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> traduction de textes en latin et en flamand, pitgam
gdecreton
posté 19/11/2012 à 22:27
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Bonjour,

Les registres BMS de la commune de Pitgam comportent 1737 à 1775 des indications portées annuellement à la fin des actes concernant les améliorations de l'église, les calamités (sècheresses, inondations, pluies qui n'en finissaient pas, pénuries en grains et prix qui s'envolaient, mortalité animale, etc...) et même un tremblement de terre le 11 février 1756.
Ces indications sont pour la plupart en français (Pitgam fait partie du diocèse de Saint Omer et l'évêque de Saint Omer exigeait que les actes soient écrits en français). Quelques unes sont en latin et quelques unes en flamand.
J'envisage de publier ces chroniques.
Bien que je comprenne, en m'aidant du Gaffiau, pas mal des termes utilisés il me serait agréable d'obtenir une traduction précise des textes en latin suivants:
Microfilm 5 mi 025 R 055 vues 195, 801 pages gauche et droite et 1098
et du texte en flamand suivant:
Microfilm 5 mi 025 R 055 vue 275.
Merci par avance.
Gérard.
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dlourme
posté 20/11/2012 à 17:43
Message #2


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Bonjour,
Je profite de données recueillies dans les forum, sans pouvoir beaucoup donner en retour. Votre demande me donne alors l'occasion de participer activement : le latin ne me posant pas trop de problèmes, je vous dépanne pour les notes du curé de Pitgam, vous laissant le soin d'épiloguer sur ses remarques médicales (j'ai eu la tentation, puisqu'il y est question de rage, de traduire "pastor" par "Pasteur" plutôt que par "curé" ! Mais dans les actes en français, c'est bien le titre de curé que se donne P. Williers...).
Plus sérieusement, je vous invite, quand le Gaffiot ne donne rien (car c'est un dictionnaire de latin classique, pas de latin des époques médiévale ou moderne...), à consulter le Glossarium mediæ et infimæ latinitatis de DU CANGE, qu'on trouve également en ligne, et qui est une somme gigantesque pour le latin médiéval.

Cordialement.

Damien


Voici donc les transcriptions et les traductions que je propose pour Pitgam :

P. 195 :
“Hoc anno est ut melius dicam in finem hujus anni per edictum regium prohibitum fuit ne tabacum exiret ex urbe Dunckercana nisi solveretur vigintiquatuor asses pro unaquaque libera ponderis.”
C’est cette année, comme je le dirai mieux à la fin de cette année, qu’a été interdit par édit royal de faire sortir du tabac de la ville de Dunkerque, à moins de payer 24 as pour chaque livre de poids.

P. 801 :
“Hic rabidus obiit, cujus signum maxime distinctivum est horror aquæ quoties ei in vitrum aquæ seu ptisanarii offerebatur, ad solum ejus aspectum, etiam gravissime sitiens, abhorrebat tamquam a ferro candente, vinum adustum sine ulla repugnantia bibebat et ultima vitæ die, tantum eum per tres dies ægrotavit, continuo manducabat, et canis qui ipsum ad manum leviter læserat, frustra [pour frusta] panis ab ipsomet accepta manducabat, antequam fieret rabidus maximos dolores sentiebat in pollice læso, et putabat esse den vick gallice la figue. Hæc expertus et testis oculatus scripsi pastor unde præsertim advertendum ad horrorem aquæ. Vide paginam præcedentem.”
“Patet etiam quod non sit tutum canem a rabido morsum apud se relinquere donec cibum respuat ut facere solent nostrates. Hic miser et honestissimus homo tempore morbi erat sibi usque ad mortem præsens nec erat periculum ne ullum morderet sed semper per maximos motus nitebatur vomere et plurimum salivæ emittebat tantum factus est rabidus tribus mensibus postquam factus est morsus sed per omne hoc tempus conquerebatur se (n)o(n) posse ut ante dormire sed semper inquietum esse filium suum unguibus inadvertenter læserat sed huic nihil mali accidit.”

Celui-ci est mort enragé : le signe le plus distinctif en est l’horreur de l’eau : chaque fois qu’on lui en présentait dans un verre d’eau ou de tisane [ou : de bière ? « ptisanarium » = tisane d’orge], à sa seule vue il s’en écartait avec horreur comme d’un fer rouge, même quand il avait très soif. Il buvait sans répugnance du vin chaud jusqu’au dernier jour de sa vie, il ne fut malade que pendant trois jours, il mangeait sans cesse, et le chien qui l’avait blessé légèrement à la main acceptait de sa main même des morceaux de pain avant qu’il devînt malade. Il ressentait de très grandes douleurs à son pouce blessé, et pensait qu’il était den vick, en français la figue [pour : il appelait son pouce : la figue ?]. Ayant fait l’expérience de cela en tant que témoin oculaire, je l’ai mis par écrit en tant que curé, surtout pour avertir de l’horreur de l’eau. (Voir la page précédente).
Il est clair également qu’il n’est pas sûr de garder chez soi un chien mordu par la rage, jusqu’à ce qu’il recrache [ou : tant qu’il recrache] la nourriture comme ont coutume de le faire nos compatriotes. Ce malheureux et très honnête homme, au temps de sa maladie, garda sa présence d’esprit jusqu’à la mort, et il n’y avait aucun péril qu’il mordît quiconque, mais par de grands mouvements, il s’efforçait toujours de vomir et rejetait beaucoup de salive ; il ne devint enragé que les trois derniers mois après qu’il eut été mordu, mais pendant tout ce temps il se plaignait de ne pouvoir dormir comme autrefois mais il était toujours inquiet. Il avait par inadvertance, avec les ongles, blessé son fils mais rien de mal n’arriva à ce dernier.

P. 1098 :
« Finis impositus 31a decembris 1775.
Mortalitas bestiarum cornutarum incepit hoc mense pro tertia vice in nostra parochia et grassabatur quasi morbus pestilentiosus in provincia Flandrica quasi universalis.
P. Williers pastor »
Fin donnée (à ce registre) le 31 décembre 1775.
La mortalité des bêtes à cornes a commencé en ce mois pour la troisième fois dans notre paroisse et se développait comme la peste [littéralement : comme une maladie pestilentielle] dans quasiment toute la province de Flandre.
P. Willers, curé
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