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> Lestrem
dlarchet
posté 05/11/2006 à 11:25
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25039 - Histoire de LESTREM
d'après un fascicule sur l'histoire de Lestrem depuis la révolution édité
en 1990 par l'"association Lestrem hier et aujourd'hui".


TITRE : Evolutions et récits de la vie de Lestrem entre la fin du XVIII ème siècle et 1914

La Choque Bernard
1776, le Mayeur et les Echevins de Béthune et ceux de la Gorgue procèdent à la délimitation des
provinces Flandres et Artois.
Voici un extrait du procès-verbal qu'ils ont rédigé.
"Nous nous sommes expressément transportés sur la paroisse de Lestrem,près de la Fosse au lieu dit la
Choque Bernard faisant la séparation des deux provinces Flandres et Artois et les confins de juridictions
de Béthune et La Gorgue Loy d'Arras ou estant ensemble ensemble arrivés après nos visites faites
,ayant examiné la pierre servant de limite couchée sur la crète du fosssé sur nos Flandres sur laquelle
est gravé un lion barré et au-dessus Choque Bernard ce que voyant et désirant unanimement de mettre
et placer la dite pierre comme ci-devant au milieu du fossé pour perpétuer la séparation des deux
provinces et pour que la pierre ne tombe pas à l'avenir.Nous avons résolu de faire planter la dite pierre
au milieu du fossé à sept ou huit pieds près de la rivière La Lawe avec la face du Lion regardant celle-ci
comme elle a été de tout temps"
D'après les traditions locales recueillies par l'abbé Bédague curé de La Fosse (1909) la pierre aurait été
jetée dans les fondations du pont établi sur la Lawe à La Fosse,pont levis à l'époque


TITRE : Notre Terroir du Bas-Pays au 19° siècle
(d'après les documents d'archives locales)
Avant d'aborder plus précisément la vie et les coutumes locales ,reprenons deux descriptions
significatives de notre région parfois appelée à jute titre :"la petite Vendée de l'Artois
"Le pays ,entrecoupé de milliers de rigoles,partagé en enclos bordés de beaux arbres, offre l'aspect le
plus agréable. Dans la plupart des villages, les habitations sont disséminées sur toute l'étendue du
territoire" M. Harbaville,mémorial historique et archéologique du pas-de-Calais.
"Ce pays ,si fertile,est inabordable une grande partie de l'année.Chaque maison est en quelque sorte
isolée et abandonnée pendant l'hiver.En cas de maladie, d'incendie,etc...on ne peut obtenir de secours.
L'accès des villages est interdit aux voitures,aux chevaux et même aux gens de pied qui n'ont pas
l'habitude de voyager dans ce pays. Des pierres,palcées sur les chemins à une certaine distance, sont
les seuls moyens moyens de communication.Les habitants sautent adroitement d'une pierre à l'autre, en
s'élançant appuyés sur de longues perches;mais il faut une grande habitude et l'on court le risque de
périr,ou du moins de se plonger dans la boue jusqu'à la ceinture,si l'on manque la pierre" (la feuille
hebdomadaire de St Omer,20 juin 1807)


TITRE : Evolution démographique
L'évolution démographique de 1789 à nos jours fait ressortir entre 1789 et 1837 une augmentaion lente
et irrégulière de 3000 à 3500 habitants. Rappelons que cette période très mouvementée était encore
marquée par les épidémies, les disettes en cas de sécheresse et les grandes guerres Napoléoniennes,
que notre Bas Pays était alors peuplé d'une fourmillière paysanne.
La durée de vie n'était alors que de 45 ans,essentiellement due à la forte mortalité infantile.
A partir de 1837, la population a fortement décliné jusqu'en 1914, ce qui s'explique en partie par les
débuts de l'exploitation houillère, puis encore jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale pour n'atteindre alors
que 2150 habitants. C'est donc seulement depuis une quarantaine (maintenant 50aine!) d'années que la
courbe démographique a repris sa progression d'abord modérée jusqu'aux années 60 puis beaucoup
plus rapidement , compte tenu de l'attrait de la campagne, mais aussi des prix attractifs des terrains à
bâtir. Au dernier recensement de 1990:3765 habitants


