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Version complète : 3 cloches ... toutes les cloches
GenNPdC - Genealogie Nord-Pas-de-Calais > Tout le monde en parle > Tout le monde en parle > Vocabulaire, Sources & Méthodologie

smorette
Bonjour
En consultant les registres de Blaringhem (mais je l'avais déjà rencontré ailleurs ...), je remarque que parfois les sépultures se font au son des trois cloches, d'autres au son de toutes les cloches et je me demande d'où viennent les différences de traitement ... Existe-t-il un ouvrage qui puisse expliquer le "langage" des cloches en pareilles circonstances ?
Merci d'avance pour toute piste de réponse ...
Cordialement
Sylvain MORETTE
fdufetrelle
Bonjour,
On peut trouver également "messe chantée" et diverses mentions indiquant des cérémonies un peu plus fastueuses que l'ordinaire, voire une rédaction plus soignée ou la présence d'un peu plus de monde que le clerc et le servant... Mais cela est très variable selon les paroisses et le rédacteur.
Il s'agit du niveau de rétribution du prêtre et de ses servants (vicaire, clerc, sonneur, bedeau...) et cela donne une idée de l'importance - ou pas - des cérémonies d'inhumation.
On trouve quelques rares fois les rémunérations en marge, ou dans des comptes à part d'un recoin du registre.
Cordialement,
FD
jvasseur
Bonjour,


A titre d'information, sans répondre spécifiquement à la question
voici un article d'Eric SUTTER publié en Novembre 2006 concernant en général le code et langage des cloches.
-------- Code et langage des cloches --------

En ce qui concerne LE GLAS :

Il est sonné au début et à la fin d’un office funèbre, au moyen des deux cloches. Il peut être sonné après l'angélus, depuis le jour du décès de la personne jusqu'au jour de son enterrement. Il existe deux manières de sonner le glas :

• lorsque le défunt est un homme :
Il faut actionner la grosse cloche en premier. Au bout de quelques secondes, lorsque la cloche est bien lancée, actionner la petite cloche. A la fin de la sonnerie, la petite cloche doit être arrêtée avant la grosse.

• lorsque le défunt est une femme :
Il faut actionner la petite cloche en premier. Au bout de quelques secondes environ, lorsque la cloche est bien lancée, actionner la grosse cloche. A la fin de la sonnerie, la grosse cloche doit être arrêtée avant la petite.

Je me rappelle par ailleurs que le curé avait chez nous trois tarifs de messe d'enterrement.
La modulation vient peut être de là.

Mais il y avait auparavant six classes d'enterrement.
A l’église, un enterrement de première classe aura droit à une double volée de quatre cloches. En seconde classe, on n’a plus droit qu’à une simple volée de quatre cloches, en troisième, une simple volée de trois cloches inférieures, et ainsi de suite jusqu’à la sixième classe, qui sonne droit à une simple volée de la quatrième cloche inférieure, le glas.

Voici le tarif des pompes funèbres de 1842 concernant les six classes d'enterrement
------Collection complète des lois, décrets d'intérét général, traités Volume 43 ------

Joël
fdufetrelle
Et pour compléter voici un témoignage à propos des 6 classes d'enterrement jusque vers 1970 :
Voir https://www.funeraire-info.fr/classes-dente...funebres-33494/
smorette
Bonsoir
Merci pour ces précieuses informations.
Cordialement
S. MORETTE
fdufetrelle
Bonsoir,

On pourra découvrir les tarifs des messes des défunts (5 classes) à Maroilles en septembre 1691 sur la page suivante :
Maroilles [1692-1717] BMS page 244/429
Droits et taxes des services à faire dans le plat pays du Cambrésis
http://www.archivesdepartementales.lenord....;index_in_visu=

Les services de cloches ne sont pas évoquées, mais çà vaut le détour :-)

Bonne lecture,
mducatel
Bonjour

Un grand merci pour les contributeurs de ce sujet. Sait-on quelle était la monnaie qui avait cours dans le "plat pays du Cambrésis" de cette époque ?

Bonne journée à tous

Mireille
jvasseur
Bonjour,


En ce qui concerne les monnaies du Cambrésis...

La monnaie était au XVI° essentiellement le patar.

Voir CAMBRÉSIS, Archevêché de Cambrai, Maximilien de Berghes, Cinq patards ou Sprenger
-------- Monnaies provinciales du Cambrésis --------

Mais on utilisait aussi le Thaler.
Citation
CAMBRESIS. MAXIMILIEN DE BERGHES (1556-1570). Thaler d'argent 1569 au nom de l'archevêque à l'avers et de l'empereur Maximilien II au revers. Ecu aux armes de Berghes. R/ Aigle bicéphale. ROBERT pl.24-1. BOUDEAU 2035. 29.30 g.


Auparavant, on utilisait l'Estelin (monnaie plutôt réservée aux orfèvres).
CAMBRÉSIS, Seigneurie de Serain, Waléran II de Luxembourg-Ligny, Esterlin, Boudeau 2073
--------- Monnaies féodales du Cambrésis ----------

D'un point de vue historique, Dans un diplôme daté à Ravennes (1001), l'Empereur Otton 3 accorde le droit de battre monnaie pour Cambrai et le Cateau-Cambrésis à l'Evêque Erluin. Il est spécifié que le dixième du tonlieu et de la monnaie émise appartiendrait à l'église "ad usum fratum", à destination du chapitre de la cathédrale.
-------- La monnaie de Cambrai ---------

Voir également l'ouvrage d'Auguste TRIBOU ---- Recherches historiques sur les anciennes monnaies des souverains: prélats et seigneurs du Cambrésis ----

Le patar est l'équivalent du sou ou sol. Vingt sous ou patars font un florin de Liège.

L'estelin vaut deux mailles.
Une once d'or contient vingt Estelins, chaque Estelin contient vingt-huit grains, le demi Estelin quatorze grains. L'Estelin est encore divisé en felins, il en faut quatre pour composer l'Estelin, dont le demi peze trois grains & demi qui font le Karat, duquel poids on se sert pour estimer la valeur des Perles & des Pierreries selon leur poids.

Le thaler, devenu monnaie de compte sous Charles Quint est l'équivalent de l'écu français.
Sous louis XV, le thaler équivaut à un écu de 6 livres, lequel est appelé en Allemagne Laubtaler.
En France, l'écu d'argent (ou écu blanc) frappé dès 1640 possède les caractéristiques du thaler. Le poids de l'écu de 6 livres fut d'ailleurs plus ou moins fixé au xviiie siècle pour un équivalent d'environ 29,3 g.

Mais on rencontrait bien entendu d'autres monnaies en circurlation en fonction des échanges commerciaux. Si ma mémoire est bonne, il existe un placard de Charles Quint ou de ses successeurs reprenant l'ensemble des monnaies en circulation dans les Pays-Bas espagnols au XVI°.

Joël




mducatel
Bonjour Joël

Merci pour ces précisions ! Je ne pensais pas que cela pouvait être aussi compliqué !!!

Amicalement
Mireille

tdelvaux
Bonjour,

A noter qu'il existe des exceptions lors des crises de mortalité, où pour ne pas déprimer la population, on ne sonne plus les cloches (par exemple en 1710).

Cordialement
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