maîtresse de pays riches et importants au nord du royaume.
Les princes de cette maison surent établir et développer leur puissance dans les deux groupes d'états qui constituaient leur domaine, et l'Artois se trouva ainsi obligé de suivre les destinées de cette famille devenue bientôt ennemie de la maison de France.
Lorsqu'éclata entre la famille du duc d'Orléans et celle du duc de Bourgogne la rivalité qui, sous le nom de querelle des Armagnacs et des Bourguignons, troubla si profondément la France, l'Artois devint nécessairement un des principaux théâtres de la guerre. En 1414, Jean Sans Peur eut à se défendre dans Arras contre une armée royale que commandaient les Armagnacs. Le pays fut horriblement ravagé, les assiégeants faisaient des courses jusqu'à Saint Pol et incendièrent les faubourgs de cette ville. Jean signa avec ses ennemis un accommodement qui fut le premier traité d'Arras, mais qui ne dura guère, car les hostilités ne tardèrent pas à recommencer.
Le Roi d'Angleterre intervint cette fois et profita de nos discordes civiles pour renouveler les anciennes invasions. Henri V descendit en Normandie, à Harfleur (1415), mais après quelques mois de campagne, son armée ayant eu beaucoup à souffrir, il chercha à regagner Calais. Les chefs des Armagnacs, qui tenaient alors le gouvernement, se mirent à sa poursuite et l'atteignirent, en Artois, à Azincourt (25 octobre 1415). La bataille s'engagea sur un terrain mou et effondré par les pluies. Les Français voulurent combattre à pied, comme à Poitiers, mais ils étaient si chargés de leurs armures qu'à peine pouvaient-ils se porter en avant : ils étaient serrés en longues files et tellement pressés que, sauf ceux du premier rang, ils ne pouvaient lever leurs lances pour frapper l'ennemi. La poussée qui partait des profondeurs de cette masse renversait ceux qui se trouvaient en première ligne. Arrêtés par l'ennemi, excités par les derniers rangs, les Français s'étouffaient; Les archers anglais eurent beau jeu à tirer sur cette masse confuse. Jetant arcs et flèches, ils saisirent les pesantes haches qui pendaient à leur ceinture ou ces lourds maillets de plomb qui devenaient dans leurs mains des armes terribles; Ce
fut un désastre épouvantable qui dépassait ceux de Poitiers et de Crecy.
Bientôt le duc de Bourgogne fut assassiné au Pont de Montereau (1419) alors le fils de Jean Sans peur, Philippe le Bon, se jeta dans les bras des Anglais et ne se rallia à la cause française qu'en 1435 par le deuxième traité d'Arras (le plus important). On le vit alors, revenu à des sentiments patriotiques, prouver sa sincérité, en allant mettre le siège devant Calais (1436) mais sans succès. Toutefois le fils de Philippe le Bon, Charles le Téméraire, trop ambitieux, ne tarda pas à redevenir l'ennemi de la maison de France. Il fut l'âme de toutes les ligues qui se formèrent contre Louis XI : il voulait démembrer le royaume pour se rendre indépendant, et le roi ne fut délivré de cet adversaire redoutable qu'en 1477.
Grande fut la joie de Louis XI lorsqu'il apprit que Charles avait péri sous les murs de Nancy, et il se hâta de mettre la main sur sa riche succession, car Charles ne laissait qu'une fille pour héritière de ses immenses domaines. L'Artois était une des parties les plus enviées de cette succession, et surtout des plus utiles pour reculer la frontière vers le Nord. Ne pouvant s'appuyer sur des droits incontestables, comme pour la réunion du duché de Bourgogne, et sachant bien que l'Artois était un fief féminin, Louis XI employa la force : il fit entrer ses troupes dans l'Artois et soumit rapidement la province. Mais la perfidie avec laquelle il avait agi vis à vis de la fille de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne, ne tarda pas à soulever de nouvelles difficultés. Les habitants d'Arras se révoltèrent contre le roi et obligèrent les Français à un siège en règle. Confiants dans la solidité de leurs remparts, ils ne craignaient pas de les insulter. Ils avaient
écrit au dessus d'une porte :

"Quand les souris mangeront les chats,
Le roi sera seigneur d'Arras.
Quand la mer, qui est grande et large,
Sera à la Saint Jean gelé,
On verra par-dessus la glace
Sortir ceux d'Arras de la place.