TITRE :Le climat et ses conséquences
Dans notre région les froids les plus rigoureux arrivent vers la Noël et se prolongent jusqu'au
commencement de mars.L'hiver 1870/1871 fut l'un des plus rudes.Par contre l'été le plus chaud fut celui
de 1898. Mais en toutes saisons nous avons beaucoup de vents et de pluies.Nous avons retrouvé dans
la mémoire de notre village qu'il y eut un très violent ouragan le 19 Brumaire an IX,et une grosse
tempête le 12 mars 1876 qui ont occasionné de nombreux dégats.
Les inondations des 1° novembre 1894 et celles ,encore toutes récentes de janvier 1988 ont recouvert
d'eau une bonne partie des champs de notre village (voix de St Amé ,bulletin paroissial)
Ce climat rude et très variable provoque de grandes différences de température. Celles-ci conjuguées
avec les techniques d'isolement encore très mal connues au XVIII ° siècle provoquent de nombreuses
fluxions de poitrine et des rhumes mal soignés qui dégénèrent en phtisies pulmonaires.Au cours de ces 2
siècles d'autres maladies ,que nous guérissons ou qui sont aujourd'hui disparues tuaient souvent tels que
: l'influenza, la fièvre typhoïde; même le choléra a fait des victimes dans notre région en 1864 et 1866


TITRE : Le paysage ,flore et faune au 19 ° siècle
Les fermes et les vergers de notre village, au XIX° siècle étaient entourés d'arbres montants que l'on
échelonnait le long des routes et autour des champs. Ils abritaient des coups de vent et protégeaient des
céréales sujettes à la verse. le bois pousse bien le long de la Lawe. Les nombreux arbres fruitiers
plantés dans les pâturages, donnaient tous les deux ans une récolte abondante vendue aux marchands
du village qui en faisaient eux-même la cueillette. Les fruits tendres étaient consommés dans la région,
les surplusde production étaient dirigés sur Béthune, Estaires, Lille ou Paris.
Les nombreux fermiers élèvent des animaux domestiques. Tout le travail du champ se fait à l'aide d'un
cheval (souvent de race Boulonnaise) Les insectes,chers à Monsieur Macquart ,que l'on y trouvait sont
les même dans tout le département.
On élevait des abeilles dans des ruches en paille, elles produisaient peu de miel et ne rapportaient donc
rien à leur maître. L'altise ou puce du chou,la piéride ou chenille du chou,le bombyx processionnaire,la
guêpe, le frelon et la fourmi s'attaquaient ,comme aujourd'hui à nos récoltes et à nos fruits.
Grâce à la pollution nettement moins importante que de nos jours, nos rivières étaient propres. On
pouvait y pêcher à loisirs à la lligne ou à l'aide de nasses ou de sacs de beaux poissons tels que le
brochet, la tanche, la roche, la carpe, le gougeon, la perche, la bourbotte, l'angille ou l'ablette.


