37002 - Clercs réguliers, tonsurés.......diaconat
Explications de Jean Dennequin


CLERC : qui est entré dans l'ordre ecclésiastique après avoir reçu la tonsure (réponse de Van Grootenbruelle Stéphane le 6.1.2001)


J-Yves Vandamme
Date : Lun 8 jan 2001 1:57pm
Objet : Re: [div] clercs
centaines de
J'ai déjà relevé la mention "clerc clericant". Est-ce la même chose ?



5617
Jean DENNEQUIN
Date : Mar 9 jan 2001 9:45am
Objet : [div] Clerc
Voici ce que dit l'Encyclopédie Universalis sur cette fonction.
Ce qui veut dire qu'être "clerc" n'est pas forcément dirigé vers la prêtrise mais plutôt vers les états séculaires (les moines) ou alors vers le diaconat.
Mais il est vrai qu'il y a des voeux qui sont prononcés. l'obéissance c'est certain quant à la chasteté ça l'est moins puisque les diacres ont le droit de se marier il n'y a que dans les ordres séculiers qu'il y a mention de chasteté.

CLERC & CLÉRICATURE
Dès le IVe siècle, à l'époque constantinienne, les clercs sont apparus comme les fonctionnaires de l'Église. Ils ont été nombreux au Moyen Âge: tout étudiant, alors, était clerc; ainsi le mot (du grec clêros , sort, héritage) devint synonyme de "savant", "celui qui sait". Depuis la réforme du pape Paul VI (1972), la cléricature est le statut de ceux qui sont "mis à part" ou choisis pour le ministère dans l'Église catholique et qui y accèdent par une véritable ordination. Ainsi se trouvent être désormais seuls clercs les diacres, les prêtres et les évêques.
La tonsure, par laquelle on entrait jadis dans la cléricature, ainsi que les "ordres mineurs" ont été supprimés pour l' Église latine.
On y entre maintenant par l'ordination du diaconat, et c'est à ce moment-là que l'on est "incardiné" dans un diocèse.
Le statut des clercs, qui est comparable à celui de tout fonctionnaire public, et était tout récemment encore marqué par une discipline sévère, comprend de nombreuses obligations: vie de piété personnelle et prière publique, étude, obéissance à l'évêque, port de l'habit ecclésiastique selon les lois et coutumes locales, interdiction d' exercer un métier jugé incompatible avec les fonctions spirituelles (tels la médecine et le commerce) ou de se comporter d'une manière ne convenant pas à l'état clérical.
Parmi ces obligations, celle du célibat est, dans l'Église latine, l'une des plus importantes. Établie par les anciens conciles, celui d'Iliberis (Elvire, en Espagne) en Occident (309-312) et celui de Nicée en Orient (le Ier concile ocuménique, en 325), elle a été rappelée par une législation constante jusqu'à nos jours, mais elle n'a pris son caractère d'obligation qu'à l'époque de la réforme grégorienne, au XIe siècle.
Le IIe concile du Vatican, en restaurant dans l'Église latine le diaconat permanent, a admis les diacres mariés.
Le clerc jouit aussi de privilèges.
Il peut perdre, totalement ou en partie, le statut clérical selon les mesures pénales ou administratives qui lui sont infligées par une procédure spéciale: déposition, privation de l'habit ecclésiastique, dégradation ou seulement "réduction à l'état laïc" (au sens du verbe latin reducere , retourner à); on dit, mieux que réduction à l'état laïc, "perte de l' état clérical". Cette dernière procédure a été simplifiée et n'a plus nécessairement le caractère d'une peine; la décision est prise alors, sur l'initiative soit de l'évêque soit de l'intéressé, par le pape, dont c'est la compétence exclusive. Le clerc perd alors les fonctions qu'il exerçait.
Cependant, selon la tradition canonique, le prêtre réduit à l'état laïc recouvre ses facultés de ministre de l'Église dans des cas fixés par le droit (par exemple, le pouvoir d'absoudre un fidèle en danger de mort).
L'appellation de clerc est donnée aussi depuis le XVIe siècle à des religieux: on parle alors de clercs réguliers.
Ceux-ci sont régis par leurs propres règles, ainsi que par le droit commun des religieux, et assimilés, pour certains cas, aux clercs séculiers.