Mais les Artésiens durent céder, Louis XI voulut entrer dans la ville à cheval et par le brèche et ordonna de nombreux supplices. Puis, deux ans après, comme les habitants d'Arras avaient averti les habitants de Douai d'une attaque préparée contre eux, Louis XI donna cours à sa colère jusqu'alors contenue : avec la rigueur tyrannique qui a fait flétrir la mémoire de ce prince, il chassa de la ville d'Arras, tous les habitants, sans égard au sexe ni à l'âge. Pour la repeupler, il donna l'ordre d'y envoyer des colons de toute la France, et pour arrêter autant que possible la ruine du commerce, il fit venir des marchands de tout le pays, il avait effacé le nom même de la ville, voulant qu'elle s'appelait "Franchise" (1479)
Mais le nom ne prévalut pas, et Arras, quoique si durement frappé, ne tarda pas à se relever : ce fut à Arras qu'eut lieu, en 1483, la signature du traité par lequel fut réglée la difficile question de la succession de Bourgogne. La mort prématurée de Marie de Bourgogne avait déterminé son époux Maximilien d'Autriche à laisser à Louis XI une partie de la succession et en particulier l'Artois, et le roi de France, dont les troupes avaient été battues en 1479 à Guinegate, renonça à la Flandre et aux Pays-Bas. Du reste, les cruautés de Louis XI avaient inspiré aux habitants d'Arras une telle haine contre les Français qu'ils ne tardèrent pas, sous le règne de Charles VIII, à appeler les troupes de Maximilien ( 1492) Charles VIII, impatient d'aller à la conquête du royaume d'Italie, abandonna l'Artois à ce prince allemand par le traité de Senlis (1493). Réuni ainsi à la Flandre et aux provinces des Pays-Bas que possédait Maximilien, l'Artois devint
pour 166ans étranger à la France. De la maison de Bourgogne, il était passé à la maison d'Autriche, qui devait s'en servir pour diriger des attaques sérieuses sur la Picardie.
Les rois d'Angleterre cependant tenaient toujours Calais et le comté de Guînes, ils auraient bien voulu posséder toute la côte, et tel fut le but des hostilités dirigées contre la France par les rois Henri VII et Henri VIII. Henri VII se laissa désintéresser par Charles VIII, qui lui paya une grosse somme d'après un traité signé à Etaples (1492). A la fin du règne de Louis XII, les Anglais entrèrent dans les ligues formées contre ce prince, et sortirent encore de Calais pour se joindre à Maximilien : l'armée française les rencontra près de Guinegate (1513), mais, saisie d'une terreur panique, elle s'enfuit. Bayard, qui ne savait pas fuir, resta presque seul et fut pris. Ce fut la journée qu'on appela par dérision la journée des Eperons. Puis, au commencement du règne de François 1er, les deux rois de France et d'Angleterre se rencontrèrent pacifiquement entre Guînes et Ardres, à Balinghem, et cette entrevue, signalée par des fêtes et des tournois, est restée célèbre sous le nom de Campa du drap d'Or (1520). Henri VIII avait sa demeure à Guînes, qui lui appartenait ;
François 1er, à Ardres. La magnificence de François 1er, au lieu d'éblouir Henri VIII, l'offusqua, et le roi d'Angleterre paya de belles paroles le vainqueur de Marignan, mais conclut une alliance avec l'empereur Charles-Quint. Son intention d'ailleurs était de tenir la balance égale entre les deux rivaux : il revint à l'alliance française après la journée de Pavie, mais, dans les dernières guerres de Charles-Quint contre François 1er, il reprit les projets de conquête de ses prédécesseurs et chercha à s'emparer de Boulogne et de Montreuil. En 1554, il vint mettre le siège devant Boulogne avec une armée de trente mille hommes. Malgré la faiblesse de sa garnison, la ville résista pendant six semaines, mais elle fut vendue par son Gouverneur, Coucy de Vervins, qui paya de sa tête sa trahison (1549). Le mayeur de Boulogne, Antoine Eurvin, avait offert de défendre la ville avec les bourgeois seulement et refusa de signer la capitulation. Les soldats anglais dévastèrent la ville avec une sorte de rage, renversèrent le sanctuaire de Notre-Dame, dont l'image vénérée fut emportée en