TITRE : Exemple de jugement à Lestrem à la veille de la Révolution
Extrait des registres du Conseil Provincial et Supérieur d'Artois en date du 26 avril 1775
Cette condamnation, à la veille de l' époque révolutionnaire est un exemple éloquent qui nous permet
d'apprécier l'extrême rigueur de la justice pour un délit dont la gravité est toute relative....
ARRET DE LA COUR
DU CONDEIL PROVINCIAL
ET SUPERIEUR D ARTOIS
Qui condamne Louis-François Deneux, demeurant eu Village de Lestrem, au carcan, au fouet, à la
marque,& aux galères pendant 5 ans, pour Vol de Bled dans les champs,pendant la nuit.
Extrait des registres du Conseil Provincial & Supérieur d'Artois, du vingt-six avril mil sept cent soixante
quinze
Vu par la Cour le Procès criminel commencé par les Echevins de la Terre & Seigneurerie de Liers en
Lestrem, à la requête du Procureur fiscal,& continué par les Officiers de la Gouvernance de Béthune, à
la requête du Procureur du Roi, demandeur & accusateur contre Louis-François Deneux,Laboureur et
Marchand demeurant au Village de Lestrem,Défendeur & accusé,prisonnier ès prisons de la Cour,
appelant de la Sentence contre lui rendue le 19 de ce présent mois d'Avril, par lequel led. Louis-François
Deneux auroit été déclaré duement atteint & convaincu d'avoir volé des épis de bled, dans un champ, le
soir du 16 août 1773, étant lors armé d'une bayonnette au bout d'un bâton:
Pour réparation de quoi ledit Deneux auroit été condamné à être battu fustigé nud de verges par l'
Exécuteur de la haute-Justice, dans les carrefours & lieux accoutumés de la Ville de Béthune,& à l'un d'
iceux flêtri sur l'épaule dextre d'un fer chaud marqué des Lettres GAL , ce fait à être sur les Galères du
Roi, pour y servir, comme forçat, l'espace de cinq ans; ledit Deneux auroit été condamné en l'amende de
trois livres parisis, & aux dépens du Procès; l'appel à minima du Procureur Général du Roi, du 25 de ce
mois,signifié à Louis-François Deneux;
Conclusions dudit Procureur Général du Roi; ledit Deneux mandé en Chambre, & ouï en les Réponses
aux Interrogatoires qui lui ont été proposés, étant assis sur la sellette; Ouï le Rapport de Me Louis-
Sébastien STOUPY, conseiller:
Tout considéré, LA COUR, par son Jugement & Arrêt,ayant é gard à l'appel à minima du Procureur
Général du Roi,met l'appellation et la Sentance, de laquelle il a été appellé , au néant, émandant; pour
les cas résultans du Procès, condamne Louis-François Deneux à être, par l' Exécuteur de la haute -
Justice, appliqué par le col au carcan de la Place publique de Béthune,par un jour de marché, & y
demeurer attaché l'espace de deux heures, ayant Ecriteau devant & derrière,portant ces mots en gros
caractère, voleur de ble dans les Champs, pendant la nuit; ensuite à être battu é fustigé, nud,de verges,
par led.Exécuteur, dans les Carrefours & lieux accoutumés de lad. Ville, & à l'un d'iceux flêtri sur l'épaule
dextre d'un fer chaud marqué des Lettres GAL. ce fait, conduit sur les galères du Roi, pour servir ,
comme Forçat, le tems & espace de cinq ans;condamne led. Deneux aux frais, mises de Justice,& aux
dépens des Causes principale & d'appel; ordonne que le présent Arrêt sera imprimé & affiché ès Villes d'
Arras, Béthune, & au Lieu de Lestrem,& partout où il appartiendra; renvoie l' exécution d'icelui par
devant les Officiers de la Gouvernance de Béthune.Ainsi fait & donné aud. Conseil Provincial &
Supérieur d'Artois, le vingt-six Avril mil sept cent soixante-quinze.
signé SIROU.


