IPB

Bienvenue invité ( Connexion | Inscription )

9 Pages V  « < 5 6 7 8 9 >  
  
> de CALONNE, Alembon & Hermelinghen
ffoucart
posté 04/11/2019 à 15:00
Message #121


Expert
******

Groupe : Membre +
Messages : 1 682
Inscrit : 08/01/2006
Lieu : Lille (Nord)
Membre no 943



Bonjour à tous,

Il me semble délicat de transformer "DE NUART" en "DOMART", même si le nom pourrait avoir été transcrit différemment de son usage courant. Déjà car si le nom DOMART est connu localement, il n'y a aucune raison pour qu'il soit transcrit différemment qu'à son habitude. Ensuite car l'on semble trouver des DENOIR dans les environs (St Sulpice (Oise), Avesnes en Bray (Seine Maritime), soit à moins de 30kms), ce qui correspond phonétiquement à DE NUART. Donc, prudence sur le sujet. Sauf élément contraire, il faut rester sur DE NUART et variantes phonétiques.

Par ailleurs, je m'interroge sur la nature de l'acte, ou plutôt son objet. Il s'agit d'un partage de biens indivis (manifestement une universalité de biens (une "communauté")). Le problème posé est par rapport à sa création: dans quels cas une indivision existe-t-elle entre un fils et sa mère? Aujourd'hui on ne parle de communauté que pour désigner les biens dépendants de certains régimes matrimoniaux (pour faire simple). Ce n'est évidemment pas le cas ici. Donc, à mon sens, il reste deux possibilités (en étendant la définition de communauté):
- une société d'intérêt, généralement liée au commerce (et plutôt au grand commerce, pas au commerce boutiquier). C'est le cas des sociétés anversoises entre marchands connues à cette époque.
- un individision d'origine successorale. Cela recouvrirait deux possibilités: un legs à titre universel au profit d'Hannibal, sa mère étant l'héritière en titre. Ou, plus courant, une indivision née du décès du mari de Martine DE NUART, dont Hannibal aurait hérité (ce serait donc son père), mais en ce cas il faut noter que la "communauté" désignérait la communauté matrimoniale qui aurait persisté après le décès et serait devenu ce que l'on appelle aujourd'hui une indivision post-communautaire.

Impossible de trancher, évidemment. Néanmoins, si les biens partagés n'étaient ni des marchandises, ni des créances commerciales, on devrait plutôt s'orienter vers une indivision successorale (ce qui semble le plus probable).

François

PS: accessoirement Gerberoy est à mi-chemin entre Avesnes en Bray et Marseille en Beauvaisis, sur la route de Rouen.

Ce message a été modifié par ffoucart - 04/11/2019 à 18:20.
Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 04/11/2019 à 19:48
Message #122


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Citation (ffoucart @ 04/11/2019 à 15:00) *
il n'y a aucune raison pour qu'il soit transcrit différemment qu'à son habitude.

Par ailleurs, je m'interroge sur la nature de l'acte, ou plutôt son objet. Il s'agit d'un ...


Bonjour,

Aucune raison, certes mais il n'est pas rare du tout de trouver un patronyme transcrit différemment à plusieurs endroits dans un même acte. C'est d'ailleurs une des difficultés les plus courantes rencontrées par les généalogistes. Mêmes difficultés quoique moindres avec des noms de communes.
J'ai aussi vu une famille de marchands, père et ses deux fils qui se singularisaient en orthographiant fort proprement mais différemment leur patronyme au bas d'un acte.
La stabilisation de l'orthographe des patronymes n'a été imposée qu'au début du XIXe s., occasionnant quelques tracasseries aux futurs mariés et aux héritiers.
De nos jours encore, les règles d'orthographe - et de phonétique - ne s'appliquent toujours pas systématiquement aux patronymes (DUSAUTOIR se prononce toujours DUSSAUTOIR).
Juste pour info : en Flandre, des notaires français traduisaient les patronymes flamands. Ainsi les comparants LECLERCQ, LEGRAND, LEBLANC, LENOIR, CORDONNIER, (LE)GANTIER,... signaient imperturbablement DECLERCK, DEGROOTE, DEWITTE, DESWAERTE, SCHUMACHER, DEHANDSHUHWERKER,...

L'acte est qualifié de RENONCIATION À LA COMMUNAUTÉ. Pourquoi passer à PARTAGE DE BIENS INDIVIS puis à UNIVERSALITÉ DE BIENS pour enfin revenir à COMMUNAUTÉ au risque de dénaturer l'acte ?
En réponse à votre interrogation, relisez le message 77 de Joël VASSEUR.
Au passage, cet Hannibal-là (mais nous n'en connaissons à ce jour qu'un) portait bel et bien les armes !

Cordialement,
Roselyne

Ce message a été modifié par rdecreton - 04/11/2019 à 20:24.
Go to the top of the page
 
+ 
ffoucart
posté 05/11/2019 à 13:56
Message #123


Expert
******

Groupe : Membre +
Messages : 1 682
Inscrit : 08/01/2006
Lieu : Lille (Nord)
Membre no 943



Bonjour,

Rapidement, car je n’ai pas le temps.

Roselyne, inutile de faire un cours sur les variations orthographiques des noms, je suis bien au fait de cette question. Et cela ne change rien à ma remarque relative aux variations du nom DE NUART.

Une renonciation à une communauté équivaut à renoncer à partager des biens. Ce qui revient à attribuer (en tout ou partie) les biens indivis à une ou des personnes déterminées. C’est donc une modalité du partage.

Une indivision porte soit sur un bien déterminé, soit sur une universalité de biens et de droits (c’est le cas d’une communauté matrimoniale ou d’une indivision successorale).

Je ne vais pas faire un cours de droit, donc j’arrête là.

Mais il est donc parfaitement clair que l’acte portant sur la renonciation à des droits sur une « communauté » doit être compris comme une renonciation à toute revendication sur les biens et droits indivis qui composaient cette communauté.

