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Version complète : interdit de cimetière ?
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ncanonne
Bonjour,
Je soumets à votre sagacité une énigme :
Décès le 12/08/1740 de Sévenin CANONNE, de Esnes : inhumé à Haucourt à cause de l'interdit.
un suicidé ? un protestant ? une épidémie ? une guerre ?
Cordialement
Noëlle Lisiecki
avinot
Bonsoir Noëlle,

Je me souviens avoir lu un jour dans les registres d'un village (en lorraine je crois) que les deffunts de ce village étaient inhumés,pendant une période,dans le cimetière voisin,car le cimetière du lieu était interdit.
Cela avait duré quelques temps,puis les deffunts furent à nouveau inhumés dans leur cimetière,lorsque l'interdiction fut levée.
Je crois me rappeler que l'interdit du cimetière était due à son "mauvais état".

Peut-être était-ce le même cas pour le cimetière de ESNES ?

Il faudrait voir si d'autres personnes de ESNES ont été inhumées à HAUCOURT dans la même période.

Bonne soirée.

alain
xbulot
Une contribution à confirmer par des spécialistes.
Les cimetières étaient des lieux consacrés catholiques, le plus souvent autour de l'église, d'où leur interdiction aux protestants, parpaillots ou personnes ayant une autre religion (on n'imaginait pas que quelqu'un puisse ne pas avoir de religion). De même pour les suicidés. J'imagine que lorsqu'un événement grave remettant en cause la consécration (viol de sépulture par exemple), il était nécessaire de reconsacrer le cimetière avant de pouvoir y faire de nouvelles inhumations. C'était le cas également pour les églises et cela l'est sans doute encore; je demanderai à mon curé. Il me parait probable que les registres paroissiaux peuvent en porter trace.
Il y eut aussi d'autres causes d'interdits mais je doute que ce soit le cas: un roi ou un prince qui se comportait mal pouvait voir au Moyen Age son domaine ou son royaume frappé d'interdit, aucune célébration religieuse ne pouvant y avoir lieu. Ce fut les cas de la France quand Philippe le Bel épousa Agnès de Méranie sans que son mariage précedent ait été annulé.
Xav.B.
fletho
il semble, dans le cas cité, que le décédé fut inhumé dans une autre paroisse (Haucourt) de là peut-on déduire que le décédé ait exprimé sa volonté d'être inhumé à Haucourt par acte judiciaire ? D'où la question, avait-il une attache particulière avec Haucourt (famille, lieu de naissance) car souvent on désirait être inhumé au côté de sa famille mais le curé avait tout intérêt, lui, que l'inhumation se fasse dans son cimetière !

dans le cas où l'inhumation était impossible au cimetière paroisssial, il était de tradition dans la Haute Vallée de la Canche d'inhumer la personne le long d'un haie dans le propriété familiale...

francis
lobricout
Bonjour Noëlle

Il semblerait que le cas soit un cas général plutôt que lié à un seul individu. J'ai retrouvé la même annotation dans un relevé d'inhumation de Marie Angélique BONIFACE :

Marie A. BONIFACE est décédée le mardi 9 août 1740, à l'âge de moins d'un an, à Esnes (59).

Inhumée au cimetière de Haucourt à cause de l'interdit.

Est présent : M. CRINON (Officiant religieux).

LOUIS BRICOUT
xbulot
Bonsoir,
Je suis allé voir dans le registre d'Esnes. La raison de l'interdit n’apparaît pas. Il semble avoir duré environ 2 mois entre le 8 aout et le 9 octobre dates extrêmes des dates qui en portent mention.
Les sépultures ont lieu à Hautcourt mais également une à Selvigny (9/10) et une à Lesdain (8/10). L'interdit semble ne pas être limité aux sépultures mais un mariage le 14/8 est transféré à Hautcourt. Seuls les baptêmes ont lieu à l'église.
Il y a certainement eu des évènements compliqués cette année là. Des actes sur feuilles volantes ont été archivés par un intervenant extérieur, on trouve la signature de CRINON suivie de la mention curé d'Hautcourt en commission pastorale à Esnes . Le curé DELVIGNE en titre décède le 20 décembre; le dernier acte qui semble avoir ete rédigé par lui est du 9/10 Les deux cérémonies suivantes ont été réalisées par M.Mariesse bénéficiaire de la métropole de Cambray, la sépulture de Mr DELVIGNE par Mr Blaise curé doyen de St Georges en Cambray. Jusque l’arrivée du nouveau curé début 1741, les cérémonies sont présidées par des prêtres voisins.
Xav.B.
ebrongniart
Bonjour,