Angleterre. La population déserta la ville, cédée aux Anglais sous condition de rachat par le traité de 1546 et Henri VIII envoya, pour la remplacer, une colonie anglaise, mais les maladies ravagèrent cette colonie, et l'on raconte qu'il fallait enchaîner les soldats envoyés en garnison dans cette cîté, pour les empêcher de déserter. Enfin les Anglais, sous Edouard VI, rendirent cette ville à Henri II en 1550.
Henri II continua la politique sensée de François 1er et la lutte contre la maison d'Autriche, mais il sut mieux diriger ses coups, et négligeant l'Italie, s'attacha surtout à étendre les frontières du royaume au nord et à l'est. La conquête rapide des Trois-Evêchés irrita au plus haut point l'empereur Charles-Quint, et l'échec qu'il éprouva au siège de Metz excita tellement sa fureur qu'il se jeta sur l'Artois, où il fit la guerre avec une véritable barbarie.. En 1555, il s'empara de Thérouanne. Cette malheureuse cité, déjà plusieurs fois victime des horreurs de la guerre, brûlée en 1303, en 1347 par les Flamands, prise et reprise par les Anglais et les Français, entièrement démantelée en 1513, rétablie en 1517 par François 1er, se vit détruite à jamais par Charles-Quint, dont elle avait arrêté longtemps l'armée. Il ordonna que la ville fût rasée, deux mille pionniers travaillèrent à l'oeuvre de destruction, qui fût achevée en quinze jours ; les villes voisines en recueillirent les débris. Le vaste diocèse de Thérouanne fut démembré, et forma les évêchés de Boulogne et d'Ypres. L'evêché d'Ypres, démembré de nouveau, fut partagé entre ce diocèse et Saint-Omer, qui fut érigé en siège épiscopal.
Le viel Hesdin fut également détruit, mais Charles-Quint donna l'ordre de le reconstruire l'année suivante. Cependant les français s'avançaient pour repousser les Impériaux, et Henri II investit la ville de Renty. Charles-Quint secourut cette ville, une bataille mémorable s'engagea qui tourna à l'avantage des Français ; ils demeurèrent maîtres du champ de bataille ; mais ils ne purent prendre Renty (1554) et la trêve de Vaucelles (1556) marqua le terme de la vie politique de Charles-Quint, qui abdiqua la même année toutes ses couronnes.
Son fils, Philippe II ne tarda pas à reprendre ses projets contre la France, et cette fois le péril devenait grave, car Philippe avait épousé la reine d'Angleterre Marie Tudor. La France allait être assaillie de nouveau sur toutes ses frontières du Nord. Les espagnols de Philippe II gagnèrent la bataille de Saint Quentin (1557) et menaçaient Paris. Le roi Henri II cependant leur fit place et rappela en toute hâte d'Italie le duc François de Guise, le défenseur de Metz, le capitaine le plus habile que la France eut alors. Guise trompa les ennemis et résolut de frapper un coup décisif. Sachant que les espagnols étaient sur leurs gardes, il pensa à surprendre les Anglais. Ceux-ci, maîtres de Calais depuis 211ans, répétaient qu'ils avaient les clefs de la France pendues à leur ceinture. sur une des portes ils avaient même placé
cette inscription insolente :
Les Français à Calais viendront planter le siège,
Quand le fer et le plomb nageront comme liège.