Et la vraie question est (j’aurai dû être plus clair): pourquoi Hannibal et sa mère étaient-ils en communauté? Si Hannibal était un bâtard, la situation ne devrait pas se produire, les batards n’etant pas successibles.

Accessoirement, je rappelle que la professionnalisation de l’armée est intervenue bien plus tard. Homme d’armes était une situation temporaire, pas une profession ou une activité principale.

François

Ce message a été modifié par ffoucart - 05/11/2019 à 13:58.
Go to the top of the page
 
+ 
pbaccou
posté 05/11/2019 à 15:55
Message #124


Débutant
***

Groupe : Membre
Messages : 45
Inscrit : 16/05/2010
Membre no 12 330
Logiciel: Aucun de précis



Bonjour,

Si l'on souhaite explorer d'abord, comme le voudrait François, l'hypothèse que "de Nuart" soit la déformation phonétique d'un nom connu par ailleurs, une famille candidate pourrait être celle des "Dieunouart" ou "Dinuwart", attestés à Saint-Omer aux XVIe et XVIIe siècle. Ce nom se trouve orthographié de multiples manières dans des documents originaux, transcriptions ou relevés dactylographiés : Dienouart, Dieunouwart, Diemoart, Dinuart, Dinwart, Dinouart, Dinnouart et, à aux moins trois reprises, "Denuart" (fonds Yves Lemaire, Saint-Omer 1637, n° 7 et n° 1105; liste des patronymes de Saint-Omer 1577-1699, paroisse Saint-Jean).

L'un des premiers porteurs connus de ce nom fut Marand Dinwart ou Dinuwart, bourgeois et marchand de Saint-Omer, époux de Robine "Venne(b ou k)recq" et/ou "du Pont", vivant en 1572 et 1577, père d'au moins 5 enfants: Marc, bourgeois, échevin et sergent à cheval du bailliage de Saint-Omer, époux de Marguerite Touraine, d'où postérité, puis, le 16 août 1617 à St-Omer (avec contrat de mariage) de Marguerite Féron; Chrétienne (b. 19 janvier 1572 St-O. Saint-Sépulcre) qui épousa par contrat en 1595 à St-Omer Nicolas Pignon; Anne, b. 17 juillet 1575 (St-O. St-Sépulcre); Jacques, b. 17 octobre 1577 (même lieu); Jean, bourgeois et marchand de St-Omer, époux de dlle Marguerite Vasseur, déjà veuve le 3 septembre 1639, d'où au moins une fille.

A la même époque que Marand, on trouve aussi :

Anthoine Dinnouart, père d'une fille baptisée le 8 avril 1567 (St-O. St-Sépulcre);
Anthoine Dinwart, parrain, le 19 janvier 1572, de Chrétienne mentionnée ci-dessus;
Anthoine Dieunouart, marié par contrat à St-Omer (1584/037) avec Jehanne Dudam;
Loys Dinuwart, parrain, le 17 juillet 1575, d'Anne mentionnée ci-dessus;
Anne Dieunouart, marié par contrat à St-Omer (1584/068) avec Louis Le Rat.

Deux éléments, toutefois, me font fortement hésiter à rattacher "Martine de Nuart", mère d'Hannibal de Calonne, à cette famille:
*je n'ai trouvé jusqu'à présent aucune Martine dans les sources disponibles sur la famille audomaroise des Dieunouart/Dinuwart;
*le seul document, disponible à ce jour, mentionnant Martine de Nuart en tant que mère d'Hannibal fut rédigé dans le Beauvaisis, et non pas à Saint-Omer: que venait faire Martine à Marseille-en Beauvaisis, si elle était issue d'une famille de la bourgeoisie audomaroise ?

Pour ces raisons, l'hypothèse "Domart" que j'ai proposée me semble devoir continuer d'être explorée. Rien ne dit a priori que "de Nuart" soit une simple déformation phonétique: il peut s'agir, plus généralement, d'une erreur de lecture, comme cela se constate très souvent lorsqu'on examine les sources historiques.

Bien cordialement,
Philippe Baccou.
















Go to the top of the page
 
+ 
ffoucart
posté 05/11/2019 à 16:57
Message #125


Expert
******

Groupe : Membre +
Messages : 1 682
Inscrit : 08/01/2006
Lieu : Lille (Nord)
Membre no 943



Citation (pbaccou @ 05/11/2019 à 16:55) *
Deux éléments, toutefois, me font fortement hésiter à rattacher "Martine de Nuart", mère d'Hannibal de Calonne, à cette famille:
*je n'ai trouvé jusqu'à présent aucune Martine dans les sources disponibles sur la famille audomaroise des Dieunouart/Dinuwart;
*le seul document, disponible à ce jour, mentionnant Martine de Nuart en tant que mère d'Hannibal fut rédigé dans le Beauvaisis, et non pas à Saint-Omer: que venait faire Martine à Marseille-en Beauvaisis, si elle était issue d'une famille de la bourgeoisie audomaroise ?

Pour ces raisons, l'hypothèse "Domart" que j'ai proposée me semble devoir continuer d'être explorée. Rien ne dit a priori que "de Nuart" soit une simple déformation phonétique: il peut s'agir, plus généralement, d'une erreur de lecture, comme cela se constate très souvent lorsqu'on examine les sources historiques.


Bonjour Philippe,

Je suis tout à fait d'accord sur l'improbabilité du rattachement à une famille audomaroise. Dans le même genre de rapprochement improbable, il y a les DIGNOIRE/DINOUART... de Souastre et environs, dont probablement des membres à Arras.

Par contre, les DE NOIR à proximité immédiate de Marseille en Beauvaisis (dans un cercle de 30 kms) ne me semblent pas pouvoir être exclus facilement.

Bien évidemment, il faudrait être sûr de la lecture du nom, ce qui n'est pas le cas, et ne permet pas de pencher vers un nom ou une famille particulière. D'où la nécessité de chercher toutes les possibilités.

