DEFONTAINE x GOUILLARD, Région de Tincques, Bailleul-Sir-Berthoult Options

[jlevantal]

Bonjour

Je cherche à confirmer l’ascendance de DEFONTAINE Pasquier X GOUILLART Marie.

Il était le père de DEFONTAINE Grégoire né ca 1668 à BAILLEUL-Sire-Berthoult ou TINCQUES marié à LEMAIRE Anne et aussi de DEFONTAINE Léonore Elisabeth née ca 1680 mariée le 15 juillet 1700 à BOCQUET Jean François à TINCQUES).

Fils présumé de De FONTAINE Pasque x LOURDEL Augustine Monique il serait nommé dans un partage conclu à HOUDAIN le 19/03/1714 (cote 4E85) et non répertorié par Didier BOUQUET.

Quelqu’un a-t-il vu cet acte et en connaît-il la teneur et les intervenants ?

Merci à Tous

Jean L.

[jlevantal]

15/04/2020

Bonjour,

Dans un bel enthousiasme, j’avais communiqué un peu vite à Joel Vasseur des conclusions sur une recherche - à laquelle il avait eu l’obligeance de faire écho en la mettant en ligne - concernant Pasquier DE FONTAINE né le 09/09/1630 à Bailleul-Sire-Berthoult et plus tard prêtre de la Congrégation de la Mission à Paris,

Un examen plus approfondi, sur la base de documents concernant la Mission découverts entretemps, m’amène à modifier mes conclusions et à en faire part sur GenNPdC, à l’intention de qui sera intéressé, en même temps qu’à livrer un aperçu biographique sur des moments forts de la vie de Pasquier au seuil de ses 30 premières années.

Si il n’est pas douteux que Pasquier DEFONTAINE époux à Tincques de Marie GOUILLART était un fils de Guislain « l’aîné » qui a été longuement Bailli de Tincques après avoir été lieutenant de Bailleul-Sire-Berthoult, il est acquis qu’il ne peut constituer une seule et même personne avec Pasquier – devenu plus tard « frère » DE FONTAINES - né à Bailleul-Sire-Berthoult le 09/09/1630 dont il est question, dans la lettre de Vincent DE PAUL du 17/08/1657 à Edmé JOLLY.

En effet (bien que Vincent DE PAUL l’ait nommé « fr » [c’est-à-dire « frère »] dans sa lettre), tous les documents publiés, trouvés depuis, le présentent comme « prêtre »… qui ne peut, par conséquent, en aucun cas être devenu l’époux de Marie GOUILLART après un retour supposé à la vie « civile » !!!

Conclusion : Il y a bien eu non pas un, mais deux, Pasquier(s) DE FONTAINE sensiblement contemporains autour de 1630 entre Tincques et Bailleul :

- L’un, à coup sûr fils de Guislain, est sans doute né à Tincques dont il est présenté comme étant paroissien sur l’acte de mariage de sa fille Léonore en 1700.

- L’autre, dont les parents restent à désigner, est né à Bailleul-Sire-Berthoult le 09/09/1630, avant de devenir plus tard prêtre de la Congrégation de la Mission à Paris.
Qui, parmi les fils de PASQUIER DE FONTAINE x Françoise DUFOUR, est son père ?

A côté de Guislain, Pierre en 1ères noces x Anne DUPONCHEL semble tout désigné à ce sujet, compte tenu du lien stable qu’il entretient avec Bailleul-Sire-Berthoult aux années 1630:

On le trouve en effet « Lieutenant et fermier de Saint Vaast à Bailleul Sire-Berthoult » (contrat de mariage de Marie DE FONTAINE avec Etienne JACQUART le 13/07/1632), où il semble avoir succédé à son frère aîné Guislain, en même temps qu’il est connu comme avocat à Arras (entre 1630 et 1642) et désigné sur les actes comme écuyer et châtelain d’Arras.

A l’appui de cette interprétation le fait qu’aucun des autres fils de Pasquier DE FONTAINE x Françoise DUFOUR ne paraît avoir à la même époque conservé à Bailleul-Sire-Berthoult une présence impliquant qu’il aurait pu y donner naissance à un fils :

- Georges : on sait qu’il est Lieutenant et fermier à Monchy-le-Preux (en 1632)
- François : tout ce qu’on sait est que, « Capitaine au service de Roi », il est témoin au contrat de mariage à Tincques le 06/09/1664, de sa nièce Marie Madeleine fille de « défunt Guislain » son frère.
- Antoine : Religieux au Mont Saint Eloi
- Grégoire : prêtre
- Pasque DE FONTAINE, établi certes à Bailleul-Sire-Berthoult, mais marié en 1631 (soit après la naissance de Pasquier en 1630), à Monique LOURDEL, paroissienne de Beaucamps.
- Thomas enfin : il aurait été marié à une fille LOURDEL (de prénom inconnu), sans doute à Beaucamps, où son existence est révélée par le mariage qu’y fit en 1672 son neveu Jean LOURDEL.