TITRE : Extrait des archives départementales pendant l'époque révolutionnaire

En 1789, le doyenné de Lestrem était composé de neuf communes: Calonne, Festubert, La Couture,
Locon, Lestrem, Oblinghem, Richebourg, Vendin et Hinges ,Vieille-Chapelle
On comptait à Lestrem une forte majorité de Catholiques pratiquants. Ceux qui ne communiaient pas à
Pâques n'avaient pas de sépulture ecclésiastique. Le chiffre des adultes était de 2400 en 1789 dont 1/4
d'enfants. La population atteignait 3200 personnes environ pratiquement la même aujourd'hui!
Les revenus des églises étaient considérables. Mais l'Eglise devait subvenir à l'entretien des écoles ,
employés, instituteurs, presbytère, tradition du clerc.... A cette époque les gens vivaient de peu et étaient
heureux. Le Patron était patron eccliastique à qui la paroisse avait recours. Pour Lestrem: l ' Abbé de St
Bertin à St Omer. Durant cette période, l'assemblée nationale a rompu d'elle-même avec le Chef de
l'Eglise (le Pape) Elle a supprimé les évêques. Le Clergé était élu par les citoyens. Un seul évêque fut
établi, il devait s'appeler Monsieur l'Evêque du Pas de Calais.
En 1791 le Clergé se composait de M. François-Michel Duhayon -curé doyen du district rural de
Béthune, de M. Jean-Baptiste-Joseph Vincent -premier vicaire, de M. Deleplace- deuxième vicaire,
prêtre contre-faisant la classe aux enfants.
M. Duhayon, prêtre instruit et vertueux, a refusé de prêter serment à la constitution civile du Clergé.MM.
Vincent et Duhayon prennent le chemin de l'exil. M. Deleplace, natif de Lestrem a réussi à se cacher
pour éviter la prison ou l'échafaud. Les deux exilés prennent le chemin de la Belgique. Ils quittent la
France en 1791. Le dernier acte officiel est un enterrement en août 1791.
De août 1791 à juillet 1802 ,Lestrem reste sans pasteur légitime. Plusieurs charitables quittent la
confrérie de St-Eloi pour ne pas adhérer au Schisme. Les églises furent transformées en "Temples de la
Raison".Trois femmes furent placées sur le Maître-Autel pour recevoir les honneurs à la lace deDieu. La
sacristie de l'église sera érigée en prison.M.Roland Bocquet ya été enfermé le 341 août 17996 (annales
de Lestrem) C'est là que se tint , le 31 août 1796, ce qu'on appela le "Concile de Lestrem". A cause du
manque de routes, la police Gouvernementale ne pouvait accéder à notre région. Ce n'est que le 6 juillet
1794 que Béthune fournit son premier contingent à la guillotine dont Jacques-François Delebarre de
Lestrem (pour liaison avec les contre-révolutionnaires).Il sera la seule victime de la commune. M. Louis -
François Delebarre et son frère furent dénoncés et emmenés à la prison de Béthune comme
aristocrates. Le premier parvint à s'évader.Il s'enfuit en Belgique et reviebnt à Lestrem de temps en
temps pour revoir sa ferme à la Grand-Voie. Il couchait dans la grange, dans une meule ou un hangar. Il
réussit à garder sa ferme en propriété par de nombreuses démarches car elle était considérée comme
bien d'émigré. M Paul Delebarre, petit-fils de M Louis Delebarre né en 1767, sera adjoint dans la
commune de Lestrem pendant 40 ans.



TITRE : Le Concile de Lestrem (...nous sommes sous la Révolution..)
C'est un conciliabule provoqué par les constitutionnels pour l'élection d'un évêque en
remplacement de l'évêque Porion. Il paraîtrait que cette assemblée, composée d'une douzaine
de curés constitutionnels, se réunissait sans autorisation légale, le district de Béthune, informé
de la chose y dépêcha des gendarmes chargés de dissoudre l'assemblée et de s'emparer des
papiers; les gendarmes cernèrent l'église. Mais les pères du Concile avaient pu être prévenus à
temps et fuir en emportant leurs archives. Le résultat de cette réunion et d'autres du même
genre, fut le choix de M. Asselin, en qualité d'évêque du Pas de Calais. Le presbytère fut vendu
en 1793 comme bien national et fur racheté par la commune en 1820.

En 1798 il existe dans la paroisse de Lestrem
582 hommes y compris les veufs
619 femmes y compris les veuves
418 garçons au dessus de 18 ans
388 filles du même âge
1002 enfants au dessous de 18 ans

Il y avait 124 inscrits pour la Garde Nationale. Ils nommèrent un colonel, des capitaines et lieutenants,
lesquels ont formé des compagnies. Ils n'ont pas exercé leur activité n'ayant pas d'armes: ils sont dans
l'inaction et ne peuvent s'exercer pour apprendre à soutenir la patrie.