Maintenant, rien ne dit que Martine ait été originaire du Beauvaisis. Elle a pu s'y retrouver pour une raison ou une autre.

A titre d'anecdote, j'ai trouvé un acte de la fin du XVIIème passé à Samer précisant que Pierre LAMIRAND (laboureur à Menty, et avant marchand), était décédé à Poix (Picardie) où il s'était arrêté sur la route qui devait le mener à sa fille, mariée à un sous lieutenant des chasses et plaisirs du Roi au château de Courson (Essonne). Donc, ça circulait, et pas seulement les militaires.

Marseille en Beauvaisis est/était un carrefour routier, et était assez active économiquement sur la route du poisson vers Paris. Donc, il devait y avoir pas mal de passage, et des personnes d'origines diverses s'y sont probablement installées. Dès lors, difficile d'exclure quoique ce soit sur les raisons de passer cet acte à cet endroit.

François

PS: Marseille était vraiment sur un axe commercial majeur cf:

(IMG:https://journals.openedition.org/tc/docannexe/image/8931/img-9-small580.jpg)
https://journals.openedition.org/tc/8931

Juste pour rendre les choses un peu plus compliquées:

AD 76 G. 9544. (Registre.) – In-folio, 106 feuillets, papier.
1556-1557. – Registre du secrétariat. – Collation des églises : de Cropus, doyenné de
Longueville, à Antoine Regnard, chanoine de l’église collégiale de S. Michel de Blainville : de
Sully, doyenné de Neuf-châtel, à Christophe de Pardieu ; de Fleury-sur-Andelle, doyenné de
Périers, à Michel Séjourné ; de Hautot-Saint Sulpice, doyenné de Fauville, à Robert Bucquet.,
chanoine de Rouen ; de Gueures, doyenné de Brachy, à Pierre Boissière ; de Beuzevillette, ;
doyenné de Fanville, à Jean de Montholoys, du diocèse de Bourges ; de Morville, doyenné de Ry, à
Jean Le Maire, du diocèse d’Évreux ; du Breuil, doyenné de Magny, à Guillaume Le Chanoine, du
diocèse d’Évreux ; de Notre-Dame-de-Bliquetuit, doyenné de Pont-Audemer, à Adrien Dupuis ; de
Villequier, doyenné de Saint-Georges, à Joachim de Malortye, religieux profès au monastère de
Corneville-sur-Rille ; de Bennelot, doyenné de Banville, à Jean de Longchamp ; d’Anquetierville,
même doyenné, à Charles Duval : de Claville-Motteville, doyenné de Cailly, à Nicolas Dupuis ; de
Sommery, doyenné de Neufchâtel, à Charles de Callonne, du diocèse de Beauvais
;

Ce message a été modifié par ffoucart - 05/11/2019 à 18:32.
Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 05/11/2019 à 19:44
Message #126


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Citation (ffoucart @ 05/11/2019 à 13:56) *
Rapidement, car je n’ai pas le temps.


Bonsoir François,

Dont acte. Je pensais que vous preniez toujours le temps de ferrailler (autre exemple : la promotion des tests ADN).
Dans ce cas, ne le perdez plus à me faire la leçon, à me corriger. Cela n'en vaut plus la peine, je suis trop vieille.
Par contre, si vous avez quelque information inédite sur Hannibal de CALONNE...

Remerciements anticipés.
Roselyne
Go to the top of the page
 
+ 
pbaccou
posté 05/11/2019 à 22:52
Message #127


Débutant
***

Groupe : Membre
Messages : 45
Inscrit : 16/05/2010
Membre no 12 330
Logiciel: Aucun de précis



Citation (ffoucart @ 05/11/2019 à 16:57) *
Par contre, les DE NOIR à proximité immédiate de Marseille en Beauvaisis (dans un cercle de 30 kms) ne me semblent pas pouvoir être exclus facilement.

...
AD 76 G. 9544. (Registre.) – In-folio, 106 feuillets, papier.
1556-1557. – Registre du secrétariat. – Collation des églises : ... de
Sommery, doyenné de Neufchâtel, à Charles de Callonne, du diocèse de Beauvais
;


Bonsoir François,

1) Sur les "Denoir", vous avez indiqué, dans un précédent message, deux endroits où ils seraient mentionnés: Saint-Sulpice, près de Beauvais; Avesnes-en-Bray, à une trentaine de km au sud-ouest de Marseille-en-Beauvaisis. Dans un cas comme dans l'autre, il m'apparaît que cette lecture est erronée.

*Les "Denoir" mentionnés à Saint-Sulpice étaient en fait implantés quelques km plus au sud, à Silly-Tillard, et ils s'appelaient en réalité "Devoir(e)" (confusion classique entre le "n" et le"v"). On les repère à Silly dès 1598, année au cours de laquelle Marin "de Voire" se maria avec Marguerite Parent (le 24 octobre); quelques semaines plus tard, le 18 décembre 1598, fut baptisé Jehan "de Voire", fils d'un autre Marin et de Marguerite de (R ?)oger. On dénombre, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, une bonne soixantaine de ces Devoir parmi lesquels se répètent, pour les hommes, les prénoms familiaux "Marin" et "Alexandre" (une dizaine de cas pour chacun). Un Antoine Devoir, originaire de Silly et frère d'un Alexandre, alla épouser, le 27 novembre 1674 à Saint-Sulpice, Suzanne Porcher. C'est lui qui est inexactement désigné sous le nom de "Denoir".

Cette piste, cependant, n'est peut-être pas tout à fait à délaisser car le prénom Martine est attesté à au moins trois reprises dans cette famllle au XVIIe siècle. Il n'est donc pas totalement exclu que notre Martine "de Nuart" ait en réalité été une Martine "de Vuart", déformation phonétique du nom "Devoir".

