Bonjour,
Ce forum sujet est dédié aux enfants anonymes vivants et je voudrais avoir des explications sur ce qu'ils sont devenus après.
Précision : Il n'a aucun rapport avec les forums que j'ouvre actuellement sur Dunkerque.
Aux cours de mes recherches sur Dunkerque, Wormhout et ailleurs au 17 éme siècle, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup d'enfant, nouveau-né, "exposé", donc abandonné. On comprend, car à cette époque, les familles sont nombreuses en enfants et non pas les moyens de faire vivre ceux-ci, ou pour d'autres raisons. Vous aussi, vous en avez vu au cours de vos recherche et passé car pas de nom, mais pour moi, ce n'est pas pareil, le parrain appartient à un de mes patronymes et je connais sa vie.
Généralement ils sont abandonnés à l'entrée de l'église, le curé s'empresse de les faire baptiser, les parrains et marraines sont là, sur l'acte de baptême, ils ont des prénoms avec la mention "Exposé", besogne rapidement mené à mon idée !!!
Il ne viendrait pas à l'esprit d'être parrain ou marraine (oups, je suis garçon!) d'un enfant inconnu, car cela suppose sa prise en charge futur.
Sinon je n'ai pas d'enfant dans mon couple et je veux en avoir un, je me mets sur la liste du curé, et hop ! le tour est joué.
j'ai un cas ou il y a deux enfants gémelles, les 4 personnes aux baptêmes ont des noms différents.
Donc , la question est : s'agit t'il d'une adoption par les parrains et marraines ?
1) Comment se nomment-ils quand ils ont l'age d’épousailler, le nom du parrain ou le nom de la marraine, ou un autre non donné par les tribunaux ?
Dans mon cas, le parrain est connu, et je connais son couple, mais la marraine, "connait pas" , ce qui voudrait dire que la marraine s'occupe de l'enfant qui a était exposé, le parrain finance l'éducation de l'enfant, tout en étant marié avec une autre. Genre : vous voyez ce que je veux dire !, donc un acte de baptême déguisé, pour ne pas dire qu'il est illégitime....., (Alors parrain = père et marraine = mère ?)
Merci de m'avoir lu.
Gérard.
Bonjour,
Merci, pour la réponse sur le thème.
Si , je comprends bien, je dois me taire, c'est le secret de famille ....
Gérard.
Bonjour Gérard, François, Danielle, bonjour à tous
Bonjour,
Voici un exemple bien particulier en Artois dans la seconde moitié du XVII°. Il concerne un enfant abandonné.
Albert LEQUETTE et Scholastique PAULET alias POLHAYE sont cabaretiers à Boisleux St Marc dit Leauwette vers 1750/1770.
Ils découvrent un nouveau-né dans leur étable.
------------------ BMS BOISLEUX St Marc 5 MIR 152/1 Vue 84 ------------------
¤ 03 septembre 1757 – Baptême sous condition par le curé de Boisleux St Marc dit Leauwette d’un garçon « dont on ne conoit ni le père ni la mère lequel a esté trouvé le même jour par Scholastique PAULET femme à Albert LEQUETTE cabaretier aud lieu exposé sur une garbe dans son étable à vache né à ce qu’il paroit depuis six semaines ou environ dans les langes duquel enfant n’a esté trouvé aucun biliet ni signature »
L'enfant est baptisé sur le champs. On lui impose le nom de François Dominique. (sans mentionner de patronyme)
Parrain : Pierre François LEQUETTE jeune homme à marier demeurant en la ville d’Arras
Marraine : Marie Rose LEQUETTE demeurant actuellement dans cette paroisse
Cette naissance a donné lieu à bien des sujets de discussion si on en croit les résolution et transaction suivantes.
BOISLEUX AU MONT – 03 septembre 1757 – Réunion du Lieutenant et hommes de fief de Boisleux-au-Mont
Objet : Un enfant nouveau-né a été trouvé dans une étable.
Résolutions prises :
¤ Procéder à la levée de l’enfant âgé de six semaines environ
¤ Prévenir le curé de Leauwette de le baptiser (ce qu’il fait sur le champ)
¤ Personne ne veut s’en charger
La communauté est dans l'obligation d'entrentenir cet enfant et intente des poursuites contre le cabaretier pour se soustraitre à ses obligations. D'où...
BOISLEUX AU MONT - 25 novembre 1757 -Transaction entre le particulier chez qui l’enfant a été trouvé et le seigneur du village
¤ Le seigneur se charge de l’enfant, promet de le nourrir, de l’entretenir et de le faire instruire.
¤ Le seigneur promet de payer une certaine somme pour la nourriture et les vêtements de l’enfant.
