TURPIN, Armentières Options

[phmahieu]

bonjour à tous,

j'ai une énigme à vous proposer :

Je bute sur les filiations des enfants TURPIN

Emile Louis 1859-1859
Emile Louis 1860-1861

le second :
Naissance : https://archivesdepartementales.lenord.fr/a...28-810740fc0d38 vue 509/741 acte 405
Décès : https://archivesdepartementales.lenord.fr/a...cb-1fe7415adb92 vue 172/702 acte 298

Les prénoms du père changent entre deux frères !!!

pour ne pas perdre de temps dans des recherches déjà faites

voici la fiche :

http://roglo.eu/roglo?lang=fr;p=emile+louis;n=turpin;oc=1

Je suis interrogatif

merci pour vos lumières

[clombard]

Bonsoir,

Merci phmahieu d’avoir mis le lien vers tous les actes de cette famille.

Je vais tenter une explication.

Louis Désiré Joseph TURPIN o 11/8/1835 et Alphonse Victor Joseph TURPIN o 4/7/1837 sont deux frères. Pour le premier, pas de traces d’un décès à Armentières , le second décède à Armentières le 14/1/1865 en tant qu’époux de Esther Palmyre ROSE.

Je pense que l’imbroglio sur les naissances des enfants provient d’une erreur volontaire concernant l’état civil de l’époux lors du mariage TURPIN X ROSE du 27/9/1758.
C’est Alphonse Victor qui épouse Esther Palmyre.Pour une raison à préciser, Alphonse Victor a pris l’identité de son frère (frère ayant quitté Armentières, peut-être décédé ailleurs avant 1858). C’est donc Alphonse Victor qui a eu trois enfants avec Esther Palmyre ROSE.

Ce n’est pas un problème d’actes à fournir concernant l’état civil: Louis Désiré 23 ans et Alphonse Victor 21 ans en 1858 sont tous deux mineurs maritalement. Comme le père est décédé à Armentières et la mère présente et consentante il ne faut fournir que l’acte de décès du père. Facile.
Cela pourrait être un problème lié au service militaire. Je ne suis pas historienne mais d’aprés ce que j’ai lu, en 1858 c’est la conscription par tirage au sort effectué à l’âge de 20 ans. Ceux qui avaient tiré le mauvais numéro pouvaient être réformés pour raisons médicales ou petite taille, exemptés s’ils étaient déjà mariés , pratiquaient certains métiers….La possibilité de trouver un remplaçant était supprimée mais les plus aisés pouvaient être exemptés en payant une contribution à l’état.
Le service était de 5 ans mais en période de paix les appelés n’allaient pas 5 ans en caserne. Ils restaient le plus souvent dans leurs foyers tout en étant â la disposition de l’armée.

J’ai trouvé dans une discussion de forum de geneachtimi :

décret du 16 juin 1808 et complété le 28aout 1808 , comme suit, en résumé :

"Les officiers de tous genre en activité de service, officiers de toutes les armes,
intendants militaires, officiers de santé, etc..., appartenant soit à l'armée de Terre, soit à la Marine, ne peuvent se marier qu'après en avoir obtenu la permission par écrit du ministre de la Guerre ou de la Marine, ……

Les sous officiers et soldats en activité de service des armées de terre et de mer
ne peuvent se marier qu'après en avoir obtenu l'autorisation du conseil d'administration de leurs corps respectifs (même décret)
d'après l'article 156 de l'instruction du vingt et un octobre 1818, ces dispositions sont applicables aux jeunes appelés désignés par le sort, encore qu'ils n'aient pas été mis en activité. Ils doivent demander par l'intermédiaire du maire et du préfet, l'autorisation de se marier, au général commandant le département,

J’ai lu également que les «  tirés au sort » avaient rarement l’autorisation de se marier par les autorités militaires

Alphonse Victor avait-il tiré le mauvais numéro ? Tisserand il ne devait avoir les moyens de payer.
Dans les milieux modestes, l’importance de l’authenticité de l’acte de mariage pour les enfants à naitre, n’était pas forcément comprise . J’ai vu le cas d’une future épouse qui a pris l’identité de sa soeur morte en bas âge pour éviter d’aller rechercher son acte de naissance dans un village éloigné..

N’étant pas appelé en caserne, Alphonse Victor a peut-être trouvé le changement d’identité comme moyen d’épouser Esther Palmyre. Il a conservé cette nouvelle identité pour la naissance et le décès de son premier enfant, pour la naissance de son 2ème enfant. Il avait 24 ans au décès de son 2ème enfant , la tricherie n’avait plus beaucoup d’utilité. Le 3ème enfant est l’enfant de Alphonse Victor et Esther Palmyre.

Je ne sais pas s’il existe aux AD ou aux archives municipales d’Armentieres des listes de tirés au sort pour la classe 1857.
Si c’est le cas cela permettrait de savoir si mon explication est farfelue ou non…..!