*A Avesnes-en-Bray, un certain "Petrus Fournier" aurait épousé en 1574 une "Marianne de Noir"; c'est du moins ce qui est prétendu dans un relevé d'acte disponible en ligne. Un rapide coup d'oeil au registre original (en ligne sur le site des AD de la Seine-Maritime, 4 E 00772, années 1557-1583) permet de constater, à l'image 26, qu'il n'existe, pour l'année 1574, qu'un seul mariage: le 20 septembre 1574, "Pasq(uier ?) du (... ?)er et Mariette (Phii ?)ppart furent espouzés". Il semble que le transcripteur de l'acte ait un peu lu n'importe quoi. Au vu de ces éléments, la piste d'Avesnes-en-Bray doit à mon avis être abandonnée.

Je serais naturellement prêt à réexaminer mon appréciation s'il se présentait d'autres mentions pertinentes de "Denoir" dans ces deux paroisses.

2) Très probablement, ce "Charles de Callonne", cité en 1556-1557 comme ayant reçu en bénéfice l'église de Sommery, n'est autre que le futur curé d'Alembon, fils de Philippe de Calonne et frère de Jean (I), baron d'Alembon. Il aurait eu alors tout juste 22 ans, âge minimum requis pour devenir sous-diacre. Dans ce cas, nous aurions un début d'explication des liens qui ont pu être tissés par les Calonne avec le pays de Bray et le Beauvaisis (Sommery est à 12 km au sud de Neufchâtel-en-Bray et à une quarantaine de km à l'ouest de Marseille-en-Beauvaisis). Et cela renforcerait une nouvelle fois l'hypothèse qu'Hannibal, bâtard de Calonne, était issu de la branche des Calonne d'Alembon.

Bien cordialement,

Philippe Baccou.








Go to the top of the page
 
+ 
ffoucart
posté 06/11/2019 à 10:31
Message #128


Expert
******

Groupe : Membre +
Messages : 1 682
Inscrit : 08/01/2006
Lieu : Lille (Nord)
Membre no 943



Citation (pbaccou @ 05/11/2019 à 23:52) *
2) Très probablement, ce "Charles de Callonne", cité en 1556-1557 comme ayant reçu en bénéfice l'église de Sommery, n'est autre que le futur curé d'Alembon, fils de Philippe de Calonne et frère de Jean (I), baron d'Alembon. Il aurait eu alors tout juste 22 ans, âge minimum requis pour devenir sous-diacre. Dans ce cas, nous aurions un début d'explication des liens qui ont pu être tissés par les Calonne avec le pays de Bray et le Beauvaisis (Sommery est à 12 km au sud de Neufchâtel-en-Bray et à une quarantaine de km à l'ouest de Marseille-en-Beauvaisis). Et cela renforcerait une nouvelle fois l'hypothèse qu'Hannibal, bâtard de Calonne, était issu de la branche des Calonne d'Alembon.


Bonjour Philippe,

Pour le nom de Martine, je vous laisse seul juge. Je considère juste qu'il paraît prématuré de partir sur DOMART, sachant que DE NUART peut recouvrir plusieurs noms, dont certains attestés localement, et que rien n'indique qu'elle soit originaire du secteur géographique.

C'est possible (j'y ai pensé). Ce qui m'ennuie c'est que Charles est indiqué du diocèse de Beauvais. Il faudrait pouvoir faire un lien entre les CALONNE ou les BOUBERS et le Beauvaisis.

J'ai jeté un rapide coup d'oeil, et rien d'évident (mais je ne suis vraiment pas un spécialiste de la Picardie).

Bien cordialement,

Français
Go to the top of the page
 
+ 
pbaccou
posté 06/11/2019 à 21:52
Message #129


Débutant
***

Groupe : Membre
Messages : 45
Inscrit : 16/05/2010
Membre no 12 330
Logiciel: Aucun de précis



Citation (ffoucart @ 06/11/2019 à 10:31) *
DE NUART peut recouvrir plusieurs noms, dont certains attestés localement


S'il a existé dans cette région d'autres variantes de "de Nuart", pourriez-vous préciser lesquelles, et où ?

Bien cordialement,

Philippe Baccou.
Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 07/11/2019 à 02:17
Message #130


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Bonjour,

Après avoir relu attentivement mes notes et la bonne centaine de messages qui précède, il semble clair qu'Hannibal, loin d'être un simple manant à l'éducation rustique et qui grattait la terre à la sueur de son front, était Sgr de Monbruncq :

Bibliothèque Municipale de Boulogne-sur-Mer Manuscrit 623 F (04 novembre 1619, aveu et dénombrement de biens par Michel de ROUSSÉ, fils de Anne (non, ce n'est pas une étourderie) de ROUSSÉ et de Anne de CALONNE, fille de Jean baron d'Alembon et de Catherine LEFEBVRE de SAINT-RÉMY).
Dès la page 2 verso, « françoise leger V(eu)ve de annibal de Callonne Sr de mont bruncq » est mentionnée. D’autres brèves indications suivront jusqu’à la page 50 recto et verso : « Les heritiers de Charles de Callonne filz et heritier de feu hannibal de Calonne tienne(nt) ung lieu et manoir amazé situé au lieu nommé le hault mont contenant quarante deux mesure de terre ou environ tant a usage de labeur que pasture le tout tenant ensemble tenant d'une liste à treize mesure de terre appartenant à nicolle et Suzanne de Callonnes ses soeurs […] Claude martel et Suzanne de callonne sa femme […] Louis hamie et nicolle de callonne sa femme ».

Cette seigneurie ne semble pas s'être transmise à son fils Charles. Il serait intéressant de savoir à qui elle est revenue*. Cela pourrait constituer un indice supplémentaire de l'appartenance d'Hannibal à la famille de CALONNE d'Alembon et, qui sait, apporter des renseignements nouveaux.

* Conseil de Catherine DHÉRENT qui a été naguère directrice des AD62 avant de poursuivre une belle carrière : "Cherchez à qui appartient la terre !".