TITRE : Lestrem après la Révolution : d'après la Voix de St Amé (bulletin paroissial)
En juillet 1801, le concordat signé entre Napoléon Bonaparte et le Pape pie VII prend donc force de loi
française en 1802 Le Pape nomme tous les évêques , les évêques nomment les prêtres et réorganisent
les paroisses. Au sortir de la Révolution, Lestrem, isolé et privé pendant plusieurs mois de l'année de
communications faciles avec le dehors à cause des chemins impraticables, avait gardé le dépôt des
anciennes moeurs. Les habitants étaient restés fidèles aux usages si salutaires de leurs pères; ils
avaient conservé leurs précieuses croyances, leurs traditions de loyauté, leurs habitudes patriarcales. Du
reste il en est de même des localités de l'ancien Artois, éloignées des grands centres.
A Lestrem, le curé nommé Jean Baptiste VINCENT, natif de la paroisse Ste Croix de Béthune, excellent
prêtre qui avait été six ans vicaire à Lestrem fut accueilli comme pasteur avec une joie d'autant plus
grande que , par son zèle apostolique et sa grande charité pour les pauvres, il avait acquis la réputation
d'un saint et jouissait généralement de l'affection et l'estime de toute la paroisse. C'est ce qu'avait bien
bien compris le nouvel évêque d'Arras, Monseigneur de la Tour d 'Auvergne, qui, en le nommant, lui dit
avec son tact exquis et sa grâce accoutumée: " Puisque vous étiez vicaire de Lestrem, retournez
desservir Lestrem; je ne saurais mieux faire que de vous confier un peuple qui a été témoin de vos
vertus et qui ne manquera pas de vous accueillir avec le plus vif bonheur". M. Vincent vint prendre
officiellement possession de son poste à la fin de juillet 1802, le premier acte, trouvé signé de lui sur le
registre de Catholicité est daté du 27 juillet 1802. A Lestrem, ce rétablissement du culte catholique s'est
fait sans bruit pour essayer de contenter tout le monde; ainsi le voulait le nouveau curé, car la parti
républicain de l'époque qui recevait les inspirations du curé constitutionnel WARENGHEM, n'était pas
encore très disposé à reconnaître ses erreurs. M.Warenghem pas décidé à vouloir céder sa place au
curé légitime, de part la loi française fur néanmoins obligé de remettre à M. Vincent les clefs de l' église
qu'il avait un peu restauré et dans laquelle il avait fait placer des autels, achetés sur son instigation, par
un menuisier du pays nommé Robert Mésséant, à la vente de mobilier des abbayes de Chocques ,
Gosnay et La Bouteillerie. En 1803n, M. Vincent est remplacé par M. Louis Pierre Joseph qui restera
curé de Lestrem pendant 34 ans.
Extrait de "Deux siècles d'histoire locale Lestrem de la Révolution à nos jours"


