Avant rectification ce 1/12 à 11h11, le titre de ce sujet était VAILLANT Guislain x LEFETZ Henriette


Bonjour à tous,

Je soumets à votre curiosité - et sagacité - un acte de décès qui concerne, semble-t-il, un fermier de Pommier (62) : Guislain VAILLANT, né le 2 novembre 1759 à Pommier (son père et son grand-père étaient lieutenants de Pommier).

Dans le département du Nord, à Prouvy, village proche de Valenciennes qui compte 616 habitants au recensement de 1820, on découvre le 15 mai 1820 le cadavre d’un inconnu noyé dans l’Escaut.
L’acte de décès, dressé par Chrisostome LEMAÎTRE, maire de Prouvy, est complété par une note insérée dans le registre, qu’il signe avec Monsieur MARBOTIN, officier de santé. Elle décrit le mort de manière précise et le médecin semble privilégier un décès accidentel.
[Source : AD 59 – Prouvy, NMD 1795-1831, 5 Mi 057 R 017, vues 435/436]

La victime sera identifiée par un acte de notoriété dressé à Valenciennes le 19 octobre 1820 par le Juge de Paix du canton Sud. (je n'ai pas encore trouvé cet acte)
Il s’agirait d’un cultivateur de Pommier (Pas-de-Calais) âgé de 60 ans : Guislain Joseph VAILLANT, époux de Marie Françoise « Henriette » LEFETZ.
Sur le recensement d’octobre 1820 à Pommier, cette dernière figure effectivement comme « veuve ».
Lors du mariage de leur fille Augustine Joseph VAILLANT à Pommier le 25 octobre 1825, une mention marginale précise que son père est décédé à Prouvy en 1820.

Cette affaire est bien mystérieuse...
Qu’allait faire Guislain VAILLANT à plus de 80 km de Pommier ?
Sa mort est-elle réellement accidentelle ? Il est curieux qu’on n’ait pas trouvé de papiers sur lui, et il n’est pas question d’argent !

Qu'en pensez-vous ?

Cordialement,

Alice

Bonjour Alice,


Quand il s'agit d'un décès par noyade, on privilégie bien souvent l'accident ou le suicide.
On écarte le deuxième cas en cas de doute pour permettre au défunt d'avoir un enterrement et une sépulture chrétienne.

On ne peut cependant pas exclure le fait qu'il ait fait une mauvaise rencontre.

Quant aux raisons qui ont motivé ce déplacement, il peut être d'ordre professionnel.
Mais il faudrait examiner les registres de Prouvy pour voir s'il n'assistait pas à un mariage ou s'il ne rendait pas visite à un membre de sa belle famille.

La question que je me pose est comment peut-on à l'époque identifier un homme décédé sans papiers sur lui ?
Il a bien fallu que la veuve confirme le déplacement et l'absence...

Bref, on restera malheureusement toujours sur des incertitudes !

Cordialement,
Joël

Bonjour Joël,

Je suis d'accord avec vous !

Je penche plutôt pour un crime crapuleux, car Guislain VAILLANT, qui n'était pas SDF, ne se promenait certainement pas sans papiers ni argent à une telle distance de son domicile.

Mais, en effet, l'identification aurait été impossible sans une intervention de sa veuve, Henriette LEFETZ, restée à Pommier où elle décèdera le 25 mai 1828.
Elle devait savoir où son mari se rendait.

Le motif du déplacement de Guislain VAILLANT figure peut-être sur l'acte de notoriété dressé le 19 octobre 1820 par le Juge de Paix du canton Sud de Valenciennes. Je le cherche ...

Cette affaire devient une énigme policière distrayante en période de confinement : s'agissait-il d'un individu sans attestation de déplacement dérogatoire ???

Merci et bonne soirée.
Cordialement,

Alice

Bonjour Alice,


Je crains malheureusement que vous ne trouviez aucun élément dans les Justices de Paix qui se trouvent en sous-série 4L.


AD NORD Archives modernes (1800-1940)
Série U - Justice
Sous Série 4 U (Justice de paix du département)
Arrondissement de Valenciennes
-------- 4 U 23 (Valenciennes) 1903-1958
-------- 4 U 26 (Valenciennes) 1921-1927
-------- 4 U 60 (Valenciennes) 1950-1958


Rien avant 1903 !


Reste à contacter la mairie de PROUVY pour voir si elle possède quelque chose dans ses archives ou dans le registre des délibérations entre Mai et Octobre 1820.

Cordialement,
Joël

Bonjour Joël,

Merci pour ces références.

Il reste peu de chances d'en apprendre davantage sur les causes du décès de Guislain VAILLANT.

Mais qu'allait-il donc faire, il y a 200 ans, sur les bords de l'Escaut ?

Cordialement,

Alice