vies de nos grands parents |
Bienvenue invité ( Connexion | Inscription )
vies de nos grands parents |
05/11/2006 à 19:44
Message
#1
|
|
Expert + Groupe : Érudit Messages : 11 645 Inscrit : 18/09/2005 Lieu : Avignon (Vaucluse) Membre no 2 Aide possible: sur le fond et la forme Logiciel: Heredis |
50019 - Quelle vie ont eu nos grands parents.
From: "J-L. RAYON Sent: Monday, November 11, 2002 1:30 PM [div] Quelle vie ont eu nos grands-parents! Pardon pour ce hors - sujet mais en ce jour du 11 Novembre et après avoir relu les messages sur la catastrophe de Courrières, envoyé récemment sur ce groupe, une anecdote me revient à l'esprit : En décembre 67, alors que je venais de m'engager dans l'armée, je rendis visite, à mon Grand-père Victor ROULLAND, tout fier, revêtu de mon bel uniforme neuf! Il faut dire qu'il était pour moi un véritable héros, mobilisé en 1914 avec le grade de sergent il l'avait terminé comme lieutenant avec 6 citations dont 2 à l'ordre de l'armée. Il avait commandé une compagnie de « Joyeux », été gazé, transpercé de part en part par une bayonnette . Pour ne parler que de la grande guerre! La conversation que nous eûmes alors ne fut pas celle que j'attendais. Pas de discours sur l'héroïsme, l'honneur, le courage, et autres vertus militaires, mais une description de l'horreur de cette boucherie inutile, de la peur, de la douleur, des massacres, de l'abjection des actes qu'il avait été amené à commettre au nom de Patrie et qui lui avait valu ces décorations. Je lui demandais si le souvenir de ces évènements l'obsédait encore, et à ma grande surprise il me répondit que non. Ce qui hantait toujours ses cauchemars c'était produit 8 ans plus tôt, il avait alors 16 ans, à la mine de Courrières ou il était entré sitôt passé le certificat d'étude. Il n'était pas au fond ce jour là, il avait immédiatement rejoins les sauveteurs, pour des opérations qui allait durer pendant des semaines. L' espoir de retrouver des survivants, des parents et des amis disparut. Mais que des cadavres un nombre inimaginable de cadavres. Et alors mon héros arrêtât là sa narration, et il se mit à pleurer. Je n'ai plus eu l'occasion d'aborder ces sujets avec lui, il devait mourir quelques mois plus tard. Aujourd'hui donc, cette conversation se rappelle à mes souvenirs, et il me semble entendre, comme en fond sonore la chanson de Jacques Brel. |
|
|
Version bas débit | Nous sommes le : 25 04 2024 à 13:03 |