Or, un évêque, François de Noailles, revenant d'une ambassade, avait débarqué à Calais et examiné de son plus fin regard les
fortifications de la ville (plus d'un homme d'Eglise était alors un homme de guerre); il en reconnut les côtés faibles et les signala au roi.
Guise, bien averti, parut, en plein hiver, le 1er Janvier 1558, devant Calais, emporta d'assaut plusieurs forts, puis le château, et en huit jours, obligea la ville à capituler. La prise de Calais, suivie de celle de Guînes, eut un immense retentissement. La reine d'Angleterre, qui approchait de sa fin, disait que, si l'on voulait savoir la cause de sa mort, on n'aurait qu'à regarder dans son coeur : on y trouverait le nom de Calais. Le Calaisis et le comté de Guînes portèrent jusqu'en 1790 le nom de Pays reconquis.
Cependant l'Artois demeurait toujours au pouvoir des Espagnols, maîtres également de la Flandre et des Pays-Bas.

Lors des guerres de la Ligue, Henri IV, après avoir repris Amiens, fit une pointe en Artois (1597), parut devant la ville d'Arras, en la saluant de quelques volées de canon. Mais n'étant pas en mesure d'entreprendre le siège d'une place si bien fortifiée, il se retira. Ardres cependant fut rendu à la France par le traité de Vervins en 1598.
C'était au cardinal de Richelieu qu'il était réserver de réparer les brèches faites de ce côté du royaume par des alliances et des guerres malheureuses. Durant la période française de la guerre de Trente Ans, il réussit à conquérir l'Alsace, l'Artois, le Roussillon. En 1640, il dirigea trois armées vers le nord sous les ordres des maréchaux de la Meilleraye, de Chatillon, de Chaulnes. Les Français s'avancèrent par la Picardie et parurent bientôt sur les hauteurs de Mont Saint Eloi, qui domine Arras. Ils investirent la ville et tracèrent des lignes de circonvallation qui embrassaient un espace de cinq lieues ; sept forts, huit redoutes les protégeaient et étaient eux mêmes protégés par des fosses. Une armée espagnole conduite par Lamboi, le duc de Lorraine et le cardinal infant en personne (le fils du roi d'Espagne Philippe III), s'approcha pour secourir la ville. Les trois maréchaux différaient d'avis sur la manière de résister à cette armée. Fallait-il sortir des lignes pour l'attaquer ? Fallait-il au contraire, attendre l'attaque dans les lignes, au risque de voir les assiégés se joindre à l'armée de secours ? C'est à cette occasion qu'un récit accrédité par les mémoires de Puységur, mais fort contesté, attribue au cardinal de Richelieu, consulté par lettre, cette réponse énergique : "sortez ou ne sortez pas de vos lignes, mais si vous ne prenez point Arras, vous en répondrez sur vos têtes. Les espagnols pourtant se contentèrent de démonstrations, les combats qu'ils engagèrent tournèrent contre eux, et bientôt ils se retirèrent. Les assiégés comprirent qu'ils étaient abandonnés, tant qu'ils avaient conservé l'espoir d'être secourus, ils avaient bravé les Français et représenté sur leurs murailles des rats et des chats en carton qu'ils faisaient battre ensemble promettant de ne rendre la ville que quand les rats mangeraient les chats. Ils furent contraints de revenir sur ces bravades, et capitulèrent
le 10 Août, après plus de trente cinq jours de tranchée ouverte. La prise d'Arras ne décida point encore la querelle relative à la possession
de l'Artois. Les espagnols défendirent cette province pied à pied, et ce fut dans ce pays que le grand Condé, déjà vainqueur à Rocroy, à Fribourg, à Nordlingen, remporta la victoire de Lens (Aout 1648), qui amena la fin de la guerre de trente ans et décida la conclusion des traités de Westphalie.