¤ Le seigneur promet de faire cesser toute poursuite et action de la communauté contre ledit LEQUETTE.
Sources : AD PAS-DE-CALAIS – Série E – Registre notarié 4E 204/12 f° 332v°
Mais bien entendu, autre province.. Peut-être autres moeurs !
Je n'ai retrouvé la trace de cet enfant pour savoir sous quel nom il a vécu...
L'obligation des parrains et marraines au XVII° consiste plus en une mission spirituelle de l'enfant qu'en une obligation financière. Ce sont eux qui introduisent le nouveau-né dans la communauté chrétienne et s'en portent garants. Mais il n'en n'était pas certes de même auparavant : La tradition a également véhiculé le rôle d’accueillir l’enfant en cas de décès des parents et de lui assurer une vie chrétienne.
Rappelons cependant que l'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 impose aux curés de tenir des registres de décès afin de contrôler la vacance des bénéfices et des registres des baptêmes pour mieux vérifier la majorité. Art. 51 : « Aussi sera faict registre en forme de preuve des baptêmes, qui contiendront le temps et l’heure de la nativité, et par l’extrait dudit registre, se pourra prouver le temps de majorité ou minorité et sera pleine foy à cette fin. »
Voici un lien très utile concernant http://www.histoire-genealogie.com/spip.php?article1621 ------------------
Histoire-genealogie.com
Joël
Bonjour, François, Danielle, Joel, et à tous
J'ai bien lu les informations que vous avez donné et je vais allez plutôt sur la réponse de François :
" les parrains et marraines, d'après ce que j'ai pu constater dans les actes, on choisissait généralement des personnes relativement aisées, et souvent avec enfant. Donc, susceptible de participer effectivement à l'éducation de l'enfant, pour autant, ce dernier ne semble pas vivre avec eux. Il s'agit ainsi pour les parrain et marraine de faire preuve de charité (dans l'acceptation ancienne du terme, donc de gagner sa place au Paradis). "
C'est le cas pour moi: parrain aisé avec enfants, éducation idem et pas de relation avec les autres pourtant dans le même village.
Pour le baptême de l'enfant exposé, je suis d'accord avec ce que vous avez dit, mais comment et par quel genre d'acte on lui donne un "NOM" de famille, cela vient il naturellement au bout d'un certain temps ? pourtant il a un "NOM" a son mariage. Je n'ai encore jamais vu de mariage "Exposé" avec une telle ?
Merci de m'avoir lu.
Gérard
pour le nom de famille, je ne pense pas qu'il y ait de règle.
Quand on voit les noms pouvant être donnés, comme VINGT-TROIS (Mgr VINGT-TROIS est apparemment un descendant d'enfant abandonné), MONTEBOURG (idem, nom trouvé dans un annuaire), ou D'ALEMBERT (LE ROND car trouvé sur les escaliers de la chapelle de St Jean le Rond).
François
Bonjour,
J'ai revu ma copie et le couple en question est aisé, il a plusieurs filles, dont un garçon finalement, la mortalité enfantine est assez élevé à cette époque, l'exposé en question est né la même année que son fils légitime, ne s'agirait-il pas d'une assurance , pour pouvoir transmettre son patrimoine à l'un des deux au cas où le fils légitime décède ?
Bien, c'est mon hypothèse !
Merci.
Gérard
Bonjour,
Voici la jurisprudence du XVIII° concernant les enfants exposés...
--------------------- https://books.google.fr/books?id=4OVQAAAAcAAJ&pg=PA612&lpg=PA612&dq=%22enfant+expos%C3%A9%22+jurisprudence&source=bl&ots=DhT0RL7F0C&sig=ipiU8CqgomZBYt8FLV806dL3f9M&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj2h4nLmqbPAhXJQBoKHcChB28Q6AEIHDAA#v=onepage&q=%22enfant%20expos%C3%A9%22%20jurisprudence&f=false -----------------
Voici également un arrêt concernant un enfant exposé trouvé à Arras au début du XVII°.
---------------------- https://books.google.fr/books?id=kxZTAAAAcAAJ&pg=PA304&lpg=PA304&dq=%22enfant+expos%C3%A9%22+jurisprudence&source=bl&ots=Y4EJmeMRuU&sig=enimXttd23EJDUJinLMhuS8_7_M&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj2h4nLmqbPAhXJQBoKHcChB28Q6AEIPjAJ#v=onepage&q=%22enfant%20expos%C3%A9%22%20jurisprudence&f=false ----------------------
Je pense qu'il ne faut pas mélanger le baptême avec le choix des parrain et marraine avec la réalité sociologique et juridique de ces enfants exposés. Un enfant naturel comme un enfant trouvé est une menace à l'équilibre familial et communautaire.
Joël
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