Jean Levantal

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Eléments de la biographie de Pasquier DE FONTAINE :

Naissance et formation :
- En page 367 du neuvième tome des Mémoires de la Congrégation de la Mission publié en 1866 figure un renvoi précisant que l'un des missionnaires mandatés par Saint Vincent DE PAUL pour se rendre à Madagascar " M. DESFONTAINES-PASQUIER, né le 9 septembre 1630, à Bailleux Sirberton, diocèse d'Arras, fut reçu à Paris, le 22 avril 1653, et y fit les vœux le 25 avril 1655 ". Information suffisante, avec ce qui est conté dans l'ouvrage et les correspondances reproduites, pour permettre une approche significative de la biographie du prêtre à l’approche de la trentaine, faute de savoir à coup sûr - dans l'état actuel des documents retrouvés - qui des DE FONTAINE du Ternois sont son père et sa mère, et quelle fut la suite de sa vie.

A noter que le renvoi ci-dessus a été repris en des termes et avec une datation un peu différents [vœux en 1956 au lieu de 1955] par Pierre COSTE (1873-1935), prêtre et archiviste de la Congrégation, au regard d'une lettre du 17 août 1657 de Vincent DE PAUL à Edmé JOLLY) figurant dans la copie de la Correspondance du fondateur de la Mission publiée en 1922 [lettre 2339 page 399] où ce dernier écrivait au sujet de Pasquier : " Ne levez point l'extra tempora du fr[rère] DE FONTAINES, que vous ne m'ayez mandé, s'il vous plaît, ce que doit coûter la bulle ou le bref, et que je ne vous aie prié de nous l'envoyer ".

La note annexée au regard de la lettre est rédigée, quant à elle, dans les termes suivants : " Pasquier DE FONTAINES, né le 9 septembre 1630 à Bailleul-Sire-Berthoult (Pas de Calais), entré dans la congrégation de la Mission le 22 avril 1653, reçu aux vœux le 25 avril 1656. Il demanda d'aller à Madagascar y fut envoyé à deux reprises ; mais l'état de la mer l'empêcha de faire la traversée, et il revint chaque fois en France " .

Temps forts à la Mission :
Pasquier DE FONTAINE, devenu prêtre, fut désigné à trois reprises par Vincent DE PAUL, en tant que missionnaire envoyé à Madagascar, sur des vaisseaux armés par le duc de MEILLERAYE, mais n'y parvint pas :

. Une première fois en 1656 : A bord du Saint Jacques, qui après avoir levé l'ancre à Paimboeuf le 30 octobre 1656 puis mouillé en raison du gros temps en rade de Mindin, face à Saint Nazaire, rompit ses amarres et se brisa le 3 novembre en noyant 124 des 142 personnes qui étaient à bord. Pasquier fut au nombre des quelques survivants qui étaient par chance allés à terre avant le naufrage, alors que de rares autres purent gagner le rivage en improvisant des radeaux après le naufrage.

. Une seconde fois en 1658 : Le vaisseau sur lequel les missionnaires avaient embarqué à Nantes d'où il avait levé l'ancre le 15 mars fut assailli pendant une semaine d'une violente tempête en dépit de laquelle il atteignit Lisbonne bien qu'ayant rompu mâts et gouvernail. Réparations faites, après avoir repris la mer, c'est à l'attaque d'un navire de guerre espagnol que leur embarcation allait peu après avoir à faire face, avant que les missionnaires capturés avec leur bateau soient conduits en Espagne. Libéré et rétabli après d’une maladie qui lui avait valu d’être hospitalisé à Saint-Jacques de Compostelle (comme le confirme la lettre que lui écrivit Vincent DE PAUL le 25 août 1658) Pasquier DE FONTAINE devait regagner Paris le 20 septembre suivant.

. Une troisième fois en 1660 : A bord de La Maréchale qui appareilla de la Rochelle le 18 janvier 1660 pour atteindre le Cap de Bonne Espérance le 8 mai suivant, mais dans un état de dégradation tel qu'après dix mois sur place, son abandon fut décidé et qu'à la faveur du passage d'une flotte de sept navires hollandais les missionnaires durent se résoudre à regagner l'Europe.
C’est ainsi que Pasquier DE FONTAINE embarqué sur le Naclebon accosta le 30 juin dans un port proche d'Amsterdam, qu'il rejoignit en barque le 1er juillet 1661, avant de gagner Bruxelles pour atteindre Paris en voiture le 20 juillet suivant.