L'espagne toutefois ne voulut pas accéder à ces traités. Les troubles de la Fronde, qui commençaient alors en France lui rendaient l'espoir de recouvrer les territoires qu'elle avait perdus. Elle excita ces troubles et se réjouit, quand elle vit le prince de Condé, le vainqueur de Lens, invoquer ouvertement son secours et lui porter l'appui de son épée. En 1654, Condé vint avec les Espagnols mettre le siège devant Arras. Mais en vain demeurèrent-ils devant la ville plus de cinquante jours. Les habitants résistèrent et bientôt arriva l'armée royale conduite par Turenne. Turenne ne craignit point d'attaquer les lignes espagnoles, les força, et Condé mal servi par des troupes démoralisées, ne put que protéger la retraite. Le roi d'Espagne lui écrivit : "j'ai su que tout était perdu et que vous avez tout réparé". Le jeune roi Louis XIV vint aussitôt à Arras féliciter les habitants de leur fidélité, et le traité des Pyrénées, quelques années après, consacra le retour de l'Artois à la France (1659)
Toutefois les villes d'Aire et de Saint-Omer demeurèrent aux Espagnols. Il fallut encore de nouvelles guerres ; mais les succès de Louis XIV dans la guerre de Flandre, puis dans la guerre de Hollande, amenèrent la reddition de ces deux villes. Aire fut reprise par le maréchal d'Humières en 1676, et Saint-Omer, assiégé par le roi en personne, capitula en 1677. Le traité de Nimègue assura la réunion de ces deux villes à la France, mais ne termina pas encore les malheurs de l'Artois, car, dans la guerre de la succession d'Espagne, cette province vit de nouveau les ennemis pénétrer sur son territoire. La ville d'Aire fut prise en 1710, malgré une belle défense de 52jours qui honora le marquis de Guébriant. Elle fut rendue d'ailleurs à la France en 1713 au traité d'Utrecht.
La province d'Artois conserva, sous Louis XIV, son Conseil souverain, institution judiciaire qui avait été établie par Charles-Quint en 1530, et, grâce à son assemblée provinciale, les Etats d'Artois, une sorte d'autonomie qui favorisa le progrès des idées libérales.
Aussi la Révolution de 1789 fut-elle bien vite comprise à Arras ; malheureusement elle ne tarda pas à y être souillée par les excès de 1793. Tandis qu'un avocat d'Arras, Maximilien Robespierre, méritait à Paris, grâce à sa froide cruauté, d'assumer sur son nom seul tout l'odieux de la Terreur dont il faisait un système, un autre homme, né également à Arras, Joseph Lebon, ancien curé de Neuville-Vitasse, appliquait dans sa ville natale ce système horrible et y faisait de nombreuses victimes.
Boulogne, oubliée longtemps, eut, après les guerres de la Révolution, son rôle à jouer dans l'histoire générale. Après le pays des Atrébates, le premier rang revenait au pays des Morins : c'est que Napoléon, premier consul, méditait son projet de descente en Angleterre, et, comme autrefois César, il voulait partir de Boulogne. Il y forma un camp sur lequel se fixèrent les regards de l'Europe.