5635
Jean DENNEQUIN Date : Mar 9 jan 2001 2:30pm
Objet : [div] diaconat mise au point !
Je reprends ce qu'explique si bien l'Encyclopédie Universalis sur le diaconat.
Excusez-moi je me suis un peu trop précipité pour dire que les diacres avaient le droit de se marier, mais je ne sais plus exactement s'il est admis dans l'Eglise de marier un diacre, par contre je sais qu'il existe des diacres mariés avec des enfants comme dans toute famille chrétienne.
A l'heure actuelle et je sais que je vais en choquer plus d'un, même un pape peut être marié et avoir des enfants. Mais dans la liturgies actuelle ce n'est pas possible puisque le pape est élu par les cardinaux qui eux aussi peuvent être mariés et avoir des enfants mais encore là l'Eglise a mis une barrière car ne peut être cardinal qu'un évêque, donc ayant fait voeux de chasteté et de célibat.
Il ne faut pas oublier que la fonction de pape, cardinal, diacre ne sont que des fonctions, il suffisait d'être baptisé pour être l'un des trois, ce ne sont que des fonctions et non des ordres religieux, maintenant cela a bien changé et ce n'est plus possible quoique rien n'empêche les cardinaux d'élire un pape non évêque. Pour les cardinaux qui peut dire que Richelieu ou Mazarin étaient évêques ils n'étaient que les premiers ministres des rois et comme la France était fille aînée de l'Eglise le premier ministre prenait la charge de Cardinal.
Voici ce que dit l'Encyclopédie Universalis sur le diaconat

DIACRE
Depuis le début de l'Église, le diaconat est, avec l'épiscopat et le presbytérat, l'un des trois ministères conférés par ordination sacramentelle. Il est difficile de lui assigner un texte de fondation dans l'Écriture. On ne voit pas que Luc ait interprété en ce sens l' institution des "sept" dans Actes VI. D'ailleurs, le mot diacre (du grec diaconos , "serviteur") est absent de l'ouvre de Luc, ainsi que des épîtres "catholiques" et de l'Apocalypse.
Chez Paul, où il est courant, il ne semble pas désigner ce ministère spécifique que l'on retrouve dans la trilogie postérieure. C'est, en revanche, déjà probablement le cas dans I Timothée, III, 8 et 12.
À l'époque patristique, le ministère diaconal comporte essentiellement plusieurs fonctions, et d'abord un important rôle de bienfaisance: dans la communauté chrétienne, il revient aux diacres d'accueillir les étrangers, de visiter les malades, de soutenir les orphelins, les veuves, les pauvres; à cette fin, ils gèrent les finances de l'Église et répartissent les offrandes faites par les chrétiens à la liturgie.
Le service des frères et le service de l'autel apparaissent très liés, la communion eucharistique et la communion fraternelle étant indissociables.
Ensuite, dans son rôle liturgique, le diacre veille à l'animation et au bon ordre de l'assemblée, recueille et partage les dons, lit les noms des chrétiens recommandés à la prière (diptyques), assiste l'évêque lors de la communion. Ce service liturgique inclut également le baptême.
Enfin , le diacre reçoit le ministère de la parole, qui ne sera reconnu que beaucoup plus tardivement aux presbytres. C'est là un indice, parmi d'autres, qui montre que le diacre n'est pas un aide du prêtre, auquel il serait inférieur, mais qu'il détient un ministère original, en relation directe avec celui de l'évêque, dont il est un collaborateur immédiat pour le bien de l' Église. C'est d'ailleurs parmi les diacres que les évêques sont généralement élus à l'époque. Pour des raisons liturgiques (introduction de la messe privée), financières (obligation de faire vivre le diacre sur la caisse de l' Église) et théologiques (élaboration de la théologie médiévale des ministères en fonction des pouvoirs sacramentels - or le diacre n'en recevait pas), le diaconat perdit progressivement de son importance.
Il survivait seulement comme une étape transitoire sur le chemin du presbytérat, à la veille de Vatican II, qui décida de le restaurer comme ordre permanent pouvant être conféré même à des hommes mariés (l 'interdiction de se remarier en cas de veuvage demeure inscrite dans le Code de droit canonique).
Qu'attendait-on de cette restauration?
Les uns y virent un moyen de suppléer au travail pastoral des prêtres trop peu nombreux, les diacres pouvant baptiser, porter le viatique aux mourants, présider aux mariages et aux funérailles notamment.
Pour d'autres, l'intérêt de cette mesure résidait dans l'introduction de ministres mariés dans l' Église catholique, au moment où la loi du célibat ecclésiastique était battue en brèche et semblait représenter un obstacle pour l'accès au presbytérat.
Un troisième groupe y voyait essentiellement une fidélité plus grande de l'Église à sa vocation de service, les diacres devant stimuler le service chrétien dans le monde et montrer par leur pratique que dans le christianisme on ne saurait séparer le sacrement de l'autel du sacrement de la fraternité. Il est difficile de se prononcer sur l'avenir de ce nouveau diaconat qui prend peu à peu son essor (ainsi y avait-il en France près de mille diacres permanents, à la fin de 1994).