Cordialement,
Roselyne

Ce message a été modifié par rdecreton - 07/11/2019 à 02:26.
Go to the top of the page
 
+ 
lmulard
posté 07/11/2019 à 07:30
Message #131


Confirmé
*****

Groupe : Membre +
Messages : 473
Inscrit : 24/01/2010
Membre no 11 772
Aide possible: calaisis,boulonnais
Logiciel: Heredis



Bonjour Roselyne, cette terre de mont bruncq ne partirait elle pas chez Marc de FOUCAULT époux de Suzanne de CALONNE ?? Bonne journée Ludovic
Go to the top of the page
 
+ 
mlrochoy
posté 07/11/2019 à 08:49
Message #132


Confirmé
*****

Groupe : Membre +
Messages : 849
Inscrit : 04/10/2005
Lieu : St Léonard (62)
Membre no 241
Logiciel: GeneWeb



Bonjour Ludovic, bonjour à tous,

Suzanne de CALONNE épouse de Marc de FOUCAULT n'est pas la fille d'Annibal, mais celle de Jean et Catherine LEFEBVRE de SAINT-REMY

Suzanne de CALONNE fille d'Annibal épouse Claude MARTEL

Cordialement
Marie-Lise

Ce message a été modifié par mlrochoy - 07/11/2019 à 08:50.
Go to the top of the page
 
+ 
lmulard
posté 07/11/2019 à 09:11
Message #133


Confirmé
*****

Groupe : Membre +
Messages : 473
Inscrit : 24/01/2010
Membre no 11 772
Aide possible: calaisis,boulonnais
Logiciel: Heredis



Bonjour à tous , les antiquaires de la morinie dénombrent les fiefs et leurs mouvances dans une étude. Peut-être peut on retracer la se démonter bruncq? Ludovic
Go to the top of the page
 
+ 
ffoucart
posté 07/11/2019 à 11:07
Message #134


Expert
******

Groupe : Membre +
Messages : 1 682
Inscrit : 08/01/2006
Lieu : Lille (Nord)
Membre no 943



Citation (rdecreton @ 07/11/2019 à 03:17) *
Après avoir relu attentivement mes notes et la bonne centaine de messages qui précède, il semble clair qu'Hannibal, loin d'être un simple manant à l'éducation rustique et qui grattait la terre à la sueur de son front, était Sgr de Monbruncq :


Roselyne,

Au risque de me répéter, cela n'a rien d'incompatible. Il est d'ailleurs facile de vérifier que les laboureurs aisés étaient propriétaires de fiefs, plus ou moins importants.

C'est vrai en Artois, en Douaisis ou en Boulonnais (cf d'ailleurs les Familles Anciennes du Boulonnais, ou les travaux de Michel PARENTY ou d'André VASSEUR). Posséder 42 mesures ("amazées" ou non), n'a rien d'exceptionnel. Dans les contrats de mariage des laboureurs du Boulonnais, on trouve facilement 100 mesures de terre ou plus (soit en censive, soit en fief). Juste quelques exemples: Baudechon DUFOUR possédait le fief du Château à Brimeux hérité de sa soeur (composé de 31 mesures de terres dont moitié lui appartenant), et il le laisse à ses enfants cadets, ce qui montre bien qu'il ne s'agissait pas du coeur de son patrimoine, Michel DE HENNEVEU, bailli de Landrethun (et fermier), était seigneur de La Barre, pour ne citer que deux cas que je connais bien. Dans les actes du notariat d'Ardres, on trouve facilement des laboureurs aisés, comme les BUTOR, LEMAIRE ou QUEVAL, dits "Sr de ...", et on trouve des fiefs mentionnés dans leurs contrats de mariages ou les testaments.

Il n'y a d'ailleurs aucune honte à travailler la terre, et de nombreuses familles nobles cultivaient elles-mêmes leurs terres (ce qui n'était pas incompatible avec la noblesse, sous réserve de ne pas cultiver les terres d'autrui). Le fameux journal du Sire de GOUBERVILLE le montre à l'envie.

Rien n'indique qu'Hannibal ait eu une vie différente de ces personnes. Seuls les individus les plus fortunés pouvaient s'affranchir de cultiver la terre. Ce n'était certainement pas le cas d'Hannibal qui n'apparaît nulle part comme ayant une source de revenus extérieurs à la terre.

Sauf infirmité, il y a 99% de chances qu'Hannibal ait cultivé la terre, comme 99% de ses contemporains. Toute activité autre n'était qu'annexe.

François


Go to the top of the page
 
+ 
pbaccou
posté 07/11/2019 à 12:24
Message #135


Débutant
***

Groupe : Membre
Messages : 45
Inscrit : 16/05/2010
Membre no 12 330
Logiciel: Aucun de précis



Citation (ffoucart @ 06/11/2019 à 10:31) *
Citation (pbaccou @ 05/11/2019 à 23:52) *
2) Très probablement, ce "Charles de Callonne", cité en 1556-1557 comme ayant reçu en bénéfice l'église de Sommery, n'est autre que le futur curé d'Alembon, fils de Philippe de Calonne et frère de Jean (I), baron d'Alembon. Il aurait eu alors tout juste 22 ans, âge minimum requis pour devenir sous-diacre.


Bonjour Philippe,
...

C'est possible (j'y ai pensé). Ce qui m'ennuie c'est que Charles est indiqué du diocèse de Beauvais. Il faudrait pouvoir faire un lien entre les CALONNE ou les BOUBERS et le Beauvaisis.



