Version imprimable du sujet

Écrit par : jvasseur 19/01/2020 à 08:47

Bonjour,


Les Archives départementales du Pas-de-Calais ont conservé un document imprimé exceptionnel du XVIIIe siècle écrit en patois artésien.

"Ce texte fut rédigé, en 1754, c’est-à-dire peu après la mort de Pierre FRIOCOURT. Nous ne connaissons pas l’auteur de ce texte. Nous savons qu’il était janséniste et probablement proche du curé défunt. Pierre FRIOCOURT naquit à Étaples, vers 1677. Ses parents habitaient cette petite cité portuaire. Sa mère se nommait Jeanne MARGOLE et, son père, Jean FRIOCOURT, était maître charpentier de navires.

Le testament de Pierre FRIOCOURT apporte quelques précisions. Ce dernier écrivit : « qu’il est né à Estaples, petite ville du Diocèse de Boulogne, le 16e enfant d’un père & d’une mère qui en avoient eu 17, dont il étoit resté le seul ».

Le 30 novembre 1699, Pierre FRIOCOURT fut tonsuré dans la chapelle de la cathédrale Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer.
Le 14 juillet 1703, son père, Jean FRIOCOURT et son oncle, Nicolas MARGOLE, constituèrent, devant maître Antoine LARTIZIEN, notaire royal à Etaples, un titre sacerdotal de 100 livres de rentes à son profit.

Nommé curé d’Alincthun et Bellebrune dans le doyenné de Boulogne, le 2 décembre 1717, Pierre FRIOCOURT le resta jusqu’à sa mort, en 1754.

Voir Philippe MOULIS ---- https://www.academia.edu/17236992/Le_jans%C3%A9nisme_chez_les_ch_ti_Lattre_d_en_paygean_d_artouo_Acrite_%C3%A0_M._au_sugiet_de_queuque_cose_Biblioth%C3%A8que_%C3%A9lectronique_de_Port-Royal_2009_9_pages ---- A. D. Pas-de-Calais, A 1240

A. D. Pas-de-Calais, 1 G 16, fol. 135v.
A. D. Pas-de-Calais, 1 G 3, fol. 93v.
A. D. Pas-de-Calais, 1 G 3, fol. 158.
A. D. Pas-de-Calais, 1 G 16, fol. 135v et 136.
A. D. Pas-de-Calais, 1 G 3, fol. 210.
A. D. Pas-de-Calais, 1 G 3, fol. 221

Cordialement,
Joël



Pour que ce sujet reste en Boulonnais, j'ai modifié ses titre ("FRIOCOURT x MARGOLE" -> "FRIOCOURT") et sous-titre ("Étaples" -> "Alincthun/Bellebrune")

Écrit par : vlecuyer 19/01/2020 à 09:38

Bonjour,

quelques compléments et correctifs :
. Pierre FRIOCOURT est né le 03/01/1677 à Étaples ;
. sa mère Jeanne MARGOLÉ/MARGOLLÉ (et non MARGOLE, d'ailleurs le texte original utilise l'accent), d'une famille bien connue de ceux qui ont étudié les marins d'Étaples et dont le patronyme devient parfois "GOLÉ" ;
. d'après les registres paroissiaux d'Étaples, Pierre serait en effet l'avant-dernier d'une fratrie mais de 14 enfants, et n'est pas "resté le seul" puisqu'au moins 4 de ses frères (François, Adrien, Jean et Nicolas.2), tous charpentiers de navires comme leur père, ont eu une descendance, à Étaples pour les 3 premiers, à Boulogne pour Nicolas ; peut-être a-t-il voulu par cette déclaration qu'ils ne fussent pas inquiétés...
. il est exilé d'Alincthun à la fin de 1747 pour être emprisonné (pour jansénisme), il décède le 22/09/1754 à l'Abbaye de Blangy-sur-Ternoise ; à partir de 1748, les actes d'Alincthun et Bellebrune sont signés par "j.m. hernu prêtre", puis par "Antoine Leclercq, prêtre desserviteur d'Alincthun" ou "de Bellebrune" de 1750 à 1754, puis par Jean BLASSET jusqu'à sa mort en 1769.

Bon dimanche à tous,

Écrit par : jvasseur 19/01/2020 à 09:50

Bonjour Vincent,


Merci pour les correctifs...

Naissance donc le 03/01/1677 à Étaples, fils de Jean FRIOCOURT & Jeanne MARGOLLE.

Quant à la date de 1754, Philippe MOULIS indique (note 13):
Le 10 octobre 1754, Jean Blasset, curé d’Embry et Rimboval, fut nommé à la cure d’Alincthun et Bellebrune, A. D. Pas-de-Calais, 1G 9, fol. 97v.

Cordialement,
Joël

Écrit par : vlecuyer 19/01/2020 à 10:17

Re-bonjour,

Jean FRIOCOURT x Jeanne MARGOLLÉ

...il raconte surtout la fin de vie de Pierre FRIOCOURT :

    En 1747, Pierre Friocourt fut exilé de sa paroisse et emprisonné. Il resta incarcéré jusqu’à sa mort en 1754. Il arriva chez les Carmes de Saint-Pol-sur-Ternoise, le 17 mai 1747, et y resta jusqu’au 1er juin 1749.
    Après deux années de détention dans le couvent des Carmes de Saint-Pol-sur-Ternoise, Pierre Friocourt reçut une nouvelle lettre de cachet et fut transféré à Ardres où il demeura jusqu’en 1751. Il y subit les mêmes restrictions qu’à Saint-Pol-sur-Ternoise. Mgr de Partz de Pressy avait donné des ordres très précis : «On ne [devait] ni le confesser ni le communier, ni même le laisser chanter au Lutrin». De plus, ce prélat donna ordre de «refuser les Sacremens à M. Friocourt en cas de mort ».
    En 1751, Pierre Friocourt reçut une troisième lettre de cachet le reléguant «chez les Récollets de Renty en Artois, avec défense au Curé du lieu & au Gardien de lui donner les Sacremens». La chambre du curé janséniste était dépourvue de chauffage. La même année, Friocourt reçut une quatrième lettre de cachet «pour lui ordonner de se retirer dans l’Abbaye de Blangy».
    Gravement malade, Pierre Friocourt demanda, en 1754, à l’évêque un confesseur. Le prélat donna «ordre au Prieur de l’enterrer en cas de mort sans cérémonies, ni prieres». Mgr de Partz de Pressy rendit plusieurs visites à Pierre Friocourt afin qu’il acceptât la Constitution Unigenitus. Friocourt refusa et mourut, le dimanche 22 septembre 1754. Il fut : «privé des derniers Sacremens, [et] enterré le même jour dans le cimetiere des domestiques de la Maison sans être déposé à Eglise & suivant les ordres donnés par l’Evêque».
    Le 24 septembre 1754, des paroissiens d’Alincthun adressèrent un pamphlet à l’évêque de Boulogne-sur-Mer. Ils ne comprirent pas l’exil de leur curé et le reprochèrent vivement à Mgr Partz de Pressy et à son administration.

Son inhumation n'apparaît effectivement pas sur le registre paroissial de Blangy-sur-Ternoise.


Pour un éclairage supplémentaire, à lire sur Wikipedia :
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Unigenitus
• https://fr.wikipedia.org/wiki/Jans%C3%A9nisme


Bon dimanche,