Citation (cziemczak @ 30/04/2008 à 09:33)
Bonjour,
Certes, les répertoires de bateliers sont souvent décevants mais si tous ceux et celles qui ont des ancêtres bateliers voulaient bien faire connaître ce qu'ils ont trouvé, les autres pourraient en profiter et les travaux avanceraient plus vite.
Je rappelle au passage qu'il convient de vérifier systématiquement les données aimablement fournies. L'erreur est humaine et j'ai ainsi trouvé dans un répertoire qu'une de mes aïeules aurait eu un enfant incestueux de son fils aîné ! En fait, un(e) distrait(e) a pris le début d'un acte de mariage et la fin d'un autre de la même famille !
Pour les XIXe et XXe siècles, une piste intéressante consiste à consulter l'enregistrement (Série 3Q aux AD Nord). Il faut savoir que si un décès a lieu hors du domicile du défunt, il est non seulement repris dans la série 3Q du lieu de son décès, mais il est également répercuté dans la série 3Q de son domicile, connu par la mention "batelier de ...". En consultant cette série, on trouvera donc le résumé de l'acte de décès, mention des héritiers et des biens entrant dans la succession. On en aura le détail en consultant les renvois indiqués vers le(s) acte(s) notarié(s). Pour les décès à l'étranger, il existait un délai de déclaration.
Cette série 3Q a la particularité de suivre un classement alpha-chronologique suivant le patronyme. Il faut comprendre comment cela se passait. Chaque année, on prenait un nouveau registre, on taillait au jugé des onglets pour le transformer en répertoire et, commune par commune, au fur et à mesure qu'elles envoyaient copie de leurs actes de décès, on remplissait le registre. Une ligne par décès sur la double page. Ainsi le premier acte d'une commune à saisir pouvait être plus récent que le dernier de la commune précédemment saisie ! Des problèmes pouvaient apparaître en fin d'année si les onglets s'avéraient insuffisants. On notait alors (enfin en principe) après la dernière ligne de la dernière page un renvoi vers une autre lettre qui disposait encore de place, et on poursuivait l'enregistrement des décès.
Avant la Révolution, le cas est plus simple car les bateliers étaient regroupés en corporations, telle "bateliers de la navigation de Condé" ou "bateliers de la navigation de Douai" régies par des lois strictes et ils ne pouvaient concurrencer les autres corporations que dans des conditions précises. De toutes façons, la plupart des canaux qui relient toutes les navigations ont été creusés après la Révolution. Il est donc utile de se reporter à une bonne histoire des voies navigables pour circonscrire la zone d'activité des bateliers. Elle est très variable, certains bateliers n'hésitaient pas à remonter les fleuves en toutes saisons ! d'autres étaient de simples "mariniers de canal à grenouilles" ! (bateliers occasionnels ou saisonniers)
Il faut encore savoir que les commandes de bateaux au(x) constructeur(s) et ventes de bateaux d'occasion n'étaient pas enregistrées devant les échevins car ces actes n'avaient valeur probante que sur l'échevinage. Comme le bateau circulait dans et hors de l'échevinage, ces tractations se passaient donc devant "notaire royal" dont les actes avaient effet dans tout le royaume.
On sera donc inspiré de ratisser les actes notariés du port d'attache du batelier (connu par la mention "batelier de ..."). On n'y trouvera peut-être pas matière à remplir toutes les petites cases de son logiciel favori mais le plus souvent, on trouvera bien d'autres détails qui permettront de reconstituer la famille.
Après la Révolution, les registres de conscription ne sont pas à négliger : un militaire a pu rencontrer sa femme au gré de ses affectations, le décès de l'un ou l'autre de ses parents, ses domiciles successifs sont notés, on trouve aussi des frères ... et bien d'autres détails selon les périodes.
En guise de consolation, les bateliers qui restaient sur leurs voies d'eau ne sont pas les pires. Ceux qui ont aussi des ancêtres bergers, militaires ou douaniers ne me contrediront pas.
Bon courage !
Roselyne