Cordialement
Claudine

[phmahieu]

Bonsoir,

Merci phmahieu d’avoir mis le lien vers tous les actes de cette famille.

Je vais tenter une explication.

Louis Désiré Joseph TURPIN o 11/8/1835 et Alphonse Victor Joseph TURPIN o 4/7/1837 sont deux frères. Pour le premier, pas de traces d’un décès à Armentières , le second décède à Armentières le 14/1/1865 en tant qu’époux de Esther Palmyre ROSE.

Je pense que l’imbroglio sur les naissances des enfants provient d’une erreur volontaire concernant l’état civil de l’époux lors du mariage TURPIN X ROSE du 27/9/1758.
C’est Alphonse Victor qui épouse Esther Palmyre.Pour une raison à préciser, Alphonse Victor a pris l’identité de son frère (frère ayant quitté Armentières, peut-être décédé ailleurs avant 1858). C’est donc Alphonse Victor qui a eu trois enfants avec Esther Palmyre ROSE.

Ce n’est pas un problème d’actes à fournir concernant l’état civil: Louis Désiré 23 ans et Alphonse Victor 21 ans en 1858 sont tous deux mineurs maritalement. Comme le père est décédé à Armentières et la mère présente et consentante il ne faut fournir que l’acte de décès du père. Facile.
Cela pourrait être un problème lié au service militaire. Je ne suis pas historienne mais d’aprés ce que j’ai lu, en 1858 c’est la conscription par tirage au sort effectué à l’âge de 20 ans. Ceux qui avaient tiré le mauvais numéro pouvaient être réformés pour raisons médicales ou petite taille, exemptés s’ils étaient déjà mariés , pratiquaient certains métiers….La possibilité de trouver un remplaçant était supprimée mais les plus aisés pouvaient être exemptés en payant une contribution à l’état.
Le service était de 5 ans mais en période de paix les appelés n’allaient pas 5 ans en caserne. Ils restaient le plus souvent dans leurs foyers tout en étant â la disposition de l’armée.

J’ai trouvé dans une discussion de forum de geneachtimi :

décret du 16 juin 1808 et complété le 28aout 1808 , comme suit, en résumé :

"Les officiers de tous genre en activité de service, officiers de toutes les armes,
intendants militaires, officiers de santé, etc..., appartenant soit à l'armée de Terre, soit à la Marine, ne peuvent se marier qu'après en avoir obtenu la permission par écrit du ministre de la Guerre ou de la Marine, ……

Les sous officiers et soldats en activité de service des armées de terre et de mer
ne peuvent se marier qu'après en avoir obtenu l'autorisation du conseil d'administration de leurs corps respectifs (même décret)
d'après l'article 156 de l'instruction du vingt et un octobre 1818, ces dispositions sont applicables aux jeunes appelés désignés par le sort, encore qu'ils n'aient pas été mis en activité. Ils doivent demander par l'intermédiaire du maire et du préfet, l'autorisation de se marier, au général commandant le département,

J’ai lu également que les «  tirés au sort » avaient rarement l’autorisation de se marier par les autorités militaires

Alphonse Victor avait-il tiré le mauvais numéro ? Tisserand il ne devait avoir les moyens de payer.
Dans les milieux modestes, l’importance de l’authenticité de l’acte de mariage pour les enfants à naitre, n’était pas forcément comprise . J’ai vu le cas d’une future épouse qui a pris l’identité de sa soeur morte en bas âge pour éviter d’aller rechercher son acte de naissance dans un village éloigné..

N’étant pas appelé en caserne, Alphonse Victor a peut-être trouvé le changement d’identité comme moyen d’épouser Esther Palmyre. Il a conservé cette nouvelle identité pour la naissance et le décès de son premier enfant, pour la naissance de son 2ème enfant. Il avait 24 ans au décès de son 2ème enfant , la tricherie n’avait plus beaucoup d’utilité. Le 3ème enfant est l’enfant de Alphonse Victor et Esther Palmyre.

Je ne sais pas s’il existe aux AD ou aux archives municipales d’Armentieres des listes de tirés au sort pour la classe 1857.
Si c’est le cas cela permettrait de savoir si mon explication est farfelue ou non…..!

Cordialement
Claudine

bonjour Claudine,

merci de t'être penchée sur cette interrogation.

Effectivement deux hypothèses :

1 Louis Désiré est décédé et nous retrouvons pas facilement l'acte de décès car "décès en déplacement", mais il n'est jamais mentionné Esther veuve de Louis Désiré
2 "Usurpation d'identité" pour une raison X

J'eus espéré que "quelqu’un" soit "tombé" sur un acte manquant !!

Merci encore pour cette première réponse !!
Cordialement
Philippe Mahieu