From: "alfred.decofour" <
Sent: Monday, November 11, 2002 7:52 PM
[div] recherche d'une chanson de la guerre 14/18.

Dans les informations de ce jour, a été évoqué Craonne et le Chemin des Dames, qui furent le lieu de violentes batailles en 1917.

Une chanson a été créée à ce sujet qui provoqua bien des remous à l'époque. Lors des repas de Famille dans mon village, entre les deux guerres, elle était systématiquement chantée par les hommes de l'assistance, et l'évocation des faits laissait toujours un sentiment de malaise et de tristesse.

Je me souviens de quelques lignes :
C'est à Craonne, au fort de Vaux, qu'on y laissa sa peau
.... car nous sommes tous des condamnés, nous sommes des sacrifiés.

Qui pourrait me communiquer le texte de cette chanson, ou tout au moins, me donner les références
pour l'obtenir. Cette demande ne concerne pas la généalogie, je le reconnais, mais l'exception confirme la règle.

From: "Jean Claude Reuflet" <
Sent: Tuesday, November 12, 2002 8:10 AM
Re: [div] recherche d'une chanson de la guerre 14/18.
Le texte de la chanson montre bien qu'elle est directement en relation avec les "mutins" fusillés.
Souhaitons que ces mutins soient réhabilités, on en parle, ce qui vaudra à la chanson de n'être plus un monument de subversion.

From: "Bernard CHOVAUX" <
Sent: Monday, November 11, 2002 9:00 PM
Re: [div] recherche d'une chanson de la guerre 14/18.
trouvé sur le Net (avec Google)
http://www.kamarade.lautre.net/article.php3?id_article=279
La Chanson de Craonne

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le cour bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.

Refrain
Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés

Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire ;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

Refrain

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau !