Bonjours a tous,


Sait on ou se trouvait exactement la première eglise de Lecelles qui a cause des innondations etait souvent innacessible au habitants du village et rebattie a sa place actuelle.

Je sais qu'elle se trouvait prés du pont des turcs mais a quelle date fut elle batie et démolie je ne sais pas, le quartier s'appellait : la vieille église sur le cadastre de 1817 publié par les archives du nord sur leur site internet . l'ancienne église devait surrement remonter au développement de l'abbaye de Saint Amand dont elle dépendait.

Merci pour toutes réponses .

Amicalement,

Marc

bonjour Marc
j'ai mémoire d'avoir vu un plan du XVIIe où était l'église; je rechercherai mais vous pourriez trouver sur les cartes de Cassini qui sont en ligne sur gallica
bien cordialement
Pascal

Bonjour Marc,

Pour répondre à votre question, je vous reproduis pour partie et résume ce que mon cousin Michel DRAPPIER (de la ferme Dombrie) avait écrit dans un petit opuscule intitulé "Le Lecelles de l'abbé Jean-Baptiste DEBRABANT" ainsi que dans une lettre qu'il m'avait adressée personnellement. Je crois que vous y trouverez une réponse à votre question.

"L’Elnon coulant du nord vers le sud, le « village » et l’église se trouvent au point le plus bas de la commune ; ils se trouvent donc les plus exposés aux inondations, et, lorsque celles-ci surviennent, c’est fréquent en hiver, les gens des autres quartiers que « le village » se trouvent empêchés d’assister à la messe. Les gens des « écarts » iront, pour autant qu’ils veuillent continuer à aller à l’église, dans celles des villages voisins, souvent plus proches.
C'est ainsi que M. l'abbé Pardonge, curé de Rongy, a retrouvé dans ses archives l'acte de baptême d'un enfant du censier de Dombrie du XVIIe siècle. Il y était écrit qu'en raison des inondations, force avait été à ce fermier de Lecelles de faire baptiser son enfant au village voisin.

Cet éloignement, l'impossibilité où se trouvaient plusieurs mois durant les habitants de certaines parties du village de venir à l'église, auraient été selon le Chanoine Jules DESILVE, l'une des causes de l'expansion de la Religion réformée à Lecelles au XVIe siècle. Étaient particulièrement concernés les habitants de la rue de Chorette, une rue qui forme aujourd'hui la limite entre les communes de Lecelles et de Maulde et que l'on pouvait joindre facilement en partant de la rue Sourtaine : les prédicateurs protestants qui passaient par là, courant d'une ville à l'autre, trouvaient rue de Chorette un refuge pour la nuit et des oreilles prêtes à les écouter...

Ces inondations prirent à deux reprises un tour dramatique : en 1579, quand Tournai fut assiégée lors des guerres opposant catholiques et protestants. La seconde grande inondation se produisit en 1709, durant la guerre de succession d’Espagne, quand les Anglo-hollandais en guerre avec la France voulurent contraindre les troupes françaises qui occupaient la rive droite de l'Escaut à repasser sur l'autre rive en tendant des inondations qui les couperaient de leurs arrières. Les eaux montèrent encore plus haut qu'en 1579 : le niveau de l’eau au maître-autel, rapportent les documents de l’époque, atteignit près d'un mètre. On devine dans quel état de délabrement se sont trouvées l'église et les maisons qui l’entouraient quand les eaux se furent retirées. Il va sans dire que l'état de misère dans lequel fut plongée la plus grande part de la population était indicible !
Cette sinistre année 1709 vit la conjonction de tous les fléaux à Rumegies : un hiver terrible, l'invasion hollandaise, l'exode des habitants, les épidémies, une inondation artificiellement provoquée et naturellement l'extrême cherté des grains. Ces malheurs amenèrent la ruine totale de la petite communauté. Le registre paroissial signale 180 décès pour l'année, soit le quart de la population, tandis que dans son journal le curé parle de 300 morts, ce dernier chiffre englobant sans doute les paroissiens morts au cours de leur exode. Le curé Dubois en racontant ces scènes horribles évoque tout naturellement la pensée de la fin du monde : « le jugement dernier sera-t-il plus effroyable ? »

On comprend que l'ancienne église de Lecelles, qui avait été construite par les religieux de Saint-Amand au lieu-dit du Pont des Turcs, se soit retrouvée en fort mauvais état quand les inondations prirent fin. Se posa alors la question de son devenir : cela valait-il la peine de la réparer ou au contraire fallait-il profiter des circonstances pour l'abattre et en reconstruire une nouvelle au centre du territoire communal et en un lieu qui ne serait pas exposé aux inondations ? Ajoutons que la plupart des habitants du « village » étaient déjà partis s'installer dans des lieux plus sûrs. C'est ainsi que naquit le Pavé de Lecelles, à l'origine un chemin que l'on perça à travers champs à un kilomètre au nord-est de l'ancienne église entre la rue de la Perdrix et la rue Perdue, et au long duquel on édifia des fermes et maisons destinées à remplacer celles qu'il avait fallu abandonner.
Ce fut la seconde solution qui fut adoptée, mais il fallut près de 40 ans pour que le projet se concrétisât. Il y eut bien sûr des problèmes de financement : la région et l’abbaye étaient sorties ruinées de cette guerre…
Un projet de reconstruction de l’église, plus proche du centre du village, vit finalement le jour et fut ordonné par le Parlement de Flandre en 1758 pour être réalisé en 1759. L’église actuelle est située à l'angle de la route de Roubaix et la rue Neuve, en retrait, et orientée nord-sud. De part et d’autre de l’église sont disposés le presbytère et un enclos funéraire."


Cordialement

Christine

merci Christine pour ce beau texte
bonne soirée
Pascal

Bonjours,

Merci christine et pascal pour vos réponses, ce texte est trés interessant car il explique en partie pourquoi il y a eu une telle expansion du protestantisme dans ce petit village par rapport aux autres alentours, mes sosas en faisait partie .

Je passe tous les jours par ce pont des Turcs pour aller au travail et je me demande toujours ou pouvait bien se trouver cette église pas de trace de son emplacement .

La carte de Cassini n'est pas assez détaillée nottament au niveau des rues et le cadastre de 1821 ne donne pas d'infos .

Il y a quelques années ce quartier etait encore innondé et la route interdite a la circulation pas mal de maison avait les pieds dans l'eau, comme quoi la nature reprend toujours le dessus.

Je suis également avec intéret le débat DESMOUTIERS x DUBIEZ car s'il ne font pas partis de mes sosas directs leurs alliances m'interesse beaucoups

Merci encore et a bientot

Marc

bonjour
à lire, bien sûr mais vous l'avez djà fait "le protestantisme dans la seigneurie de Saint Amand " qui donne quelques clefs partiales mais intéressantes car documentées
bien cordialement
Pascal

Bonjour,

A ceux que cela peut interesser

Aprés avoir consulté les sites référencant Lecelles j'ai enfin trouvé l'emplacement exact de la vieille église d'ou le quartier prend son nom, il se trouve exactement a l'emplacement d'un oratoire ou petite chapelle cachée par un arbuste bati sur une pilasse en pierre qui doit dater de l'ancienne église situé prés d'une ancienne fermette au pont des turcs qui aurait été batie entre l'an 957 et 1077 mais sous réserve des dates par les autorités de l'époque.

J'en ai pris quelques photos que j'essaierait de publier.

Cordialement,

Marc