j'avais en mémoire un cas identique et j'ai mis du temps à le retrouver blush.gif

un Anstoinne LE FEBVRE a été enterré à Lières le 7 novembre 1580, le cimetière d'Ames était interdit depuis le 18 septembre à cause d'un crime commis dans ce lieu saint.

l'interdit durait déjà depuis ~ 2 mois !
=> un cimetière pouvait être interdit suite à des faits graves qui s'y étaient passé, dans le cas dessus ; un crime

sources : Chronique du curé d'Ames, Pierre Vincent (1578-1583)
publication pour ALPHA dans : Ames, son histoire, ses habitants Francis Baudelle 1995

Eric
xbulot
Bonjour,
Ce n'était pas seulement le cimetière qui était interdit mais l'église aussi puisqu'un mariage a dû être transféré ailleurs. On comprend l'exception des baptêmes puisque ceux-ci étaient toujours donnés très rapidement, le jour de la naissance ou le lendemain. D'ailleurs ces baptêmes peuvent avoir été donnés hors de l'église, au presbytère par exemple ou au domicile des parents comme c'est le cas des ondoiements; ce n'est pas contraire au canon.
J'ai vérifié s'il y avait des traces de l'interdit sur les registres de Hautcourt, Selvigny ou Lesdain (pas de registre dans cette paroisse). Aucune trace. Il faudrait consulter les archives de l'archevêché de Cambrai pour connaitre la cause de l'interdit.
Le curé Moïse CRINON était arrivé à Hautcourt autour du 1/7/1740 et il y décède le 3/ 7/ 1748 à 43 ans.
Xav.B.
ebrongniart
Citation (xbulot @ 23/01/2013 à 12:36) *
Ce n'était pas seulement le cimetière qui était interdit mais l'église aussi puisqu'un mariage a dû être transféré ailleurs
Bonjour Xavier,

ce n'était pas formellement écrit happy.gif
Citation
Les sépultures ont lieu à Hautcourt mais également une à Selvigny (9/10) et une à Lesdain (8/10). L'interdit semble ne pas être limité aux sépultures mais un mariage le 14/8 est transféré à Hautcourt. Seuls les baptêmes ont lieu à l'église
le transfert d'1 (seul) mariage n'est pas probant sauf si la raison du transfert en est indiqué (et que c'est en raison de l'interdit),
Citation
La raison de l'interdit n’apparaît pas. Il semble avoir duré environ 2 mois entre le 8 aout et le 9 octobre dates extrêmes des dates qui en portent mention.
Les sépultures ont lieu à Hautcourt mais également une à Selvigny (9/10) et une à Lesdain (8/10). L'interdit semble ne pas être limité aux sépultures mais un mariage le 14/8 est transféré à Hautcourt. Seuls les baptêmes ont lieu à l'église.

si les baptêmes ont toujours lieu dans l'église, c'est qu'à priori celle-ci n'est pas touchée par l'interdit et qu'il ne s'agirait bel et bien que du seul cimetière.
Si je m'en souviens bien, les 3 "sacrements" essentiels d'une vie étaient : le baptême (confirmé plus tard), le mariage et la sépulture (en terre consacrée), les 2 premiers à l'église et le dernier au cimetière.

=> Quel évènement a pu faire perdre au cimetière son caractère sacré ?

Eric

PS : une hypothèse = j'ai pensé aux conditions météo de l'hiver 1739-1740 particulièrement dur (à l'origine de l'expression "s'en f... comme de l'an 40") mais là de août à octobre 1740 ce n'est plus l'hiver qui avait pratiquement duré jusqu'en mai, suivi d'un été froid et pluvieux !!! Par contre, la disette qui a suivi durant cette année du fait de l'absence de récoltes a pu être à l'origine d'évènements violents ?

Ce n'est là qu'une hypothèse unsure.gif
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