Deux figures illustres de la région

1__ Pierre MACQUART (1778-1855)( d'après les archives du Musée d'Histoire Naturelle à Lille )
Pierre Justin Macquart est né à Hazebrouck le 8 avril 1778, décédé à Lille le 25 novembre 1855, il
épousa le 10 octobre 1810 Marie Louise Aronio de Fontenelle. Le 18 octobre 1717 il est nommé maire
de Lestrem par le préfet. Le 16 septembre 1827 lors de la visite de Charles X à Béthune, M. Macquart
est chargé de présenter au roi " les sentiments inaltérables" du canton de Laventie. Le 18 septembre
1830, il donne sa démission de maire. En 1833, il est nommé commissaire pour réviser les matrices des
valeurs locatives des habitations. De 1833 à 1842, il siégea au Conseil Général du Pas de Calais où il
était envoyé par les électeurs des deux cantons de Laventie et Lillers. en 1834, il est nommé au comité
de surveillance des écoles. Le 6 mai 1850 il est maire en fonction. Le 29 mars 1852, il démissionne de
ses fonctions de maire. Le 25 novembre 1855, M. Macquart meurt à l'âge de 77 ans à Lille.
Il s'adonna de bonne heure à ses études de prédilection sur l'entomologie qu'il ne négligea même pas
dans les deux années qu'il passa à l'armée du Rhin. Il débuta par un essai sur les plantations dans le
département du Nord qui lui ouvrit les portes de la société des sciences de Lille, mais il retourna bien
vite, à ses travaux préférés, et dès 1822 il commençait son oeuvre sur les diptères du Nord de la France,
qui l'éleva au premier rang de la science et lui fit partager avec l'illustre entomologiste allemand Meigin,
l'honneur de la création d'une nouvelle branche de science: la Diptérologie La Société de Lille publia ses
travaux jusqu'en 1833. Nous sommes bien loin de vouloir peser la valeur comparative de ses oeuvres,
mais il est permis de dire que c'est le livre qu'il écrivit sur les facultés intérieures des animaux
invertébrés, qui nous parait le plus attrayant. Il est surtout précédé d'une adorable préface où l'auteur
raconte ses excursions scientifiques, qu'il entremêle de tableaux des principaux événements de sa vie
particulière, où les délicatesses de son esprits le disputent à la noblesse de l'âme. Il collabora aussi à
l'encyclopédie du XIX° siècle et il fit deux volumes de diptères faisant suite aux travaux de Buffon. Il
acheta à son ami Meigin sa riche collection de dessins, au nombre de 3000, qu'il s'empressa de
rétrocéder au Museum de Paris, qui les montre comme l'un des plus curieux ouvrages de la bibliothèque
du Jardin des Plantes. En 1853, il fit don à la société de Lille de sa collection de diptères qui était
d'autant plus riche, que les administrateurs de Paris lui en laissaient un sur trois de ceux qu'ils lui
envoyaient à classer .Il avait ajouté à cet inestimable présent, sa bibliothèque d'histoire naturelle, riche
en livres aussi beaux que rares. Le sacrifice que faisait M. Macquart était d'autant plus méritoire que ce
savant ne pouvait pas encore prévoir le terme de sa carrière et qu'en outre, il possédait dans sa famille
des savants parfaitement capables d'apprécier de tels trésors

1
0° envoii
il y a peut être un problème au niveau de la phrase qui commence par Selon l'abbé Martin


2__Louis Fruchart dit Louis XVII (d'après la Gazette du Temps jadis de la Voix du Nord et le bulletin paroissial de
Lestrem 1905) Louis Célestin Joseph Fruchart dit Louis XVII est né le 30 janvier 1791 à Merville au lieu dit "Le
Robertmetz"; il est le 2° enfant d'une famille de 7 (4 garçons et 3 filles)

Selon l'abbé Martin, les Fruchart se sont fait remarquer pendant la Révolution.

Alors que deux de ses frères servent sous les drapeaux, ainsi , en décembre 1813, la révolte apparaît-elle en de
nombreux points du Nord de
l' Empire Français.

Elles font des émules; s'enhardissent et ces gaillards armés de fusils
ou














de pistolets pillent parfois la caisse du percepteur. A ces hommes inorganisés, il ne manque qu'un chef pour diriger
leurs actions. Ce sera Louis Fruchart. Le jeudi 16 décembre 1813 vers 10 heures du matin il réalise son premier
coup d'éclat sur le marché d'Estaires : il y apparaît bien campé sur son cheval, une paire de pistolets à la ceinture et
le sabre pendant, revêtu d'une longue blouse bleue et coiffé d'un large chapeau noir. orné d'une cocarde blanche et
surmonté de trois fleurs de lys, ce couvre-chef porte aussi une inscription :"JE COMBATS POUR LOUIS XVII"

Un surnom énigmatique....Le nom de ce fier jeune homme court de bouche en bouche sur le marché. Il réussit à
rassembler quelques-uns de ses camarades réfractaires comme lui et il harangue la foule. C'est le début de la
légende de Louis XVII. ce nom conserve aujourd'hui encore sa part d'énigme.
Si l'on croit Eugène Béghin et d'autres historiens ("une page d'histoire, Béthune en 1813,1814,1815") Fruchart
aurait été appelé ainsi"parce qu'il était dit-on, le dix-septième enfant du même père".
Si l'on se fie à l'Abbé Martin comme nous venons de le voir, Louis Fruchart n'avait que trois frères et autant de
soeurs, on est loin des dix sept enfants. L'autre théorie également avancée par les historiens s'appuyent sur
l'inscription du chapeau: puisqu'il combat pour Louis XVII, on lui donne ce surnom.
Cette seconde hypothèse paraît plus vraisemblable...