Bonjour à tous,

La preuve du lien des Calonne d'Alembon avec Sommery en Bray, et par conséquence avec le Beauvaisis, existe, je viens de m'en rendre compte en réexaminant mon dossier "Calonne", dans lequel je conserve la photocopie d'un acte notarié, signé de Charles de Calonne. En voici l'analyse:

Mardi 26 mars 1613, dans la maison de Charles de Calonne, au lieu de le Loe:

Charles de Calonne, « écuyer », prêtre, curé de la seconde portion du bénéfice de « Somery », demeurant en la maison et ferme de le Loe, dans la paroisse de « Boningue » (= Bonningues-les-Calais, où résidaient aussi les De Foucault, sgrs de le Loë), donne procuration à François du Mesniel [+ 1629], écuyer, sieur de Hémies, Sommery, La Pommeraye, Rocquefort et « Hastemelet ? », demeurant au hameau de la Pommeraye, paroisse de Sommery, pour mettre en second et faire résider un prêtre dans l’église de Sommery, pour administrer les sacrements et célébrer « le service divin de lad(ite) église de lad(ite) paroisse de Sommery pour lad(ite) seconde portion ». Acte passé en présence de deux témoins, l’un, Jean B(ense ?), demeurant à Sommery en Bray, l’autre, Nicaise du Bois, à Alembon.

A. Original : acte passé devant Robert Cocquempot, notaire royal à Guînes, conservé chez maître Louf, notaire à Guînes, vers 1980-1990 ; aujourd’hui en dépôt aux AD Pas-de-Calais, 4 E 76/66 Antoine Tribout (notaire exerçant conjointement avec Cocquempot) 1611-1614, ou 4 E 76/67 Cocquempot 1611-1612, 1614.
B. Photocopie : arch. Philippe Baccou (vers 1980-1990).

J'avais cru lire "Samer" (en Boulonnais) au début de l'acte, mais il s'agit bien de "Somery", en pays de Bray. C'est également "Somery" qu'il faut lire dans la « Table généalogique de la maison de Calonne de Courtebourne, dite Calonne Ricouart à la diférence de Calonne sur la Lis, dressée l’an 1660 » (BNF, Ms fr. 30956, Cab. d’Hozier 75, doss. 1934, fol. cotés 1 à 3) où le frère de Jean (I), baron d'Alembon, est ainsi mentionné: "Charles de Calonne, prestre, curé de Somery, puis d’Alembon et chanoine de N(ost)re-Dame de Boulongne, mort 1621 aagé de 88 ans".

Noua avons là les preuves que Charles de Calonne, curé d'Alembon, fut également, pendant la majeure partie de sa vie (plus de 55 ans), le bénéficiaire, au moins à portion, de l'église de Sommery en pays de Bray, rattachée au doyenné de Neufchâtel et à l'archevêché de Rouen. Et comme ce même Charles, lorsqu'il obtint, fort jeune, le bénéfice de Sommery, était alors "du diocèse de Beauvais", un lien entre les Calonne d'Alembon et le Beauvaisis est de ce fait établi.

Dans ce contexte, il devient de plus en plus évident, me semble-t-il, 1) qu'Hannibal de Calonne, le fils de "Martine de Nuart", homme d'armes à Montreuil, qui renonça à la communauté de biens avec sa mère en 1597 à Marseille-en-Beauvaisis (à moins de 50 km de Sommery) devant deux notaires de Gerberoy (à une quarantaine de km de Sommery), n'était autre qu'"Hanibal, b(astard) de Calonne", demeurant à Alembon et signataire d'un acte de vente réciproque devant notaire en 1600; 2) que ce bâtard de Calonne était issu des barons d'Alembon, bien attestés en ce dernier lieu pendant la seconde moitié du XVIe siècle.

Il reste naturellement à préciser les circonstances de la présence de Charles de Calonne, d'Hannibal et de sa mère dans le Beauvaisis et/ou le pays de Bray. Quel fut le destin des orphelins Jean et Charles de Calonne entre 1536, année de la mort de leur père Philippe, et le milieu des années 1550 ? Si Charles n'était que bénéficiaire "à portion" de la cure de Sommery, qui bénéficiait de l'autre portion ? Trouve-t-on à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle, autour de Sommery, une ou des familles dont le nom, après lecture phonétique ou après correction d'erreurs de lecture, pourrait s'apparenter à "de Nuart" ?
Je rappelle à ce propos la question posée à François dans mon précédent message: s'il a existé dans cette région, comme il semble l'affirmer, d'autres variantes de "de Nuart", de quelles personnes s'agit-il, et à quel endroit ?

Bien cordialement,

Philippe Baccou.









Go to the top of the page
 
+ 
pmenu
posté 07/11/2019 à 14:05
Message #136


Initié
****

Groupe : Membre +
Messages : 165
Inscrit : 11/09/2010
Membre no 12 689
Logiciel: GeneaTique




Bonjour à tous

Alimbon , ch’ est min coin

J’y trouve nombre d’ aïeux et quelques lointains ancêtres dont notre ami Hannibal , sujet des présentes recherches et discussions

Sur Geneanet , pour ce qui le concerne, on écrit tout et n’ importe quoi .

En conséquence, m’ adressant sur ce site à des gens sérieux, je me permets d’ intervenir et de poser la question suivante :
Que sait-on de lui , qui soit certain ? quels documents fiables viennent attester ces informations ?

Nom , prénom , date et lieu de naissance ,
Idem pour son épouse ,
date et lieu de mariage
sa “profession”
nombre d’ enfants
dates de décès ?...................

Vifs remerciements par avance
Pierre

Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 07/11/2019 à 22:14
Message #137


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Bonjour Marie-Lise, Ludovic et autres,

J'ai passé plus de dix ans aux AD59 à dépouiller des archives judiciaires d'Ancien Régime (Parlement de Flandre et Officialité de Cambrai essentiellement) soit plus de 260 boîtes (relevés pour les AD et communiqués aux fins de diffusion à la Commission Historique du Nord, actuellement présidée par le professeur Philippe GUIGNET également directeur de la Revue du Nord). Malheureusement des soucis de santé m'ont obligée à surseoir.
Cette expérience m'autorise à affirmer que la très grande majorité des procès concernent des affaires de "gros sous" et de terres. Chaque fois que j'en ai eu besoin, j'ai pu bénéficier de l'aide et des conseils de gens hautement qualifiés ou très compétents et toujours bienveillants : personnel des Archives, le professeur Véronique DEMARS-SION qui travaille avec Sabrina MICHEL, Dominique DELGRANGE, héraldiste et pourfendeurs de faussaires, et un très utile proche cadre supérieur en banque entre autres.