L'activité extraordinaire de l'homme qui, maître de la terre, semblait vouloir se rendre maître de la mer, se répandait dans tout le corps de la marine : au commencement de 1804, une flottille considérable de chaloupes canonnières, de bateaux, de péniches, de bâtiments de transports, était déjà, malgré les croisières anglaises, réunie dans le port de Boulogne agrandi, dans les ports d'Etaples et d'Ambleteuse ; 120.000 hommes baraqués près de la flottille étaient continuellement exercés à l'embarquement, au débarquement, et apprenaient même le métier de marins. Le 16 août 1804, Napoléon, qui avait changé son titre de consul contre la couronne d'empereur, distribua aux soldats du camp de Boulogne les insignes du nouvel Ordre de la Légion d'honneur qu'il venait d'instituer. Ce fut une fête grandiose, rehaussée encore par le théâtre et les circonstances où elle se célébrait, en vue de la mer et au bruit du canon qui écartait les navires anglais. Mais ce nuage si menaçant pour l'Angleterre devait en être détourné par la formation d'une coalition nouvelle. Ne pouvant plus se prendre corps à corps avec son adversaire, l'Angleterre, Napoléon dicta d'un seul jet à son secrétaire Daru le plan de la campagne d'Austerlitz.
Une colonne, dite de la Grande-Armée et terminée seulement en 1841 rappelle cet immense armement qui avait failli changer les destinées de l'Europe.
Après la campagne de France, en 1814, ce fut à Calais que débarqua Louis XVIII ; son frère, Charles, s'honorait de son titre de comte d'Artois, bien qu'il n'y eût plus de comté d'Artois et que l'ancienne province fût devenue, depuis 1790, le département du Pas-de-Calais.
Malheureusement pour lui le comte d'Artois, devenu roi sous le nom de Charles X voulut faire revivre autre chose que d'anciens titres ; il essayé de ramener le gouvernement absolu de l'ancien régime, et la Révolution de juillet donna le trône, en 1830, à la branche cadette des Bourbons, à Louis-Philippe d'Orléans.
Dix ans après cette révolution, le prince Louis-Napoléon, neveu de Napoléon 1er, crut l'occasion favorable pour renouveler une tentative coupable qui avait échoué à Strasbourg en 1836. Pensant que les souvenirs du camp de Boulogne lui concilieraient les populations riveraines de la Manche, il débarqua sur la plage de Boulogne avec quelques compagnons, mais sa tentative ne fut pas plus heureuse (6 août 1840). Cette fois le prince fut enfermé au fort de Ham, d'où il s'évada en 1846 pour devenir bientôt après président de la République (décembre 1848) et empereur (1852)
La guerre de 1870-71, dans laquelle sombra le deuxième Empire et où la France faillit périr elle-même, trouva les habitants du Pas-de-Calais fermement résolus à se montrer dignes de leurs ancêtres. Même après le désastre de Sedan et celui de Metz, ils ne désespérèrent pas. Ils se portèrent avec ardeur aux remparts de villes et aux bataillons de mobiles. Le territoire du département se prêtait, d'ailleurs, à la défense, et le général Faidherbe, commandant de l'armée du Nord, un de ceux qui s'illustrèrent dans ces tristes circonstances, trouva dans la place d'Arras et le patriotisme des Artésiens un excellent point d'appui pour tenir en échec les Prussiens, maîtres de la vallée de la Somme. Malgré les rigueurs de l'hiver, il ne cessait de les harceler, et, le 3 Janvier 1871,livra à Bapaume***une véritable bataille.
Le combat, commencé dès le matin, ne se termina qu'à la nuit, et les Prussiens furent chassés de toutes leurs positions avec des pertes énormes. Si le général Faidherbe eût disposé d'une armée véritable et assez nombreuse pour tenter une marche sur Paris, la victoire de Bapaume lui en aurait certes ouvert le chemin.
*** Bapaume, ancienne forteresse qui avait joué plusieurs fois un rôle important dans les guerres, n'avait plus de remparts : ils avaient été démolis sous Louis-Philippe, pour servir d'étude de siège au duc d'Orléans.