Les Réfractaires étaient nombreux ils s'étaient réfugiés à Lestrem, dans le pays de l'Alleu et dans les communes
voisines, protégés qu'ilsétaient, tant pas la bienveillance des habitants que la nature du pays, au milieu de
l'inextricable dédale de chemins bourbeux et impraticables, de fossés, de buissons et de marais.
Louis Fruchart, implacable ennemi de la Révolution, s'était mis à leur tête et avait soulevé le pays au nom du Roi.
Il y organisa contre les gendarmes de l'Empire, une sorte de guerre de guérilla sans trêve ni merci.

Rien ne pouvait dompter cet intrépide partisan - et Napoléon dut se résoudre à envoyer contre lui un de ses
généraux à la tête d'une division de garde. Mais il fallait compter avec les difficultés matérielles de la contrée, -et le
général Boyer de Ribeval dut après une tentative infructueuses de rabattre sur Béthune et attendre qu'une gelée
permit à ses soldats de pénétrer dans le pays et de poursuivre les insurgés.

De vives escarmouches eurent lieu à Lestrem et à Merville; enveloppés et traqués par les troupes ,les réfractaires se
concentrèrent bon gré mal gré sur la place d'Estaires, où eut lieu un combat sanglant et décisif; retranchés dans
les maisons et dans l' Hôtel de Ville, ils opposèrent la plus opiniâtre résistance et ce ne fut qu'à la force et au
nombre qu'ils se rendirent enfin. Fruchart fut pris comme ses compagnons, et conduit à Béthune où on eut la
naïveté de les incorporer dans la garnison de cette ville; au premier dégel, il ne manquèrent pas de prendre la clef
des champs et de retourner dans leurs foyers où on ne les inquiéta plus.

Quant au héros de cette épopée, Louis Fruchart, il entra à la Restauration, dans les armées de Louis XVIII, où il
atteignit le temps de sa retraite, avec le grade de capitaine et la décoration de la Légion d'Honneur.
Louis Fruchart fut longtemps employé à la brasserie du Pont Riqueult où, il était employé à conduire les voitures
attelés à un cheval ou à un mulet.
Le 8 janvier 1851 à l'âge de 60 ans ,Louis Fruchart mourut dans les bras de sa soeur Catherine dans leur maison de
la Haute Rue à Lestrem.



TITRE : Vie privée et distractions dans notre terroir au siècle dernier (XIX°!!...)

L'isolement des habitants, la vie champêtre, la foi religieuse et la crainte du déshonneur font que les moeurs sont
restées relativement pures. Cependant, la pudeur est plus apparente que réelle: en société, pour montrer sa
pruderie, on répète sentencieusement que :" celui qui se respecte est toujours bien considéré" mais en petit comité,
on admet facilement ". qu'il faut que jeunesse se passe". Les chansons, qui reflètent souvent l'état d'âme, ne sont
bien applaudies que si elles sont un peu grivoises, et on les appelle des chansons "qui font rire" .

Autrefois, quand un scandale s'était produit dans la commune, on faisait du charivari devant la porte des personnes
compromises; maintenant on se contente de les fustiger par des rébus rimés où chacun dit son mot. Le rébus
s'allonge tous les jours sans qu'on en connaisse l'auteur et on se le chuchote à l'oreille.