Précisions pour appliquer le conseil de Catherine DHÉRENT :
La traçabilité des terres était autrefois une préoccupation constante largement partagée. L'efficacité de la levée des redevances seigneuriales s'appuyait sur la bonne tenue des terriers (les cueilloirs de rentes sont analogues). Ces documents servaient de preuve devant les tribunaux pour justifier de la propriété ou seulement de la jouissance de terres. Les mayeurs connaissaient très précisément qui occupait et qui possédait chaque terre et comment chacun en était devenu possesseur ou occupeur. Ils gardaient dans un coffre un exemplaire "pour le ferme" de tous les documents relatifs aux terres du village ou de la ville : actes de vente, prise de garantie, partages,... En cas de litige, ils étaient souvent appelés à témoigner. Chaque famille avait les terres à l'oeil en vue de "refaire le pré carré" (regroupement de terres fractionnées par des successions) à la première occasion, de réclamer le "droit de proxime" (droit de reprise, préférence accordée aux plus proches parents du vendeur), de calculer des mariages avantageux (L'historien Guy TASSIN a ainsi établi qu'on épousait plutôt la voisine d'à côté pour réunir les terres, (re)mettre en culture une haie, un chemin) plutôt qu'épouser celle d'en face. De féroces querelles et des inimitiés durables pouvaient survenir entre concurrents pour le bail d'une cense. Nombreux procès entre seigneurs ou communautés religieuses voisins pour la possession ou l'utilisation d'un chemin, d'un fossé, d'une rangée d'arbres, ce qui donnait généralement lieu à un arpentage et à la production de plans si précieux. "Possession vaut titre" : les plus aisés - dont la noblesse - faisaient état de possessions immémoriales ou de biens entrés par mariages (Affaire de MASSIET évoquée plus haut). On ne vendait pas des biens (terres ou maisons) à la légère car chacun était tenu de conserver et si possible d'augmenter son patrimoine pour le transmettre à ses héritiers qui risquaient la prison s'ils dilapidaient le patrimoine, mettant ainsi sa famille en danger. Il fallait donc justifier de la nécessité de vendre et obtenir une autorisation des édiles et de la famille : maladie, misère, formation professionnelle d'un enfant, biens non partageables mais avec remploi des deniers, "cession misérable" (faillite),... et même pour octroyer un titre sacerdotal (pour mieux le garantir). Non exhaustif.

Voilà pourquoi j'ai attiré l'attention sur la seigneurie de Maubreucq (orthographe variable).
A noter qu'il existait une famille MAUBREUX, MOBREUCQ, MONBRUN, BREUX,... originaire, semble-t-il du Wast ou environs. Probablement une "fin de race" comme le laisse supposer l'acte de décès de Jean MOBREUX, décédé le 24 avril 1732 à Colembert mais inhumé au Wast selon ses volontés, exigence rare, exceptionnelle chez des manants.

Si j'avais la possibilité de me rendre aux AD62, je me ferais un plaisir de creuser cette piste.

Marie-Lise, les deux Suzanne sont effectivement tante et nièce mais la première est d'ascendance légitime et noble avec tous les droits afférents, ce qui a pu lui permettre de récupérer la seigneurie (justification si possible), tandis que l'autre est fille d'un bâtard sans droits particuliers.

Cordialement,
Roselyne
Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 07/11/2019 à 22:21
Message #138


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Bonjour Marie-Lise, Ludovic et autres,

J'ai passé plus de dix ans aux AD59 à dépouiller des archives judiciaires d'Ancien Régime (Parlement de Flandre et Officialité de Cambrai essentiellement) soit plus de 260 boîtes (relevés pour les AD et communiqués aux fins de diffusion à la Commission Historique du Nord, actuellement présidée par le professeur Philippe GUIGNET également directeur de la Revue du Nord). Malheureusement des soucis de santé m'ont obligée à surseoir.
Cette expérience très enrichissante m'autorise à affirmer que la très grande majorité des procès concernent des affaires de "gros sous" et de terres. Les rares fois où j'en ai eu besoin, j'ai pu bénéficier de l'aide et des conseils de gens hautement qualifiés ou très compétents et toujours bienveillants : personnel des Archives, le professeur Véronique DEMARS-SION qui travaille avec Sabrina MICHEL, Dominique DELGRANGE, héraldiste et grand pourfendeurs de faussaires, et un très utile proche cadre supérieur en banque entre autres.