<b>PERSONNAGES CELEBRES</b>
<b>Premier siècle av. J-C.</b>
COMMIUS chef des Atrébates.

<b>Onzième et douzième siècles</b>
Godefroy DE BOUILLON (1058-1100) et son frère BAUDOIN (mort en 1118), premiers rois de Jérusalem, fils d'Eustache II, comte de boulogne, et de sainte Ide, nés à Boulogne
LAMBERT LE CHANOINE, écrivain, auteur d'une sorte d'encyclopédie qu'il a appelée le Livre Fleuri
SURGER (1082-1152), abbé de Saint Denis, ministre de Louis VI et de Louis VII, né suivant une tradition contestée, à Saint-Omer (renvoi : c'est une tradition qui fixe Saint-Omer comme lieu d'origine de Suger. En réalité, on ignore le lieu de sa naissance.
Geoffroy DE SAINT OMER, l'un des fondateurs de l'ordre des Templiers, en 1118
QUESNE et MAXIMILIEN DE BETHUNE, trouvères, nés à Béthune.

<b>Treizième siècle</b>
Jean BODEL, GAUTIER D'ARRAS et ADAM DE LA HALLE, trouvères nés à ARRAS

<b>Quatorzième siècle</b>
Jean BURIDAN, théologien, né à Béthune, mort après 1358
Evrard DE BETHUNE, grammairien
EUSTACHE DE SAINT-PIERRE, JEAN D'AIRE, JACQUES et PIERRE DE WISSANT, bourgeois de Calais, célèbres par leur
dévouement (1347)
JACQUEMART, célèbre miniaturiste, né à Hesdin, florissait sous Charles VI

<b>Quinzième siècle</b>
Louis DE LUXEMBOURG, comte de Saint Pol, dit le Connétable de SAINT-POL (1418-1475)
Pierre DE FÉNIN, chroniqueur, auteur de mémoires qui s'étendent de 1407 à 1427
LEFÉVRE D'ÉTAPLES (1455-1537) né à Etaples, théologien calviniste et philisophe
Louis BERQUIN, écrivain, brûlé comme hérétique à Paris en 1529

<b>Seizième siècle</b>
Oudart DU BIEZ, maréchal de France, mort en 1553
Denis LAMBIN (1516-1572), un des plus savants philologues de son temps, né à Montreuil
François BAUDOUIN, jurisconsulte, né à Arras (1520-1573)
Ccharles DE LÉCLUSE, médecin et naturaliste, né à Arras (1525-1609)
Nicolas GOSSON, commentateur des Coutumes, né à Arras (1506-1578)

<b>Dix-septième siècle</b>
Georges MARÉCHAL, né à Calais, premier chirurgien de Louis XIV (1658-1736)
Antoine DE BALINGHEM, jésuite, orateur et écrivain, né à Saint Omer (1572-1630)
Jacques MALBRANCQ, jésuite, l'historien le plus renommé de la Morinie (1580-1653) né à Saint Omer
Arnould DE VUEZ (1642-1724), peintre, né aux environs de Saint Omer

<b>Dix-huitième siècle</b>
Jean-Baptiste HENNEBERT, né à Hesdin (1726-1795) historien de l'Artois
MONSIGNY, né à Fauquembergues, musicien, auteur de l'opéra-commique l"le Déserteur" membre de l'Institut (1729-1817)
PREVOST D'EXILES (1697-1763) littérateur, né à Hesdin
PARENT-RÉAL, député au Conseil des Cinq-Cents, membre du Tribunat, né à Ardres (1768-1834)
PIGAULT-LEBRUN romancier, né à Calais (1753-1835)
PALISOT DE BEAUVOIS, né à Arras, naturaliste (1752-1820)
Maximilien ROBESPIERRE, né à Arras (1759-1794) et son frère ROBESPIERRE le Jeune (1764-1794) terribles conventionnels
Joseph LEBON, né à Arras, conventionnel, plus odieux encore que les Robespierre, mort comme eux sur l'échafaut (1795-1795)
Adrien LAMOURETTE, né à Frévent, évèque constitutionnel de Lyon, membre de l'Assemblée législative (1742-1794)
LEBAS, né à Frévent, membre de la convention (1765-1794)
l'abbé PROVART (1743-1808) écrivain, né à Arras
SAINT BENOIT LABRE, célèbre pélerin, né à Amettes en 1748, mort à Rome en 1783

<b>Dix neuvième siècle</b>
DAUNOU, né à Boulogne (1761-1840) homme politique, érudit, historien
Frédéric SAUVAGE, né à Boulogne (1785-1857) inventeur de l'application de l'hélice pleine à la navigation
Alexandre VINCENT (1797-1868) mathématicien, érudit, né à Hesdin
SAINTE BEUVE, né à Boulogne, poète et critique (1804-1869)
MARIETTE-PACHA (1821-1881) égyptologue
MARTEL, président du Sénat, né à Saint Omer (1809-1877)
Auguste DELACROIX (1812-1868), JEANRON (1809-1877) et HEDOUIN (1820-1889), peintres nés à Boulogne
Joseph LIOUVILLE, mathématicien, membre de l'Institut (1806-1882)
M. RIBOT, jurisconsulte, homme politique, né à Saint-Omer en 1842
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