Les paysans sont laborieux; ils se mettent au travail très tôt. Les fermières soignent les bêtes, les batteurs vont en
grange, les travailleurs aux champs. On dîne et on soupe à la ferme, on goûte sur les lieux.
La prière, qu'on faisait autrefois en commun, se dit à présent en particulier, et à table le maître de la maison
annonce le bénédicité par un signe de croix.
On trime dur et on gagne peu: les domestiques à gages reçoivent en moyenne 25F par mois et les journaliers 1F
par
jour, plus la nourriture; les femmes 1F sans être nourries. Le salaire quotidien des gens de métier est de 2F. Celui
des femmes de journées, lessiveuses , repasseuses etc...est de 0,75F. On s'étonne qu'avec de si faibles ressources
les ménages pauvres puissent suffirent à leur besoins.


TITRE : La Nourriture

La nourriture est frugale: soupe à la sauge ou à la chicorée le matin, avec des tartines au beurre ou au saindoux;
soupe ,lard et bière à midi;lait à la sauge (thé) au goûter; lait battu (guinse) ou légumes le soir, composent
l'alimentation ordinaire

Dans les bonnes maisons on offre un petit verre le matin aux ouvriers et du café à midi, et on leur donne parfois
du lard ou du ragoût (rata) le soir.
Dans les familles un peu aisées, on mange du boeuf le dimanche ("du bouilli").Le dessert consiste en crème
bouillie, gaufres,tartes, pain perdu, etc....


TITRE : La toilette

On dépensait très peu pour la toilette: les hommes s'habillaient en velours ou en toile et ils ne sortaient leur
redingote (capote) et leur chapeau haut de forme (chapeau montant) que dans les grandes circonstances.

Les jeunes filles et les femmes étaient aussi très simples dans leur mise. Mais où rencontrer aujourd'hui le
traditionnel bonnet de coton, le sarreau de toile et la rouillère (la blouse de roulier) pour les hommes; le bonnet de
linge tuyauté (colinette) le mantelet à têtière, et le tablier de toile bleue, pour les femmes?


TITRE : L'habitation :

Les fermes ont généralement la forme d'un quadrilatère dont le corps de logis occupe la façade principale ; la
grange est vis-à-vis, les étables, écuries, remises, etc...sont disposées sur les 2 autres côtés.
Les pignons donnent généralement sur la rue, selon la coutume flamande, et le tas de fumier, se trouve au centre
de la basse-cour.

Comme on bâtissait et qu'on couvrait en chaume, on établissait généralement les fermes dans un bas-fond, pour les
mettre à l'abri du vent, et dans le même but on les entourait d'arbres montants. Elles étaient humides , malsaines,
et tout à fait insuffisantes. Plus tard, le bien-être arrivant et le progrès se répandant, on les reconstruisait pièce par
pièce, si elles manquent encore aujourd'hui de régularité, elles sont du moins devenues confortables.

Les maisons d'ouvriers sont souvent en mauvais état, et comme les loyers sont peu élevés, on laisse tomber ces
chaumières en ruines plutôt que de les réparer. C'est cependant un très mauvais calcul car plus de maisons, plus
d'ouvriers, et l'immigration des campagnards vers les villes ne peut que s'accentuer si le travailleur des champs
n'est pas certain d'avoir au village un logement commode et peu coûteux; entouré d'un jardin suffisant pour y
récolter tous les légumes nécessaires à la famille.


TITRE : Veillées

Le soir, les gens se réunissent en veillées. Ces réunions, parfois dites fileries sont ici appelées siries: on y cause , on
y fumes, on y joue aux cartes et jeunes gens et demoiselles y trouvent l'occasion d'entrer en relation.

Le samedi soir les jeunes filles font un bout de toilette, puis attendent nerveusement l'arrivée de celui qui a
l'heureux avantage de les rendre timides et rougissantes.


TITRE : Ventes publiques

Quand on vend une terre ou une maison, les hommes se rendent volontiers à l'étude ou à la mairie, même sans
avoir l'intention d'acheter et ils profitent des largesses du notaire. S'il s'agit d'une vente mobilière faite à domicile,
ce sont les femmes qu'on y rencontre, et qui trouvent là une occasion de sortir et de satisfaire leur curiosité.

"Deux siècles d'histoire locale : Lestrem de la Révolution à nos jours 1789-1990"

1991

http://www.ville-lestrem.fr
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