De : "xavier.bulot" <
Envoyé : jeudi 16 février 2006 11:30

Je trouve sur un acte de Calais en 1844 mention des professions du
père de l'enfant déclaré et des témoins: ils sont respectivement
serrurier à livret, ébéniste à livret et cordonnier à livret. A quoi
correspond cette mention? S'agit-il d'un reste du corporatisme aboli à
la Révolution, d'une équivalence à l'ancienne qualification de maître,
d'un document de police autorisant à pratiquer une profession?

De : "hle.paa"
Envoyé : jeudi 16 février 2006 20:06
au 19ème siècle, la plupart des ouvriers disposaient d'un livret sur lequel
chacun de leurs employeurs indiquait la fonction occupée et les dates
d'embauche et de départ ; dans le cas de fort caractère revendicateur, ce
livret était un moyen de pression pour modérer les exigences de l'ouvrier,
car retrouver du travail ensuite dans ce cas n'était pas forcément simple.

De : "marcelle DESMOLIN"
Envoyé : jeudi 16 février 2006 12:49
voir sur le site suivant au nom de "ouvrier à livret"
http://www.vieuxmetiers.org/

De : "Michel Sambourg" <
Envoyé : jeudi 16 février 2006 15:35
Une piste ?
Dictionnaire de L'Académie française, 6th Edition (1832-5)
LIVRET. s. m. (Page 2:127)
LIVRET. s. m. Diminutif. Petit livre. Il se dit particulièrement d'Un
petit livre dans lequel les ouvriers et les domestiques sont tenus de
faire inscrire les époques où ils sont entrés chez leurs différents
maîtres, celles où ils en sont sortis, etc. Livret bien en règle. Cet
ouvrier a perdu son livret.

De : <Ducrocqdn@
Envoyé : vendredi 17 février 2006 11:03
( sources :Alain Caduc)
Le livret fut institué en 1803 et ne sera supprimé qu'en 1890.
L'employeur devait y noter la date d'entrée dans l'entreprise et la date de
sortie précisant que l'ouvrier était libre de tout engagement.Le livret devait
alors être visé par le Maire ou la gendarmerie. La destination y était
inscrite.
La perte du livret interdisait de quitter la commune et de trouver un emploi
avant son renouvellement.
Tout ouvrier voyageant sans livret était condamné comme vagabond.

De : "herdhuin.jcs" <
Envoyé : vendredi 17 février 2006 14:04
Ce "livret" était un véritable "passeport" puisqu'il décrivait la personne
et aussi un véritable "boulet".

Aucun employeur ne vous prenait à travail si l'ancien employeur n'avait
signé le départ de son entreprise. Donc corvéable à merci... et enchaîné !

J'ai retrouvé celui de mon arrière grand mère qui précise qu'elle exerce le
métier d'épeutisseuse dans le Cambrésis et ce dès l'âge de 12 ans.

De : "xavier.bulot"
Envoyé : vendredi 17 février 2006 12:19
Autrement dit, il s'agit de salariés et non d'artisans?

De : "Michel Sambourg" <
Envoyé : vendredi 17 février 2006 16:21
Un exemple illustré :
http://metiers.free.fr/dtisserands/tissero.html