Précisions pour appliquer le conseil de Catherine DHÉRENT :
La traçabilité des terres était autrefois une préoccupation constante largement partagée. L'efficacité de la levée des redevances seigneuriales s'appuyait sur la bonne tenue des terriers (les cueilloirs de rentes sont analogues). Ces documents servaient de preuve devant les tribunaux pour justifier de la propriété ou seulement de la jouissance de terres. Les mayeurs connaissaient très précisément qui occupait et qui possédait chaque terre et comment chacun en était devenu possesseur ou occupeur. Ils gardaient dans un coffre un exemplaire "pour le ferme" de tous les documents relatifs aux terres du village ou de la ville : actes de vente, prise de garantie, partages,... En cas de litige, ils étaient souvent appelés à témoigner. Chaque famille avait les terres à l'oeil en vue de "refaire le pré carré" (regroupement de terres fractionnées par des successions) à la première occasion, de réclamer le "droit de proxime" (droit de reprise, préférence accordée aux plus proches parents du vendeur), de calculer des mariages avantageux (L'historien Guy TASSIN a ainsi établi qu'on épousait plutôt la voisine d'à côté pour réunir les terres, (re)mettre en culture une haie, un chemin) plutôt qu'épouser celle d'en face. De féroces querelles et des inimitiés durables pouvaient survenir entre concurrents pour le bail d'une cense. Nombreux procès entre seigneurs ou communautés religieuses voisins pour la possession ou l'utilisation d'un chemin, d'un fossé, d'une rangée d'arbres, ce qui donnait généralement lieu à un arpentage et à la production de plans si précieux. "Possession vaut titre" : les plus aisés - dont la noblesse - faisaient état de possessions immémoriales ou de biens entrés par mariages (Affaire de MASSIET évoquée plus haut). On ne vendait pas des biens (terres ou maisons) à la légère car chacun était tenu de conserver et si possible d'augmenter son patrimoine pour le transmettre à ses héritiers qui risquaient la prison s'ils dilapidaient le patrimoine, mettant ainsi sa famille en danger. Il fallait donc justifier de la nécessité de vendre et obtenir une autorisation des édiles et de la famille : maladie, misère, formation professionnelle d'un enfant, biens non partageables mais avec remploi des deniers, "cession misérable" (faillite),... et même pour octroyer un titre sacerdotal (pour mieux le garantir). Non exhaustif.

Voilà pourquoi j'ai attiré l'attention sur la seigneurie de Maubreucq (orthographe variable).
A noter qu'il existait une famille MAUBREUX, MOBREUCQ, MONBRUN, BREUX,... originaire, semble-t-il du Wast ou environs. Probablement une "fin de race" comme le laisse supposer l'acte de décès de Jean MOBREUX, décédé le 24 avril 1732 à Colembert mais inhumé au Wast selon ses volontés, exigence rare, exceptionnelle chez des manants.

Si j'avais la possibilité de me rendre aux AD62, je me ferais un plaisir de creuser cette piste.

Marie-Lise, les deux Suzanne semblent effectivement tante et nièce (sauf à prouver le contraire...) mais la première est d'ascendance légitime et noble avec tous les droits afférents, ce qui a pu lui permettre de récupérer la seigneurie (justification si possible), tandis que l'autre est fille d'un bâtard sans droits particuliers.

Cordialement,
Roselyne
Go to the top of the page
 
+ 
pbaccou
posté 07/11/2019 à 23:35
Message #139


Débutant
***

Groupe : Membre
Messages : 45
Inscrit : 16/05/2010
Membre no 12 330
Logiciel: Aucun de précis



Bonsoir Roselyne,

Pour identifier "Montbruncq", il ne faut pas chercher bien loin: il a existé, ou il existe encore, sur la commune d'Herbinghen (2 km au sud d'Alembon, limitrophe de Sanghen), un lieu-dit appelé Le Bois de la Garenne ou de Montbrun où l'on pouvait distinguer les ruines d'un ancien château (Abbé Haigneré, Dictionnaire topographique de la France. Arrondissement de Boulogne-sur-Mer, 1881, p. 32; Dictionnaire historique et archéologique du département du Pas-de-Calais, t. III, arrondissement de Boulogne-sur-Mer, 1882, p. 122). Hannibal de Calonne a dû avoir quelques bois ou terres à cet endroit. Cela a dû suffire pour le qualifier de "sieur", comme ce fut le cas de bien d'autres laboureurs aisés dans cette région, ainsi que l'a rappelé François.

Cela étant dit, il faut aussi noter que, dans le Boulonnais, fut présente une famille de Disquemue (ou Dixmude) de Montbrun dont la généalogie est assez bien connue. Les Disquemue n'étaient apparentés que d'assez loin aux Calonne d'Alembon.

Bien cordialement,

Philippe Baccou.




Go to the top of the page
 
+ 
† rdecreton
posté 08/11/2019 à 00:32
Message #140


Confirmé
*****

Groupe : A rejoint ses ancêtres
Messages : 664
Inscrit : 21/07/2009
Membre no 10 771
Logiciel: GeneaTique



Bonsoir Philippe,

Merci beaucoup pour toutes ces informations. Peu à peu, on avance...

J'ai acheté le "Gentilhommes laboureurs du Boulonnais" lors de sa parution. Un trésor.

Je n'ai aucun doute sur la situation et le rang social de Hannibal de CALONNE, intermédiaire entre la petite noblesse peu argentée et la paysannerie. Il a manifestement bénéficié - contre services rendus - de la protection de sa famille paternelle, protection qui s'est amenuisée à la génération suivante et semble avoir pratiquement disparu à la troisième. Ainsi allait le sort des bâtards et de leur descendance.
Son statut n'est pas sans rappeler le rôle des abbés qui recrutaient des membres de leur famille pour garder, sécuriser l'abbaye et ses abords, exploiter leurs censes, administrer la paroisse et l'échevinage, etc... Cela pouvait se prolonger sur deux siècles et demi.
Ainsi et bien que leurs armoiries - étudiées par Dominique DELGRANGE - ne le montrent pas, il apparaît un lien ténu entre les CALONNE du Calaisis et ceux de Tournai et encore ceux de Marchiennes. Il reste tant à découvrir, à exploiter...
Excepté peut-être les soldats qui se fixaient loin de leur famille (mais peut-être n'en avaient-ils plus guère ou préféraient-ils se faire oublier), les gens n'étaient pas isolés, ils vivaient en réseaux plus ou moins protecteurs qu'il importe de mettre à jour et d'étudier notamment pour résoudre difficultés et impasses. Beaucoup de généalogistes le perçoivent confusément, certains le constatent nettement.

Bien cordialement,
Roselyne
Go to the top of the page
 
+ 

9 Pages V  « < 5 6 7 8 9 >
  
2 utilisateur(s) sur ce sujet (2 invité(s) et 0 utilisateur(s) anonyme(s))
0 membre(s) :

 



RSS Version bas débit Nous sommes le : 25 04 2024 à 03:02