Trois aventures dignes d’être racontées à Bailleul-Sire-Berthoult, Tincques et Arras à l’époque…

Bibliographie :
- Mémoires de la Congrégation de la Mission / Tome neuvième / Paris / A la Maison Principale de la Congrégation de la Mission / Rue de Sèvres 95 / 1866 (pages 353 à 408)

- Saint Vincent DE PAUL, Correspondance, Entretiens, Documents / Correspondance Tome VI / (juillet 1656 - Novembre 1657) / Edition publiée et annotée par Pierre COSTE prêtre de la Mission / Paris / Librairie LECOFFRE et J. GABALDA / 90 rue Bonaparte / 1922
Lien internet :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6334...NTAINES.f423.hl

[nvandamme]

Bonsoir, 

Merci tout d'abord pour ces éléments historiques très intéressants !   

Si il n’est pas douteux que Pasquier DEFONTAINE époux à Tincques de Marie GOUILLART était un fils de Guislain « l’aîné » qui a été longuement Bailli de Tincques après avoir été lieutenant de Bailleul-Sire-Berthoult, il est acquis qu’il ne peut constituer une seule et même personne avec Pasquier – devenu plus tard « frère » DE FONTAINES - né à Bailleul-Sire-Berthoult le 09/09/1630 dont il est question, dans la lettre de Vincent DE PAUL du 17/08/1657 à Edmé JOLLY.

Je ne comprends pas bien les éléments qui permettent de penser que Pasquier DE FONTAINE x GOUILLART serait le fils de Guislain "l'aîné". Certes, on retrouve le prénom de Pasquier qui n'est pas courant et qui pourrait être le prénom de son grand-père et Pasquier est également dit paroissien de Tincques en 1700 mais, d'une part, son grand-père présumé Pasquier (x DUFOUR) est mort en 1625, sans doute avant sa naissance (et il ne pourrait donc pas être son parrain et lui avoir transmis son prénom) et, d'autre part, le fait qu'il réside à Tincques en 1700, dans les dernières années de sa vie, ne garanti pas qu'il soit originaire de Tincques. 

Je voudrais proposer une autre piste (qui n'est malheureusement pas plus étayée) basée sur le prénom "Léonore" qui est assez rare dans la région. La fille de Pasquier DE FONTAINE qui signe "Léonore Elisabeth DE FONTAINE" à son mariage en 1700 à Tincques a probablement une marraine qui s'appelle Léonore également. Ne pourrait-on dès lors pas imaginer qu'il s'agisse de Léonore DE FONTAINE (x Jean MARTIN), qu'il s'agisse de sa tante paternelle et que Pasquier DE FONTAINE soit dès lors le fils de Pierre DE FONTAINE et Catherine TESTELIN ?
 
Au niveau chronologique, j'ai l'impression que cela colle mieux même si ce n'est pas un argument discriminant. Léonore DE FONTAINE se marie en 1700 et a un enfant jusqu'en 1720 tandis que Grégoire DE FONTAINE a son premier enfant sans doute vers 1710, ce qui devrait situer le mariage de Pasquier DE FONTAINE avec Marie GOULLIART vers 1675 et situer sa naissance vers 1640 - 1650. Cela serait un peu tard dans la première hypothèse sachant que Guislain l'ainé se marie en 1617 avec Claude LEFEBVRE (bien que pas impossible non plus) tandis que cela coïnciderait un peu mieux avec les enfants du couple DE FONTAINE x TESTELIN.

Vu (à mon sens) la faiblesse des arguments dans ces 2 hypothèses, on ne peut évidemment pas exclure le fait que ce ne soit aucune de ces 2 pistes !

Dans l'acte de 1714 à Houdain, on fait référence à un acte du 9/4/1701 passé devant notaire à Tincques. Est-ce que quelqu'un a déjà pu identifier la référence plus précise de cet acte ? Cet acte apporterait sans doute un peu plus de précisions sur l'âge des enfants, s'ils sont mineures ou pas, on pourrait avoir la signature de Pasquier DE FONTAINE, plus de détails sur les biens concernés dans le partage, etc.

Merci encore en tout cas pour tous les éléments collectés jusqu'à présent et qui permettent de donner un peu plus de relief à la généalogie de cette famille DE FONTAINE.

Bien cordialement,

Nicolas